Contraste : pour Maria-Dolorès Cano |
à ma femme aimée, MarieClaude...
Je décide de remonter vers le ciel. Je n'ai plus d'eau et la température est intenable au fond de la carrière. Considérant que le simple est un long processus de simplification, ma journée sera essentiellement de marche, d'observation, d'écoute des petits rapaces en chasse. Je n’élèverai qu'un cairn, une fois la surface de la terre atteinte.
Détrompez-vous, je ne vis pas dans le passé. C'est le passé qui vit en moi. Nuance.
Mes silences se comptent par années. Mes réflexions, je les confie à la mer, aux pierres, aux animaux sauvages, avant tout.
Ce long manteau que je porte est brodé de blessures, mais je reste atentif au chant de la mer qui guérit tout.Il y a plus de poésie dans le flux et le reflux de la mer, que dans le plus beau de mes cairns. Voilà pourquoi je l'écoute longuement.
J'ai connu le désert absolu de la longue traversée, lorsque frappe la maladie grave. Je m’y apprête à nouveau. Le voyage sera long. Vous ne connaissez pas mes hurlements de loup blessé. Ils ne se partagent pas. Dans ces cas extrêmes, nul dieu vers qui me tourner, nul besoin de fausse condescendance. Il me restera encore, une seule solution : survivre. Je suis résistant. J'ai survécu aux coups de mon père.
J'ai souvenance de pas tracés dans le sable du tombolo de l'Île de Stuhan: éphémères, rapprochés, allant vers la mer, si fragiles. Cette fragilité de l'instant fait vibrer mon cœur malade, toujours capable d'aimer.
Ce jour là, deux sternes volaient à l'envers, devisant, les yeux dans les yeux. Nous avions écouté leur chant sacré, à deux pas des menhirs de Carnac.
Leur va et vient annonçaient le printemps.
Fallait-il autre chose pour être heureux ?
Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 77
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
www.http.//rogerdautais.blogspot.com/
Cairn : " contraste " pour Maria Dolorès Cano, en fraternité.
"Il y a plus de poésie dans le flux et le reflux de la mer, que dans le plus beau de mes cairns."
RépondreSupprimerOui mes les créations de galets ont le goût salé de la mer
Les parfums du vent
Et le chant des embruns
Les cairns naissent des plages et de l'océan
Et s'élèvent en hommage
Au chant sacré des marées
J'aime beaucoup la nuance au sujet du passé, elle fait écho. Amitiés.
RépondreSupprimerMe voilà triste, comme tu as souffert mais tu es sauvé par cet amour que tu as pour ta femme. C'est beau.
RépondreSupprimerAmitiés
J'ai vu la création, j'ai tout de suite pensé à un centaure...
RépondreSupprimerContraste ici entre la partie solide et celle fragile. C'est aussi toi...
merci infiniment cher Roger pour cette dédicace fraternelle. Ce témoin imperturbable.
RépondreSupprimerAmitiés.
the earth (the sea, the wind, the forest) acts as our filter and we emerge renewed. in this way MarieClaude must be an ocean))
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