Migrants : aux âmes de Lampedusa. |
La trouble illusion de vivre ; pour Agnès Bihl |
L'heure unique : pour Jean Aunay, frère de Loge |
Affection : pour Ariane Callot |
Ce
qui donne un sens à notre comportement,
à
l’égard de la vie, est la fidélité à un certain instant
et
notre effort pour éterniser cet instant.
Mishima
Le
pavillond’or
Déplacements
Voyage
n° 1
Ni
dans le monde,ni hors du monde, j’avance dans cette insécurité
partagée, espérant du mieux, comme je souhaite une meilleure vie
au cairn qui s’écroule.
Voyage
n°2
N’apposer
qu’un dernier regard sur le monde,sans regrets et me dissoudre
dans l’amnésie générale.
Voyage
n°3
à
Maman
Oh !
C’est très simple, ce que je voulais dire, en Janvier de cette
année là, à cet instant même où elle quittait la terre pour
toujours, tout était pareil, vous savez, au temps de mon enfance :
l’air, l’eau,la terre, le feu. Mais les hommes avaient oublié
l’amour. Le éléments me fascinaient tout autant. Pourtant,cela
n’avait pas suffit à éviter le drame. Vous me croyez joyeux,
mais c’est de la désespérance dont je parle encore aujourd’hui,
en pratiquant le land art autour de l’air, l’eau, la terre, et
le feu.
Voyage
n°4
Rencontre
On
attend l’orage, ensemble, sans parler. Chacun avec ses craintes,
ses peurs, ses attirances,ses frisons, peau contre peau. Après, ce
sera mieux, sans doute, sur les grèves de Sené.
Certains
attendent la pluie pour leur jardin.
Je
l’attend pour cette mélancolie qu’elle m’offre à vivre,
sans pouvoir y échapper.
Voyage
n°5
Annulé
Voyage
n°6
Elle
a affaire avec l’invisible. Beaucoup trop, selon la foule. Elle
devient invisible. Étranges ses visions pour les initiés.Prophètes,
poètes ou mystiques, ils le savent en la voyant dans l’ordinaire
de ses jours. Si elle manque de temps pour tout faire, elle allonge
le temps, voyez. Si c’est pour l’amour ce manque, alors elle
allonge l’amour, jusqu’à l’asphyxie. C’est son jeu, voyez.,
faire tanguer le navire, bouleverser qui embarquera avec elle.
Elle
déclenche l’orage, dans ses hanches et personne n’aurait
imaginé ça, dans l’ordinaire de ses jours. Les prophètes se
noient dans ses fragrances. Tourbillons de fatalité invisible,
voyez.
Il
ne faudrait pas quitter la lumière blafarde des réverbères et
s’enfoncer dans les docks, se faire oublier dans la nuit
poisseuse. Il ne faudrait pas se perdre par là, au pays des
gueules cassées, des poivrots cuits. Il ne faudrait pas risquer de
se perdre par là, sous les grues à charbon.
Elle
se serait tapie, voyez, pour attendre, pour provoquer, pour
cueillir l’invisible, malgré les visons des poètes, des
prophètes et des mystiques, magnétisés, consommés sur place,
debout.
Mante
religieuse de l’amour, je vous dit. Voyez comment c’est facile,
dans l’ordinaire des jours,de perdre sa vie, sur les docks, pour
un baiser de trop.
Roger dautais
Texte
écrit sous morphine
Service
de cardiologie
Rennes
Pontchaillou
Voyage
n°7
Crac’h
Comment
dire ces instants de beauté fragile, lorsqu’au coucher de
soleil, un de mes cairns, s’apprête à vivre l’unique nuit de sa
courte existence.
LE
CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
***
Agnès Bihl
Je ne connaissais pas Agnès Bihl….sa chanson est poignante,me donne des frissons.
RépondreSupprimerDoue-amère tristesse pour ces âmes de Lampedusa;ta création est tellement "parlante"....
J"aime tes récits(sous morphine ou sous Rien…)c'est toujours un voyage initiatique.
Bonne soirée...rue des châtaigniers!!!
odile
RépondreSupprimerMerci Odile. Initié, oui et pourtant, sur la route, tu trouves toujours un prophète qui veut aussi t'initier, remettre les compteurs à zéro. ça part d'un bon sentiment,sauf qu'à un moment, tu es tellement fatigué par la vie qu'il n'y a plus de place et c'est ça, la dernière initiation, la mort approche et il faudra bien y passer. ça peut apprendre à relativiser.
