La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 13 janvier 2010







à Marie-Claude, Epamin', Flo, Michelle et Jo
ces toutes nouvelles créations


Et puis en ce jour de deuil Haïtien, parce que j'aime ce peuple, sa culture, sa musique, sa littérature, ses peintres naïfs dont je me suis souvent inspiré pour faire travailler mes patients dans mon atelier d'art thérapie, j'ai choisi deux poèmes de Jean Metellus pour illustrer cette page:

Telle une houle brûlante

Impérieuse, insidieuse

La douleur

Captant et captivant toute l’énergie

Comme pour refouler un souvenir

Rappeler un égarement

Un manque d’attention

Une négligence

Un geste inachevé

Ou quelque oubli méprisé malgré ses spasmes

Semblable à un rappel

À la sanction de quelque légèreté

Ou d’une simple indifférence

La douleur plaide

Non pour le pardon de la faute commise

Mais pour la résurrection de l’esprit engourdi

De toute une aventure enfouie

Menace avec véhémence

La main frileuse et fragile

Généreuse comme une terre de promission


Toujours en alerte

La douleur

S’étend, se propage

Irradie et se fixe

Sans raison

Portant son message du centre de la paume

Jusqu’au bout des ongles

Effleurant os et cartilages

Tendons et articulations

S’essoufflant sur une ligne pour gagner un mont

Raclant le revers

Visitant les phalanges

S’assouplissant dans les plis

Où elle jette ses aiguilles

Pour s’éparpiller tout d’un coup

Comme une poussière aveugle

Sur des doigts mille fois meurtris par son passage

Et son spectre invisible

Investit tout l’espace de la main

Bonheur indicible de l’homme délivré

Délivré du doute grâce à la foi

Grâce à l’espoir

Grâce à la tendresse liée à la magie

À la magie suprême de la félicité

De la félicité qui s’exhale dans l’enchantement du Verbe

Du Verbe qui accueille tous les trésors

Ces trésors qui jaillissent des prières

Des prières qui labourent mes jours et mes nuits

Nuits distillant des oracles

Jours dessinant le chemin de l’avenir

Dénombrant les dentelles des mystères

Comptant les pas de danse

Danse de l’homme en fête

Dans cette fête où se perd sa douleur

Grâce au répit qui le rend à la vie


Jean MÉTELLUS

4 commentaires:

  1. Un grand merci pour ces images glacées pleines de chaleur humaine...

    Magnifiques textes en bel hommage au peuple d'Haïti.

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  2. oui...ce poème pour nous rappeler que notre peur de souffrir est bien plus nuisible et invalidante que la souffrance elle-même...mais seuls ceux qui l'affrontent peuvent le comprendre!
    chacun installe l'hiver,le froid et la neige dans sa vérité...

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  3. Les mots distillés comme une amitié précieuse,
    Ils me sont indispensables, aujourd'hui,
    Merci,
    Roger

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  4. Chaleur dans ces photos de neige ...
    Et ce poème qui empoigne jusqu'au fond du ventre pour nous amener ensuite sur les chemins de l'espoir.
    Ne pas oublier les souffrances des hommes ...
    Amitiés

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.