" In memoriam " : à toutes les victimes du Coronavirus, entrées dans la spirale de l'oubli. |
La pensée et l’être sont identiques.
Parmenide d’Elée.
*
*
*
Pour Marie-Claude.
*
*
À gueule ouverte.
*
L’innommable retombée de vieilles mémoires, en pluies de cendres recouvrait les nouveaux nés, les mots inertes, les mots morts, étouffés dans la gorge, les mots mort-nés, tous éparpillés dans l’anonymat des dunes plantées d’oyats.
Leurs feuilles pointues comme des aiguilles remuées par le vent, traçaient des cadrans d’horloge dans le sable. Je les évitais en marchant à côté. Mon psoas droit me brûlait à chaque pas. La souffrance entrait-elle en jeu dans la création ? Probablement.
Montaient du fond de la mer, jusqu’au fond des doris vides, des murmures de naufragés. Ils se fondaient dans l’écume qui déferlait sur la mémoire des gisants de sable, pétrifiés.
Mon cœur cousu, tiendrait-il longtemps ? Je me sentais si faible.
J’aspirais à la sérénité. Le dernier solstice d’hiver avait été si violent.
La mer montait à nouveau, couvrant tout l’estuaire du fleuve L’heure était au lac gris, uniforme, laissant à peine dépasser le dos des plus grosses baleines en bois déposées sur la vase. Le silence se remplissait d’eau de mer. Les bruits se fondaient, se confondaient et luttaient contre l’extinction des feux.
Gueule ouverte, je criais l’existence dans l’oubli qui me rongeait et devenait mon lot.
Roger Dautais
Route 78
Création land art de Roger Dautais
" In memoriam " :
à toutes les victimes du Coronavirus, entrées dans la spirale de l'oubli.
Port de Ouistreham - Normandie
*
*
À gueule ouverte.
*
L’innommable retombée de vieilles mémoires, en pluies de cendres recouvrait les nouveaux nés, les mots inertes, les mots morts, étouffés dans la gorge, les mots mort-nés, tous éparpillés dans l’anonymat des dunes plantées d’oyats.
Leurs feuilles pointues comme des aiguilles remuées par le vent, traçaient des cadrans d’horloge dans le sable. Je les évitais en marchant à côté. Mon psoas droit me brûlait à chaque pas. La souffrance entrait-elle en jeu dans la création ? Probablement.
Montaient du fond de la mer, jusqu’au fond des doris vides, des murmures de naufragés. Ils se fondaient dans l’écume qui déferlait sur la mémoire des gisants de sable, pétrifiés.
Mon cœur cousu, tiendrait-il longtemps ? Je me sentais si faible.
J’aspirais à la sérénité. Le dernier solstice d’hiver avait été si violent.
La mer montait à nouveau, couvrant tout l’estuaire du fleuve L’heure était au lac gris, uniforme, laissant à peine dépasser le dos des plus grosses baleines en bois déposées sur la vase. Le silence se remplissait d’eau de mer. Les bruits se fondaient, se confondaient et luttaient contre l’extinction des feux.
Gueule ouverte, je criais l’existence dans l’oubli qui me rongeait et devenait mon lot.
Roger Dautais
Route 78
Création land art de Roger Dautais
" In memoriam " :
à toutes les victimes du Coronavirus, entrées dans la spirale de l'oubli.
Port de Ouistreham - Normandie
Bonito tributo a las víctimas que, así parece, están sumidas en una espiral de olvido.
RépondreSupprimerUn abrazo y cuidense mucho
Bellas palabras en esta entrada. In memoriam, donde los que nos dejaron ya entraron en la espiral del olvido.
RépondreSupprimerUn abrazo grande querido Roger. A resistir.
a beautiful tribute, Roger))
RépondreSupprimerI hope you and your family are safe!
Doublement victimes du mal de la solitude et de l'anonymat sauf pour leurs malheureux proches privés des derniers instants.
RépondreSupprimerPrend bien soin de toi.
C'est beau ! Cette oeuvre devrait perdurer tellement elle est belle et forte !
RépondreSupprimerUne spirale, d'hier et d'aujourd'hui, qui a toute sa raison d'être. Merci pour ces petits signes, fais attention à toi.
RépondreSupprimerUn bel hommage. Mais non, elles ne sont pas entrées dans la spirale de l'oubli. Pas pour tout le monde... Pas pour ceux qui les aimaient.
RépondreSupprimerJe referme ma longue parenthèse de silence et retrouve naturellement le chemin des grands jardins. Pensées affctueuses d'Ep'
RépondreSupprimerBonjour Roger
RépondreSupprimerMourir loin de tout dans le brouhaha de silence seul.
Ta spirale est magnifique
Océanique
Une spirale sans fin... un labyrinthe ...
RépondreSupprimerMes bonnes pensées vers toi Roger.