"Exil " : à Jimmy, hauturier du cœur |
à ma femme, être aimée surprenante,
depuis toujours...
à mes enfants.
Fallait-il accepter de vivre pour en arriver là ? Lorsque j'ai poussé les portes de la vie, au cœur d'un terrible hiver, en 1942, mon cri avait convaincu mes parents de me garder. Pour le meilleur et pour le pire.
Le pire m’attendait.
Cinquante cinq années plus tard, j'acceptais cet appel du land art. J'avais enfin compris qu'il n'existait qu'une forme d'aimer : complètement.
Les passions nous ressemblent, nous rassemblent, nous éparpillent. Le land art fut tout ça. mais aussi, rude havre de paix, combat de chaque jour, don du ciel.
J'ai pris la route, je suis devenu étranger et je le reste.
Je n'ai pas grand chose à expliquer du land art si ce n'est qu'il m'a appris à mieux connaître, la personne que je suis, porté vers mon alter ego, révélé la lumière. En ont découlé tous mes engagements, politiques et sociaux.
Le land art est une alternative à la pratique artistique classique, une rupture réelle avec le matériau et le devenir de chaque installation, dans laquelle je m'exprime, avec ce que me donne la nature.
Tout repose sur l'éphémère de l'instant, trouvé, ressenti. C'est un peu pareil avec les gens.
Je suis devenu art-thérapeute, baignant dans le grand bain des handicaps et de la maladie d'Alzheimer, où j'ai appris ce qu'était la nature humaine, souffrante jusque dans sa mémoire défaillante, son isolement.
Pendant 18 ans,accompagnant mon épouse, animatrice en gérontologie qui je dois beaucoup en ce domaine. je le dois aussi, aux cadres de santé, psychologue, neuro-psychologues, infirmière aide-soignantes, France Azheimer, aidants et bien évidemment aux chercheurs en neuro-science de l'Université de Caen, avec qui j'i eu l’honneur de travailler .
J'ai sans doute eu le don de comprendre et de tisser un lien humain avec ceux qui comme moi,dans mon enfance, furent rejetés, par une maladie grave, un handicap, une condamnation.
Grands malades Alzheimer, , ados, enfants,sourds, malentendants,, détenus de longue peine, marginaux, partout, je me suis servi du land art comme médiateur.
Je suis devenu réalisateur de documentaire * pour montrer ce qu'était cette vie là.
Mes œuvres land art sont réfractaires à toute possession. Le don de soi en découle. Si on le comprend bien.Il n'y a qu'une voie possible pour le développer, celle du cœur. Il faut aimer les gens au cœur à cœur, en accepter le risque, y brûler sa vie.
Si j'e suis passé au land art après tant d'années d'écriture, et quitté l'école très tôt, c'est pour prolonger l'écriture.
Il m'arrive d'être dicté de l'intérieur et rien n'arrête ce fleuve qui m'envahit, m'inonde, me dépasse.
Le catalogue de ce que j'ai fait, c'est du passé.
Ce qui compte, c'est le temps présent,celui qui me reste, et je le vis, à fond.
Qu'écrire pour me résumer aujourd'hui d'une image poétique ?
Je vis, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles,, entre le ciel et l'eau.
Demain, avec 5 autres artistes, commencera la grande aventure land art sur la route des Îles du Ponant,entre la Bretagne et la Normandie. De nombreux mois d'aventure dont le départ est fixé au 20 avril 2019 sur l’île aux Moines.
Pour oublier, mes douleurs, mon handicap, mon dos qui m'offre ces nuits d'insomnie à 76 ans passés.
Demains, nous embarquerons ensemble , avec nos énergies, notre joie de vivre dans une aventure qui se veut humaine artistique et d'échange . nous naviguerons vers cette population au grand cœur que l'on appelle " les îliens", parce que nous les aimons.
Merci à tous ceux qui prendront le bateau en route et qui nous aideront.
Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 77
Merci aux 460000 visiteurs de mon blog
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/
Merci à Michèle B., mon amie américaine, de m'avoir initié, à cette technique, il y a moins de 9 ans.Merci à Ana Mendieta de m'avoir montré le chemin.
" CAR IL FAUT QUE CHACUN COMPOSE LE CHEMIN DE SA VIE" .
Youenn Gwernig
Photo : création land art de Roger Dautais
" Exil " à Jimmy, hauturier du cœur.
Lion sur Mer - Normandie
dans les années 2000.
Ils sont touchants ces exilés passant le fleuve-frontière. Tous mes voeux pour ta nouvelle aventure.
RépondreSupprimerManouche.
SupprimerMerci mon amie. Mes parents furent ces exilés de l'intérieur. Ils furent pillés et perdirent tout, par la faute de passeurs,complices des nazis et cupides. Qui leur rendit hommage dans cette amnésie générale. Je le fais de temps en temps, publiquement, mais je porte ce destin cruel, tout le temps.
Je t'embrasse, chère Manouche.
Roger
Oh ! comme cette note est belle et touchante, et aimante
RépondreSupprimerPhoto, installation, mots, parcours ... tout me touche
Et cette île aux moines qui m'a tant touchée lorsque j'y posai pied un jour de grande brume amplifiant le mystère
J'aime ceci :
"Il m'arrive d'être dicté de l'intérieur et rien n'arrête ce fleuve qui m'envahit, m'inonde, me dépasse."
Je te souhaite bon vent, belle route créative, belle composition dans le chemin de ta vie.
De coeur à coeur
Je t'embrasse
a photo me renvoie à ceci : http://lartelier.eklablog.com/97-partir-a158471726
Mémoire du silence
SupprimerMerci chère Maria-Dolorès. Oui, bien sûr, je comprends ce renvoi à l'image qui parle du même drame. L'extrême droite propose quand m^me aujourd'hui de foutre à l'eau tous ces malheureux. L'homme est capable e tout même de réinventer l'horreur, en matière d'extermination. Arrivée au pouvoir, ce serait encore pire. Ce qui me frappe, c'est l'amnésie des peuples, et leur propension, une fois bien conditionnés, à installer des dictateurs au pouvoir.
Tu es sensible à cette dérive, chère Maria-Dolorès, tu l'a vécu par tes parents, et moi, par les miens. Notre esprit de résistance est né là. Nous devons tenir jusqu'au bout face à la lâcheté de trop de gens. Belle soirée, malgré tout et vive la poésie. Je t'embrasse fort.
Roger
Ta création exprime bien l'essentiel qui anime "ces voyageurs du vent et de l'eau", ces passagers du temps, ces passeurs d'espérance...L'humanité est là en pèlerinage figée mais en marche malgré tout.
RépondreSupprimerMarie.
SupprimerMerci chère Marie. Mes cairns ont toujours été habités. Les pierres ont leur propre énergie à laquelle, j'ajoute ma mienne. L'effet est surprenant.
Tu as vu juste.
Je t'embrasse en toute amitié.
Roger
Bonsoir Roger
RépondreSupprimerQuand les cairns m'ont menés à toi
Quand j'étais déjà semsible au Land Art
Et quand le Chemin des Grands Jardins m'ouvre celui de ton chemin je me dis que rien n'est hazard.
Alors je serais à l'île aux Moines
A bientôt
Je t'embrasse
Océanique. Merci mon amie. En effet, lorsque le cœur parle, il n'y a plus de hasard. A très bientôt sur l'Île aux Moines.
SupprimerJe t'embrasse.
Roger
·.
RépondreSupprimerRoger ... I loved what you wrote. If that love of Land Art feeds you I think it's great news, formidable news, that we should all learn from.
I would like to be one of those characters who walk through the waters.
Hugs ·R·
.·
LMA · & · CR