La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

dimanche 3 mars 2019


Cairn au couchant   :  pour Marty

Aux marcheurs du bout de l'An




un jour avec, un autre sans...

Voilà deux jours qu'une pluie fine et tenace tombe sur la région. En début de semaine, j'ai tenté une sortie. Marcher par un temps pareil rend difficile la moindre installation. Je laisse passer la nuit et le lendemain matin, une légère accalmie me redonne espoir. Je prends la direction des plages.
Dans le chemin creux qui mène aux grèves, j'aperçois la mer, calme et au bas. Avec un coefficient de 94, elle aura bien dégagé l'estran. Mais sur ces côtes, le paysage est à découvrir au dernier moment car les empierrements peuvent disparaître sous des tonnes de sable, d'une semaine à l'autre.
Je marche plein nord. L'air marin me fouette le visage. Il ne fait que 3 degrés et je vais travailler les mains dans l'eau. Aujourd'hui, pas de spirales possibles, tout le sable est mouillé, trop tassé. Je vais donc monter des cairns. Ce seront les derniers de l'année. Aujourd'hui, j'ai la main et trouve facilement les points d'équilibre. Je suis encore limité dans le portage des pierres depuis mon accident du 9 mai. C'est un vrai plaisir que de choisir chaque pierre, l'apporter au lieu choisi et monter le cairn, face à la mer.
Je change d'axe de marche et remonte vers l'est. Je croise quelques marcheurs emmitouflés. Ils me saluent. Sur mon trajet, je trace une figure géométrique dans le sable mouillé. Elle s'intègre bien au mouvement laissé par la mer, en se retirant, d'ici.
Je découvre , dans un rayon d'une vingtaine de mètres, une réserve de pierres blanches, alors que l'estran est couvert de goémon noir à cet endroit. Elle auront passé un très long temps sous les sables avant d'être découvertes, ce qui aura préservé leur blancheur. Dans deux mois, elles seront colonisées par les d'algues.
Je les regroupe en un ensemble de personnages que je désigne comme étant, les marcheurs du bout de l'an. C'est à eux que reviendra la mission d'aller vers cette nouvelle année, parmi les grèves.
Mon imagination m'emporte avec eux. J'ai tellement envie d'enchanter ce monde gris, que parfois, je me laisse prendre au jeu de cette transformation.
Avec ce jour de soleil, comme une trêve au milieu de la dernière semaine de l'année, je n'ai réalisé que la moitié de mon projet. Je dois, maintenant, travailler à l'intérieur des terres.../

Roger Dautais
Notes de land art pour ma mémoire amnésique.

Vous étiez affairés,
 aux courses pour les fêtes du jour de  l'an, 
Je passais ma vie d'estran en estran.


***

Au réveil
Ce ne sont qu' illusions
Le rêve lui, vient au moment du sommeil
Compagnons de jeux de l'enfance
Peut-être amis de longue date.../
Ai Qing,( 1910-1996)

Ce poète Chinois a connu l'emprisonnement, l'exil et la tourmente de la Révolution culturelle et n'est autorisé à publier ces écrits qu'en 1978.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com  /

5 commentaires:

  1. Il a pris les couleurs du soleil pour réchauffer la vie.

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    1. Marie. Merci Marie.
      Lorsque ce cairn a été présenté, il y a quelques années sur mon blog,128 commentaires sont arrivés à ce sujet. 1, aujourd'hui. Je veux bien qu'on m'explique, et puis non, cet unique commentaire me suffit.
      Je t'embrase très fort.
      Roger

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  2. Cet après-midi la pluie tambourinait sur la véranda
    Une veillée poétique régalait les spectateurs entre harpe celte accordéons diatonique chant traditionnel
    En rentrant un cairn doré au soleil et quelques mots pour dire ...
    Ce fut un bon dimanche
    Belle soirée Roger
    Je t'embrasse

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  3. certains ont la main verte et toi tu as la main - comment dire ? - pierre ...
    dommage que tu ne puisses pas récupérer les pierres sur mon blog, j'aurais moins mal
    d'avoir vu tomber cette maison !!
    merci pour ce cairn les pieds dans l'eau pour lui donner du "reflet" ! à la lumière
    du couchant, celle que je préfère !
    je t'embrasse Roger

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  4. Marty,
    Tu es femme d’exception dans mon cœur, parce que femme, parce qu'amie et artiste dans l'âme.
    Ma grand'mère nous disait " arrête de baver " quand nous parlions trop.
    Tu as remarqué comme l'ère est aux baveux, aux bavards de toute sorte, à la rhétorique fumeuse,
    louer avec enthousiasme, souvent avec pompe, excès, emphase est à la mode à la télé.. Le dithyrambique enflé, flatte les foules au détriment de nos maisons, nos blogs d'artistes il est vrai, moins racoleurs. Alors,tu croules, je croule, nous croulons. Google croule.
    L'essence de l'homme ne se trouve pas dans ces replis boursouflés de l’égotisme politique et des foules qui le font naître. S'il faut se ceindre d'une écharpe tricolore, pour exister, je préfère avoir le buste nu et marcher au combat, comme ça. Libre à chacun de la porter ou non,d’ailleurs
    Savoir d'où l'on vient, se sentir rescapé, éviter les haines raciales, ne pas se compromettre avec ce genre d'individus déambulant, rester libre de vivre et d'aimer, me semble aussi important. Oui,l’intérêt se détourne des blogs trop marginaux. Où sont les foules ? Dans les stades,sur les routes,dans les hyper, sur les lieux de vacances.
    Ne manque-t-il pas une partie de l'humanité, ici ? Oubliée, invisible ? Tout le monde a-t-il de quoi garnir son assiette ? se soigner, Combien de temps entendra-t-on des dirigeants nous explique 580 euros par mois, ça suffit pour vivre ? L'aisé par héritage,est-il meilleur que le riche. Le riche est-il meilleur que le pauvre ?
    Non, je ne mélange rien. Mais je suis peintre aussi,et je sais que les belles couleurs sont obtenues par les mélanges, comme les belles personnes? par le métissage des peux,des idées..
    Ton blog, tes blogs,sont des plus beaux,des plus élaborés à voir. Ta poésie les infuse.
    Normal que par ces temps de consommation et de disette, comme on dit " en même temps ", les yeux s'en détournent. Et pourtant,c'est bien le beau qui sauvera le monde et non le contraire.
    Je t'embrase très fort,chère Marty,
    mon amie,

    Roger

    Je viens de sur tonblog. Je n'avais pas vu et pris tes mots,au sens figuré. ça ne fait rien, je les laisse, car nos maisons sont diverses et la principale pour toi est dans ton cœur. J'airais aimé,certes, t'aider à relever ces pierres,sécher tes larmes, te prendre dans mes bras. Alors, je fais tout ça, chère amie. Bon courage. Tu sais comme je t'aime aussi. Rien de changé, dans mon cœur, même après ce terrible incendie.
    Roger


    à voir et à suivre :
    http://krismarty.blogspot.com/

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.