à Youenne Gwernig, à ces descendants,
cette romance noire et blanche comme l'Hermine...
Vacarme nocturne
Il faudrait que cesse tout ce vacarme. Je suis emporté dans un fleuve et je me noie. Mes apnées sont fréquentes qui me portent en surface, m’emportent au royaume des morts comme un yoyo que je suis. La folie me guette. Je l’observe, présente, gluante, noire, furieuse et active. Je suis rongé de l’intérieur comme un vieux chêne, alors que le chant du monde me parvient comme celui d’une source limpide.
Des fers des Saints jean aux brûlots des Monts d’Etamclin, un sabbat diabolique se joue sous mes pieds fourchus. Succube, incube, ange ou démon, j’erre de ville en village et ne trouve que champs de ruine. Le pêcher originel, les coups, les trahisons, les aventures malheureuses ne peuvent endiguer cette désespérance du monde.
Je ne peux plus croire en un Dieu qui me sert ce repas. Je suis un clochard céleste, moi aussi, emportant dans sa pauvre besace, des miettes et subsides, pour ne pas mourir d’amour. La faim est proche et je vous dévorerai tous, mes vieux démons.
Il me faut vivre dans l’expulsion sur les routes poussiéreuses de mon amour. Il me faut marcher dans le sable brûlant de Douz la Tunisienne sur les pas de Lawrence d’Arabie,, m’écorcher les pieds nus sur les morts de Matmata, et creuser ma tombe dans les sables du Saint Laurent.
Monter un a un les escaliers de fer, rejoindre Gwernig, tirer le chariot de feu jusqu’à la voie lactée, ramper sous les ronces et voir la renarde allaiter ses petits. Je veux être truite du Scorff et non le supplicié des bas foins. Je veux rattraper les sternes et voler avec eux. Je veux être l’enfant paisible, le vieillard apaisé et non le gibier de potence. S’il me suffisait d’aimer, ce serait facile, mais il faut vivre encore un peu pour expier l’écriture. Les livraisons nocturnes s’accélèrent comme des pertes séminales. J’engrosse des femmes de passage et j’aime des fantômes.
Abbaye de Beau port, tu m’accueillais en ton cœur mystique. J’ai vu la lumière et trois fois j’ai refermé la porte. Ô morts, mes morts qui m’accompagnez si souvent, ne m’en voulez pas de vous toucher, je suis déjà avec vous, sous terre, en terre comme vous êtes sur terre, déterrés.
Mon errance apparente n’est qu’une boussole orientée. Je suis à l’exacte millième de seconde le magnétisme proposé et j’exécute. Mon écriture de ce matin, par nuit de lune est celle d’un illuminé sans doute. Illuminé par l’amour de Marie-Claude, par sa désespérance à ne pouvoir que constater les dégâts. Homme perdu, je prends la route chaque seconde et vais au chevet du malade. Je me soigne comme je peux de vous, pauvres imbus de votre petite personne, pauvres faiseurs comme le dit Anne-Marie. Je suis le drame et de quoi devrai-je me plaindre. D’être en vie ? Certes. J’ai déjà tiré trois fois la conclusion et n’ai besoin de personne pour recommencer.Les porcs sont aux affaires et non dans les soues à cochon où vous me précipitez pour calmer vos inquiétudes. Saint d’esprit et de corps, je travaille, j’avance vers l’impossible conclusion. La finitude coule en moi, comme est en vous la fêlure d’immondices et votre morgue ne contient que des âmes en décomposition. Jamais je ne partagerai votre table, vos festins. J’ai perdu toutes mes dents, et je suis déjà mort à vos yeux. Laissez moi avec ceux de ma race maudite, les démunis, les goitreux, les illuminés, les déambulant, les Alzheimer, les fous. Laissez-moi continuer à les aimer, les comprendre, les accompagner, les soulager, les aider, les soigner. Je suis d’eux, comme vous êtes des banques, hommes parfumés de peu. Vous sentez la merde.
Le peuple d’en bas ne peut que pêcher sur les grèves, poser des collets et ramasser les miettes de vos cocktails onéreux. Le peuple est-il moins homme pour autant... Aurions-nous le droit de mourir deux fois pour que prospère votre insane fortune. De qui parlons nous, hommes de droit, de quelle liberté au pied des gibets d’Auschwitz, La chaconne n’était pas jouée pour vous, charognes, mais pour des princes de la nuit, des princesses aux pieds nus, mon sang coulait dans leurs veines comme il irrigue mes artères, aujourd’hui.
