à Marie-Claude, Epamin', Flo, Michelle et Jo
ces toutes nouvelles créations
Et puis en ce jour de deuil Haïtien, parce que j'aime ce peuple, sa culture, sa musique, sa littérature, ses peintres naïfs dont je me suis souvent inspiré pour faire travailler mes patients dans mon atelier d'art thérapie, j'ai choisi deux poèmes de Jean Metellus pour illustrer cette page:
Telle une houle brûlante Impérieuse, insidieuse La douleur Captant et captivant toute l’énergie Comme pour refouler un souvenir Rappeler un égarement Un manque d’attention Une négligence Un geste inachevé Ou quelque oubli méprisé malgré ses spasmes Semblable à un rappel À la sanction de quelque légèreté Ou d’une simple indifférence La douleur plaide Non pour le pardon de la faute commise Mais pour la résurrection de l’esprit engourdi De toute une aventure enfouie Menace avec véhémence La main frileuse et fragile Généreuse comme une terre de promission
Toujours en alerte La douleur S’étend, se propage Irradie et se fixe Sans raison Portant son message du centre de la paume Jusqu’au bout des ongles Effleurant os et cartilages Tendons et articulations S’essoufflant sur une ligne pour gagner un mont Raclant le revers Visitant les phalanges S’assouplissant dans les plis Où elle jette ses aiguilles Pour s’éparpiller tout d’un coup Comme une poussière aveugle Sur des doigts mille fois meurtris par son passage Et son spectre invisible Investit tout l’espace de la main
Bonheur indicible de l’homme délivré Délivré du doute grâce à la foi Grâce à l’espoir Grâce à la tendresse liée à la magie À la magie suprême de la félicité De la félicité qui s’exhale dans l’enchantement du Verbe Du Verbe qui accueille tous les trésors Ces trésors qui jaillissent des prières Des prières qui labourent mes jours et mes nuits Nuits distillant des oracles Jours dessinant le chemin de l’avenir Dénombrant les dentelles des mystères Comptant les pas de danse Danse de l’homme en fête Dans cette fête où se perd sa douleur Grâce au répit qui le rend à la vie
Jean MÉTELLUS |
Un grand merci pour ces images glacées pleines de chaleur humaine...
RépondreSupprimerMagnifiques textes en bel hommage au peuple d'Haïti.
oui...ce poème pour nous rappeler que notre peur de souffrir est bien plus nuisible et invalidante que la souffrance elle-même...mais seuls ceux qui l'affrontent peuvent le comprendre!
RépondreSupprimerchacun installe l'hiver,le froid et la neige dans sa vérité...
Les mots distillés comme une amitié précieuse,
RépondreSupprimerIls me sont indispensables, aujourd'hui,
Merci,
Roger
Chaleur dans ces photos de neige ...
RépondreSupprimerEt ce poème qui empoigne jusqu'au fond du ventre pour nous amener ensuite sur les chemins de l'espoir.
Ne pas oublier les souffrances des hommes ...
Amitiés