Spirale : pour Anne Le Maître |
... /Je t'avais prévenu,
je suis étranger.../
Graeme Alwright
à Sonia, simplement...
Vous avez pris le jeu de cartes. Vous avez battu les cartes. Vous avez coupé avec la main gauche.Vous avez choisi une carte. C'est le Chat Poisson de la Maison XII.
Permettez que je vous dise merci. Permettez que je reprenne maintenant la barre en main, puisque dérive il y eut en Ria. Dangereuse dérive qui
m 'emmenait à une incertaine disparition.
Les soirs de pleine lune, les elfes sortent. Vous le savez. Si peu de gens dans ce champ poétique. Le merveilleux fait sourire.
Ange venu d'ailleurs, mon Ange, fermez les yeux. Allons à la rencontre du guérisseur d'âmes, au Jardin des Mémoires, côtoyer, frênes , bouleaux, Oliviers et le chêne avec. Levez-les yeux , sept corbeaux amis, dans le ciel de vos yeux clairs
Les mains griffées à sang dans les ronciers, je cueille un à un les cynorrhodons , écarlates comme vos lèvres .
Embarquons dans l'esquif. Surfons sur la première vague. Qu'elle nous jette sur la rive, épuisés de désir. Si vous m'aimez, ne vous retenez pas. Mon corps brisé vous appartient.
Ne me retenez pas. Laissez-moi redescendre et atteindre la mer. Nuit d'encre, sous Orion, je jure ne plus apparaître ici, dès la fin de cette spirale, réalisée, offerte.
Je rejoindrai les autres au Paradis des amours perdues.
Auriez-vous déjà, oublié cette messe et le chêne avec ? et ces cailloux blancs offerts au défunt ?
Auriez-vous déjà, bel Ange, oublié ce que nos doigts ont tissé, et ne détricoterons jamais ?
Si les pierres blanches sont remontées en nombre d'intentions, si les cynorrhodons ont trouvé le cœur d'Anne, si, les silences ont maintenant leur maison, que me faut-il attendre de plus du land art, cher Ange ?
Prononcez de vos lèvres, le nom de celui qui sait votre jardin : Roumi.
Tout sera bien ainsi.
Roger Dautais
Notes de Land art pour la Route 77
http://rogerdautais.blogspot.com.
Photo : création land art, Roger Dautais
" Spirale " pour Anne Le Maître.
Ria d'Auray - Le Bono.
"Emportez-moi dans une caravelle,
RépondreSupprimerDans une vieille et douce caravelle,
Dans l'étrave, ou si l'on veut, dans l'écume,
Et perdez-moi, au loin, au loin.
Dans l'attelage d'un autre âge.
Dans le velours trompeur de la neige.
Dans l'haleine de quelques chiens réunis.
Dans la troupe exténuée des feuilles mortes.
Emportez-moi sans me briser, dans les baisers,
Dans les poitrines qui se soulèvent et respirent,
Sur les tapis des paumes et leur sourire,
Dans les corridors des os longs et des articulations.
Emportez-moi, ou plutôt enfouissez-moi."
(Henri Michaux, bien sûr)
Merci, Roger.
Anne Le Maître
SupprimerNous nous rapprochons, sans nous avoir vus. Le lieu dont je parle a toutes ces capacités d'enfouissement des mémoires, et les amours en ressortent transformée en arbres. Lieu de recueillement des cendres de quelques centaine de défunts, c'est aussi, jardin des âmes, promenade quasi quotidienne, pour le viel homme que je suis.L'amour me porte en cet endroit et comment en serait-il autrement ? Pas encore dans le couloir de la mort, simplement dans la salle d'attente, je garde de très bons rapports avec les miens voisins du dessous.
Pour qui est sensible au dialogue, tel Xenophon,je converse avec les morts. Le sourire sarcastique des incroyants, je le laisse, préférant capter ce magnifique magnétisme émanant de ces lieux.Je pratique le Land art, avec en mémoire, L'Obsidienne des marges,sage Amérindienne, vieille amie inspirante des années de route, Brésilienne chantante qui m'inspira tant de poèmes. Il sont tous là, mes amis, tous contribuent et l'enchantement continue comme du temps de cette spirale, posée sur une brouette de pêcheur, le long de la rivière d'Auray, très proche du Jardin des Souvenirs de Pluneret, ma commune. En land art, on parle d'amitié et d'amour, comme au temps des chevaliers de la table ronde qui pratiquaient l'Amour courtois.
Rapprochons les siècle, rapprochons les cœurs, il en jaillira bien de nouvelles amours.
Je vous embrasse en amitié et merci, chère Anne pour ce sublime poème de Michaux.
Roger
Juste quelques cynorhodons et voici une spirale de toute beauté comme un chemin vers l'amour qui a guidé cette main
RépondreSupprimerAmicalement
Claude
Poésies enivrantes avec une spirale jouant les points d’interrogation...
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RépondreSupprimerLe soleil sous la mer, mystérieuse aurore,
Éclaire la forêt des coraux abyssins
Qui mêle, aux profondeurs de ses tièdes bassins,
La bête épanouie et la vivante flore.
Et tout ce que le sel ou l’iode colore,
Mousse, algue chevelue, anémones, oursins,
Couvre de pourpre sombre, en somptueux dessins,
Le fond vermiculé du pâle madrépore.
De sa splendide écaille éteignant les émaux,
Un grand poisson navigue à travers les rameaux ;
Dans l’ombre transparente indolemment il rôde ;
Et, brusquement, d’un coup de sa nageoire en feu
Il fait, par le cristal morne, immobile et bleu,
Courir un frisson d’or, de nacre et d’émeraude.
José Maria de Hérédia
Bonjour Roger
RépondreSupprimerLa spirale aux grains rouges roule enroule la vie comme l'ADN marque notre signature.
Puis elle dérive divague prend le chemin de travers et plus rien n'est pareil. Et pourtant la vie continue avec ses chainons.
La rivière d'Auray va doucement se jeter dans le Golfe et passant par le Jardins des Souvenirs et si elle lui lèche les pieds elle continue vers son destin.
Même les chemins de travers vont vers l'infini de l'immensité océanique. Et voilà qu'à mon tour je divague.
Belle journée sous le ciel de la Bretagne si belle sauvage indomptée
Amitié
La spirale se déplie et s'éloigne dans un frisson d'eau bleue
RépondreSupprimerMarie,
RépondreSupprimerMerci Marie. Trop malade en ce moment pour dire ce que mon cœur ressent de tes mots. Je laisse un peu ce blog, sombrant dans la douleur physique et le noir absolu, psychique.
Je t'embrasse.
Roger