De quelle égalité parlez-vous donc, quand il faut la chercher en vain, sur les visages morveux des enfants des rues de Bogotá. Que faites-vous, adipeux riches dans les rues de Sidi Bou Saïd à courser ces beaux pré-pubères qui vous font bander, avant de reprendre l’avion et rentrer chez Maman.
Il n’y a pas deux fils rouges dans ma vie, il n’y a qu’un fil, Gwen ha du. Je suis dans ma vie, équilibré entre folie et folie, mais, lucide, au travail tous les matins à cinq heures et au lit à 11 heures du soir quand je tombe de sommeil. Il n’y a pas d’autre secret. Marie-Claude souffre de vous, méprisantes personnes aux fortunes incertaines et éhontées qui l’abandonnez, la reniez, lui tournez le dos. Enfants parjures, vous creusez sa tombes, aveuglés de vengeance. Elle n’est qu’amour et vous de présomption, marchez encore dans votre merde, la couche pendante, le lait à la bouche. Vos pseudos certitudes d’homme enfant, de femme enfant gâtée. Immatures et aveugles à la poésie. Elle me veille par amour et non par bêtise.
Quand cesserez-vous, frères, de tremper vos tartines dans un grand bol de mépris. Quand arrêterez-vous de proclamer en silence, cette envie de tuer tous les malades mentaux, les vieux, les pauvres. Au bal de l’Eugénisme, c’est le diable qui vous fait danser et tient l’accordéon. Vous croyez être sauvés, vous n’êtes que des profiteurs, des menteurs patentés, des politiciens véreux. Ça ne sent pas bon, chez vous mais vous enveloppez vos excréments dans du papier de soie, et nous on se torche dans l’eau claire de nos torrents, pour que vous la buviez.
Vous comprenez cela, cette désespérance, à ma table, chaque matin. Je n’ai besoins de personne pour déjeuner de mon pain dur.
Il me faut vivre, je vous l’ai dit, près de mes morts, avec les vivants, sur la route, comme Kerouac, avec le grand Gwernig, dans la lumière des Grall, Lemen, Allix, dans la clarté de Quellien. Qu’y puis-je de mon amnésie si vous n’êtes cités ce matin, vous que j’aime. Vous plaignez vous de la désertion des étoiles quand il pleut.
Ils m’ont volé ma Bretagne comme ils ont piétiné mon enfance. Je n’ai plus de place pour accueillir quiconque.
Marie-Claude, mon aimée aux yeux bleus, souffre de moi. Je l’aime mal mais je l’aime et ne peux aimer aucune autre. Pardonnez-moi, femmes mirage si je suis ébloui. Sans doute aurait-il fallu que je porte un enfant, que j’accouche de la vie pour être calmé de vous. Il y a un mystère en cela, mais j’accepte depuis longtemps votre supériorité humaine. Les femmes portent la vie, enfantent, les hommes font des enfants, les abandonnent à leur triste sort, en font des soldats, préparent la guerre.
C’est dans cette différence, cette béance que j’avance, lucide dans le désert de ma création. Je pressens bien quelque chose mais ce n’est pas à moi de proclamer. J’exécute ma vie monte à l’échafaud, tous les jours, inondé d’amour, de besoin d’aimer, de paix, de transparence et d’ombres, comme un homme libre, que je voudrais continuer d’ être avant de fermer les yeux, bruler dans les flammes et me perdre, éparpillé dans le vent.
Roger Dautais
Les chemins creux, amis d’enfance
Novembre 2009
Lisser des plumes de paon ne m'intéresse pas contrairement à ce que j'entends dire, ici et là et la littérature à la petite semaine, non plus. Que les artistes du Dimanche se satisfassent de leurs beaux atours et se congratulent entre eux sur des blogs à deux balle ne me gène pas, qu'ils fassent école, m'amuse, qu'ils philosophent , me distrait. Seule la route est belle en compagnie de ma femme. Nous approchons du but chaque jour. Certains l'oublient qui nous croient mariés depuis trop longtemps. La mort nous lie, ne vous en déplaise, oiseaux de mauvais augure. La guerre est partout qui déchire le monde et vous vous battez pour savoir si deux cailloux arrosés d'un pipi de chat, c'est du land art et qui a tort ou raison. C'est vrai, vu comme ça, le monde va bien.
Bonne route aux esthètes de l'art.
Roger Dautais
1 mars 2011 en Normandie 21h07'
depuis blog de petite semaine, ne rien pouvoir dire de sensé sur les chemins creux et le reste - juste lire, et aimer, je crois
RépondreSupprimerbonne route à toi
RépondreSupprimerWhat about your job? I have many words. But here am always surprised and I will believe in art.