Lampedusa,ce n’est pas fini, ce n'est que le début. Certains peuples se nourrissent de haine en ce moment et préparent des massacres. Agnès Bihl, je voulais faire partager car on ne risque pas de la voir souvent à la télé. Trop vrais,cette femme.
Je t'embrasse.
Roger
Mauvais exemple pour la jeunesse : tu écris si bien sous morphine...
RépondreSupprimermanouche.
SupprimerMerci,Manouche.
C'est exceptionnel, car je ne touche plus à la drogue, maintenant.
Je t'embrasse,
Roger
Coup de gueule (Poème)
RépondreSupprimerA tous ceux qui sans complexe
Se sont servis de leur sexe,
Pour leurs fantasmes, assouvir
Sachez que je puis vous haïr
Vous qui, par vos coupables pulsions
Avez mis en état de soumission
Des enfants en pleine innocence
Pour vous je n'ai aucune indulgence
Vous enfants victimes d'outrage
Il vous faut beaucoup de courage
Pour effacer de vos corps la salissure
Car jamais ne se referme la blessure
A tous ceux qui sans complexe
Mènent leur vie loin du contexte
Du mal qu'ils ont un jour fait subir
A ces vies sacrifiées à en mourir
Vous êtes cause de désespoir
De ces peurs d'aimer et de croire
Vous dont l'enfance fût entachée
De soumission d'abus d'autorité
Vous n'êtes en rien coupable
Seul l'adulte est responsable
Même si à l'âge des expériences
Vous avez ressenti de l'attirance
Pour tout le mal que tu as fait
Sache qu'à jamais je te hais
J'ai écouté la belle chanson d'Agnès Bihl et m'est revenu ce poème que j'ai écrit suite à des confidences
Un ami auteur compositeur hélas virtuel chante une très belle chanson sur Lampedusa.
La pluie que j'aime comme le vent a lavé le ciel
Que ta journée soit belle
Je t'embrasse
Agnès Bihl, est non seulement une superbe chanteuse à la vois si touchante, mais aussi une femme qui s'engage contre les abus faits aux enfants. Elle rejoint, dans cette lutte quelques femmes courageuses qui l'ont précédée(tel que Barbara) hélas, en trop petit nombre. J'ai entendu un curé médiatique et toxique défendre les abus faits aux enfants, par ses frères de religion, prêtres de leur état et je me demande pourquoi on invite ce genre de personnage sur les plateaux de télévision si ce n'est pour faire le buzz.
SupprimerMerci pour ton poème qui, très certainement en fera réfléchir plus d'un.
Je t'embrasse.
Roger
Tes hommages aux âmes de Lampedusame me touchent toujours beaucoup, toujours.
RépondreSupprimerEt que dire de : "touche pas à mon corps", que ça soit dans le cas de la chanson d'Agnès Bihl ou d'en d'autres si nombreux et si abjectes.
Ma fille adore cette chanteuse et se fut elle qui me la fit découvrir, j'en fus ravie.
merci cher Roger pour tout ce que tu crées en toi et autours de toi, ainsi que les liens que tu tisses.
Je t'embrasse
(je vais m'absenter quelques jours, j'emporte avec moi tes mots, tes images)
mémoire de silence
RépondreSupprimerMerci chère Maria. Je te souhaite un bon voyage, moi qui ne voyage plus qu'en pensée.
Je t'embrasse fort.
Roger
Particulièrement touchée comme d'habitude par tes créations hommage à Lampedusa.
RépondreSupprimerAu festival de street art j'ai retenu une oeuvre interpellant sur la question des migrants également. Un autre style, l'essentiel étant de ne pas les oublier.
Belle création pour Agnès Bihl aussi. Elle le dit aussi "Le silence ça fait du bruit".
Pastelle
SupprimerMerci Sophie. Tous les moyens sont bons, artistiques ou autre pour lutter contre ce scandale des migrants que l'on veut rejeter à la mer. Leur nombre est un faux problème car l'Europe à la place de les accueillir. Non, le vrai problème c'est de voir ces mouvements politiques d’extrême droite, haineux et racistes qui nous inondent de leurs fake news.
Je t'embrasse.
Roger
De très mauvais jours, même si je la vois seulement aujourd'hui, cette marque d'affection me touche beaucoup. merci et je me permets de vous embrasser.
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