La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 27 février 2019

à  l'inconnue du Sal



Nuit de mélancolie...


J'ai parcouru les rives du Sal, de la source à l'estuaire. L'alouette chantait dans les blés murs, au-dessus du renard mort. Dernier hommage à la terre qui allait l'engloutir.
Dans la cabane des silences, en ria, méridienne de mes nuis insomniaques, tu partageais l'eau et le feu. Au méristème de ton âme, j'avais suspendu l'espoir de revoir le soleil. Il est venu, un jour, voilé, pâle et j'ai détourné les yeux. Le feu sacré ne brûlait plus.
J'ai repris la route en solitude, la seule que je connaisse capable m’emmener au bout de ma nuit magnétique.
Tu n'est plus Cassiopée, ni Orion, ni Alpha de Céphae, mais une étoile tombée, en mer. Dernier scintillement avant disparition de mon cœur. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient et j'ai perdu la foi.
L' érable donne et je ramasse, je feuillette, j'épingle, je canalise. Sous mes doigts, naît un serpent. L’eau du Don, m'attend. Toutes mémoires assemblées, il s'en va suivant son destin. Franchissant l’Achéron, il emporte ma peine. Inutile fardeau.
Au Printemps, j'irai sous le cerisier du Japon, accrocher le haïku de la réconciliation, peut-être trop tard, Définitivement.
Au jardin des  mémoires,nos  pierres blanches sur les cendres de l'ami, restent le témoin d'un geste commun et d'amour. et d'humanité,  près de ce chêne éventré que tu chérissais.
Roger Dautais

Notes de Land Art pour la Route 77

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photo : création land art de Roger Dautais
" Serpent d'oubli " à l'inconnue du Sal

Mondeville - Normandie


*
With love...



Sant Engracia

Très Calle de Sant'Engracia,
Retour dans les parages du vide
Je donnais mon corps avide
A celle que l'amour gracia.

Au temps des premiers acacias
Un soleil froid, presque livide
Éclairant faiblement Madrid
Lorsque ma vie se dissocia

Michel Houellebeck
Les parages du vide

*

وتفصل طرقنا هنا
et nos routes se séparent ici, cette nuit.

8 commentaires:

  1. Souple serpent d'eau douce,
    Siffle au Soleil,
    Si Seul.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Manouche, Quand on est en liberté, la solitude n'est pas un problème, si elle est choisie.
      Bises.
      µ
      Roger

      Supprimer
  2. Bonjour Roger
    En mars 2018 je suis allée à Pluneret
    http://oceanique.eklablog.com/2018/03/
    Je voulais voir les bouleaux sur le sentier du Teno et je découvre cette charmante rivière le Sal
    Alors bien sûr ce matin ma mémoire s'éveille à te lire.
    Sur le serpent de ma vie que de feuilles se sont entassées empilées désséssées et pourtant vivaces en mémoire.
    Au jardin des Mémoires je n'y retrouve personne mais le lieu est plein de poésie
    Je t'embrasse ami. Peut-être un jour sur les chemins.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Océanique.
      Merci, mon amie, tes cercles concentriques te guident vers moi. Il faut oser.Au jardin des mémoires, ils sont tous mes amis. Si tu viens, je te montrerai le chêne habité d'une amie, la tombe de l'Ange et Ria et la cabane des silences, témoin de toutes les marées. mais il fauta aller souvent pour trouver tout cela en marge, comme nous.
      Je t'embrasse.
      Roger

      Supprimer
  3. Guirlandes de souvenirs sur les silences de la mémoire

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Marie. Merci chère Marie. Certain silences sont devenus des mots.
      Tu les entends ?
      Je t'embrasse.
      Roger

      Supprimer
  4. dans l'eau claire
    une chenille de lumière
    à leur mémoire

    c'est très beau

    RépondreSupprimer
  5. mémoire de silence.
    Merci chère Maria. Le beau me sert à digérer le reste. Il y a trop à boire et à manger n'importe quoi, dans notre belle société.
    Aurons-nous le droit aux miettes, tout le temps ?
    Amitiés.
    Roger

    RépondreSupprimer

Membres

Archives du blog

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.