RépondreSupprimercheminer toujours et dessiner les mots flèches
RépondreSupprimerles mots caresses ,les mots de colère et d'amour confondus
pour ma part , je me tais un moment
mes enfants m'ont fait le cadeau de deux nouvelles petites vies et l'une d'elle est en péril ....
alors je veille et prie en tricotant des chimères de grand-mère nouvelle ,sur le fil des espoirs fous, sur le fil invisible qui tisse l'amour qui protège.
Vos grands jardins sont universels et atemporels comme ceux de Babylone, j' y reviendrai!
RépondreSupprimerI love the wrapped stones. Great photos, great design.
RépondreSupprimerPatrick Lucas,
RépondreSupprimerAlors que se sont éloignés les "louangeurs"( tu me comprends) il m'est agréable de cheminer en ta compagnie, sous les ciels d'orage.Amitiés fraternelles.
Roger
Mariacininha,
RépondreSupprimerMerci de tes mots d'encouragement. Je conseille à mes lecteurs de découvrir ton œuvre d'artiste, délicate et poétique. A voir absolument.
Belle journée à Sao Paulo,
Je t'embrasse,
Roger
crokougnouche,
RépondreSupprimerMerci pour ces mots si touchants. Je m'associe à toi dans tes intentions pour ces jeunes vies pour qu'elles soient longues et embellissent ta propre existence.
Je t'embrasse,
Roger
orfeenix,
RépondreSupprimerLe land art est ainsi lorsqu'il se libère de prétentions qui l'alourdissent toujours.
Belle journée à toi
Amitiés,
Roger
Rick Forestal,
RépondreSupprimerSalut Rick et merci pour tes mots d'encouragement. A ceux qui veulent te découvrir, je dis, c'est une bonne idée, allez-y. Bien amicalement.
Roger
se me antoja oriente
RépondreSupprimerlas primeras con la decoración de un sari.
más adelante meditamos. zen.
me han gustado muchísimo la primera y la cuarta.
un beso con abrazo
je ne sais ce que c'est un blog à deux balles... je ne vois que des quêtes partout mais je me trompe peut-être, je cherche aussi...
RépondreSupprimerBravo pour vos mots et vos créations.
Tes mots sont terribles...terribles et magnifiques. Suis ta route, éclaire ta route, continue d'être. C'est pas seulement important : c'est nécessaire. Réécris ton monde, chaque jour. Et merci de le partager avec nous, qui avons parfois sensation d'avoir compris quelque chose......grâce à toi.
RépondreSupprimerLa dixième photo et sa soeur la onzième, ces personnages au bord d'une petit mer, m'émeut particulièrement. Ils sont sept, entre soi et... eux. L'ombre est là, essentielle...Y aura-t-il traversée?
RépondreSupprimerJe t'embrasse Roger
Amitiés Brigitte
Je ne sais pas non plus ce qu'est un blog à 2 balles. le jugement d'autrui est il si important pour Notre Dame de Beauport?
RépondreSupprimerje ne le pense pas. Elle doit sans doute plutôt prôner la tolérance. tant de rage et pourtant tant d'amour dans tes propos.
Les louangeurs sont parti? Grand bien leur fasse car tu n'as pas besoins d'eux. Ceux qui restent sont ceux qui t'apprécie à ta juste valeur. C'est le principal, n'est il pas?
Definitely creative.
RépondreSupprimerJe sens dans tes propos des sous-entendus et des tensions dont j'ignore le pourquoi et le sens exact. Il ne faut pas te laisser ébranler par les grincheux Roger, les envieux, les acariâtres ne méritent pas nos émotions. TOn chemin auprès de Marie-Claude seul compte, c'est lui qui t'inspire, même si tu ne le sais toujours, elle te porte, elle est ta voie, ta voix, ta vie. Cela seul importe !
RépondreSupprimerEt tu nous offres généreusement ces images à la source desquelles nous venons boire, rire ou pleurer quand tes textes sont trop tristes. Ta création n'est pas désertique, elle est comme ce S de feuilles (2ème photo) multicolores que tu as posées sur la rivière et qui prend la forme qu'elle veut !! Nous regardons tes compositions et nous nous les approprions, à travers toi !!
la vie est une aventure dont on ne sort pas vivant! tout le monde le sait mais ne veut y croire !
RépondreSupprimerallez, on avance !!
bisous Roger !
Bonsoir Roger :)
RépondreSupprimerOui le plus important c´'est Marie Claude e ton merveilleux l'And Art,le reste les pourrits de la societé ils vont se faire voir, ils comprennent rien pas um brin de sentiments et respet envers l'eurs prochain qu'elle que soit la diference!
Pour grandir il faut sentir resistence, mon Dieu parfois c'est pas facile.
Mes projets ont echoués..
dificultés sévères ici a tous les niveaux.
Je me limite a penser au jour le jour,tout en essayant de construir demain ;aujourd'hui!
j'ai assité a une reunion cette semaine et suis sortie avant la fin avec envie de vomir..
Oui,il y'a des enfants et adolescents sans occupations pendant les vacances scolaires,des personnes agées aussi sans occupations dont des cas urgents et grave sans accompagnement sérieux.
nous somme beaucoups de volontaires sans conditionts de travail!
La commune s'en fou completement seul les travaux de la ville sont importantes,nous sommes dans la poussiere et m..depuis novembre,les petits magasins ne tiennent pas le coup avec la crise et ferment a tour de role.
Ils y'a les grandes surfaces, certe mais pas de comodités et transports pour les citoyens!
Les cravatés sont contents de leurs ville toute neuve, bien qu'un jour elle sera desertée!!
Enfin...
Je te souhaite une belle et merveilleuse route en continuant,illuminant nos passages ici sur ton chemin qui se tourne peu a peu le notre a tous :)
Bravo pour ton travail et tes Photos magnifiques!
Amitiés
Linda
Dans cette paix retrouvée il y a des pierres encerclées des cailloux enchainés des colonnes qui basculent, un disque d'or où s'inscrit la vie qui va......
RépondreSupprimerMerci pour ce qui fait naître en nous le désir de poursuivre
Roger, todo creatividad. Creatividad en las composiciones y ternura en tus escritos.
RépondreSupprimerHe descubierto el "land Art" y es espectacular.
Buena semana.
le land-art, ou comment se réinventer de création en création ! wow !
RépondreSupprimerUN PLAISIR, L'ÉNORME PLAISIR DE VOIR LA MAGIE DE TON ART, EST L'EXPRESSION DE TON ESPRIT, JE DÉCOUVRE TES MOTS, MES VOEUX.MAELGI
RépondreSupprimerrien que quelques assemblages et que c'est pur et beau.
RépondreSupprimerMon blog est "à deux balles" c'est vrai mais j'y mettrai, au fil du temps, de plus en plus de mes émotions... pour l'instant, je suis encore un peu frileuse... De toute façon je ne rivaliserai jamais avec ton art et tes mots qui me touchent et m'émeuvent tant!!! J'aimerai tant vivre en bord de grève pour y cueillir les épaves laissées par la mer et me plonger chaque jour dans des ciel infinis... Merci à toi pour nous laisser admirer tes images
RépondreSupprimerN'avez-vous jamais postulé pour l'événement * Lausanne jardins * ?
RépondreSupprimerBonjour Roger,
RépondreSupprimerVoici mon inspiration du jour !
En ce matin un peu gris
Quelles vives couleurs
Offertes sur un plateau
Pour illuminer cette page
Et embellir tes mots
Mais voici un collier de feuilles
Flottant au fil de l'eau,
Et deux galets transformés
En petits gâteaux sablés
Déco-choco, pour nous régaler
(oups, sont quand même un peu durs)
Notre rêve nous conduit
Sur un rivage infini
Ses gardiens sont ici,
Guettant l'horizon gris...
Et au pied du pont désossé
Le vieux cairn reste dressé
Trônant fièrement au milieu
Des ferrailles abandonnées
Moralité :
Tu vois, suis toujours partante pour suivre ton Chemin !
Biseeeeeeeeeeeees de Christineeeeee
Ah, le Land-Art… ça fait un moment que je suis ce blog avec bonheur, sans avoir pour autant d’autres choses à dire que le bonheur des yeux, et de l’éphémère. J’apprécie particulièrement la démarche respectueuse de la nature, et gratuite. Au point de m’y mettre ? Pourquoi pas, même si Paris ne m’en donne pas trop l’occasion… Merci pour ces voyages sans cesse renouvelés. Bonne journée
RépondreSupprimerEncore une fois, c'est magnifique.
RépondreSupprimerJe viens de me faire une réflexion qui ne me semblait pas évidente jusqu'ici : certaines de tes oeuvres me font penser à des plats que l'ons servirait dans des grands restaurants, où l'apparence vaut autant que le contenu.
Amitiés,
sébastien
Tiens tiens, Koka est passée par là, je suis contente !! On a envie de te partager Roger... Au point de m'y mettre ??? Nous en rêvons tous un peu, mais j'avoue que quand l'envie m'en prend, je me dis Roger fait tellement mieux ! Qui sait, un jour, sans m'en vanter bien sûr ... Dis Koka, on essaiera toutes les deux ?
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