à Marie-Claude qui enchante ma vie...
à Vincent et Stéphanie, nos enfants
Trouver l'espace situé entre le si peu et le trop. A l'étranglement du passage, si peu de place pour la tête et les épaules...Trop de sang dans la bouche et de lumière dans les yeux.
Si peu vécu dans ce trop peu de temps. Renverser la sablier...Lire dans les astres, trop peu de temps et avoir déjà tout vécu. Mort-né !
Trouver l'espace suffisant pour respirer à deux, puis seul, et de nouveau à eux, puis seul, dans ton jardin secret. Compter les sillons comme tu comptes les jours de Cavale. Compter les nuits parcourues, seul. Compter sur ses dix doigts le temps qu'il ne reste plus, sans rien regretter. Au tic tac du balancier en cuivre de l'horloge, accrocher ma mémoire amnésique et ne rien perdre des plages d'oubli.
Retrouver l'espace situé entre le si peu d'eau et le trop d'eau, attendre que tu les perdes, mon amour, debout lorsque tu me dis "ça y est". Te prendre la main et partir au-devant de ta vie que tu joueras aux dés, avec un inconnu devenu notre fils.
Il sera, chercheur d'espaces à son tour, dans ce royaume d'anachorète, entre le si peu et le trop...Espace qui deviendra sa vie.
Roger Dautais
à Brigitte Maillard...*
Si l'on ne quittait pas sa place, de temps en temps, où serait l'engagement? Droit d'ingérence des états à fin de se partager le monde par leurs interventions intéressées. Droit d'ignorance lorsque le bénéfice est nul. Diplomatie!
Sur le plan personnel, le droit d'ingérence n'existe pas et se mêler de défendre une cause perdue, seul, comme un grain de sable posé dans les rouages huilés de l'administration, est considéré comme folie pour la foule en délire qui juge sans faire partie du jeu. Pourtant, il est bien de se mêler lorsque cela ne nous regarde pas, et qu'il y a violence ou injustice. c'est l'esprit même de lute et de résistance, de désobéissance civique.
Cela peut être l'engagement d'une vie, la mienne, par exemple...
L'art donne à voir, propose sa vision des choses, traduit des émotions, sort des sentiers battus, parfois. En cela, l'artiste possède une âme en marge.
Il expose, s'expose, mais impose, c'est cela sa part de risque, son esthétique contestable, son éthique. Pensez-vous , par là, qu'il s'engage, change les règles du jeu de la roulette et dérange la tranquillité des historiens de l'art ? Que ne connaissiez vous, alors ce très beau film réalisé , cette fiction, qui portera le nom de Mépris.
Accepter dans ces conditions de continuer à avancer sans obtenir l'acquiescement des caciques , c'est s'avancer, s'enfoncer dans le voyage, jusqu'au bout de la nuit! BIen souvent, pour le pauvre malheureux, le public n'est pas consulté avant que l'œuvre n'advienne et c'est alors, le crime de laize majesté, constaté. Le marginal est banni, la société respire son air vicié dans la circulation sanguine du corps-artistique, évite le pace-maker, creuse une tombe pour le déviant et roule sur la terre fraiche.
Qu'est-ce que l'air du temps ? Que veut dire être à l'écoute, être en phase avec le monde tel qu'il est et non, tel qu'il va mal, si l'o n'accepte pas d'être pénétré, influencé, modelé, inspiré par la
vie ?
C'est un engagement qui tient beaucoup au dégagement de l'artiste face aux inventions proposées, face à l'hydre de la consommation, aux délires multimédias. Chemin de lutte sans drapeau, chemin de chute où le salut ne tiendrait que dans la capacité de" relève" et dans la résistance de l'homme. Pays étrange où l'écume des jours, l'éphémère du succès médiatique, succède à la nuit, mais doit systématiquement nous ramener au pied du chevalet, ou sur les sables mouillés de la plage ou bien encore devant la page d'écriture, au travail, humblement, toutes vanités effacées.
Je ne vois guère d'autres chemins, et certainement pas celui de s'arroger le droit d'enseigner son art, à peine affleure-t-on la surface de son propre doute, proclamant, par exemple ma "peinture à moi" quand on ne sait rien ou si peu. Les ânes ont des boîtes de couleurs, des théorie enfumées sur le land art. Nous devrions les rassembler et leur organiser des courses, y inviter des gogos. Ils seraient tellement heureux de les applaudir!
Après cinquante années de parcours artistique, tout en méandres, je sais que la vie d'artiste n'est pas une vie de certitudes et que les chemins de la création, comme Les chemins de la mémoire * restent encore bien mystérieux.
Roger Dautais
*Brigitte Maillard Blog : Monde en Poésie
*Les Chemins de la Mémoire
Inserm( Les essais du Pommier) juin 2010
de Francis Eustache et Béatrice Desgrange
Un ouvrage passionnant écrit par deux scientifiques de très haut niveau, qui vous permettra de comprendre la mise en place progressive de la mémoire chez l'enfant comme ses modifications au cours du vieillissement.
Avant que l'aube
s'exerce à la sanguine, les éboueurs
libèrent le quotidien
Ils soulèvent les poubelles
aux pêches dénoyautées vives
dispersent les fragments de lettres
où l'amour échangea des accents
avec les hirondelles d'un ciel bas
Accrochés à la benne
ils défilent entre deux haies de rêves
Être émet sur
une autre longueur d'ondes que le sang...
Gérard Noiret
Chatila
à Vincent et Stéphanie, nos enfants
Trouver l'espace situé entre le si peu et le trop. A l'étranglement du passage, si peu de place pour la tête et les épaules...Trop de sang dans la bouche et de lumière dans les yeux.
Si peu vécu dans ce trop peu de temps. Renverser la sablier...Lire dans les astres, trop peu de temps et avoir déjà tout vécu. Mort-né !
Trouver l'espace suffisant pour respirer à deux, puis seul, et de nouveau à eux, puis seul, dans ton jardin secret. Compter les sillons comme tu comptes les jours de Cavale. Compter les nuits parcourues, seul. Compter sur ses dix doigts le temps qu'il ne reste plus, sans rien regretter. Au tic tac du balancier en cuivre de l'horloge, accrocher ma mémoire amnésique et ne rien perdre des plages d'oubli.
Retrouver l'espace situé entre le si peu d'eau et le trop d'eau, attendre que tu les perdes, mon amour, debout lorsque tu me dis "ça y est". Te prendre la main et partir au-devant de ta vie que tu joueras aux dés, avec un inconnu devenu notre fils.
Il sera, chercheur d'espaces à son tour, dans ce royaume d'anachorète, entre le si peu et le trop...Espace qui deviendra sa vie.
Roger Dautais
à Brigitte Maillard...*
Si l'on ne quittait pas sa place, de temps en temps, où serait l'engagement? Droit d'ingérence des états à fin de se partager le monde par leurs interventions intéressées. Droit d'ignorance lorsque le bénéfice est nul. Diplomatie!
Sur le plan personnel, le droit d'ingérence n'existe pas et se mêler de défendre une cause perdue, seul, comme un grain de sable posé dans les rouages huilés de l'administration, est considéré comme folie pour la foule en délire qui juge sans faire partie du jeu. Pourtant, il est bien de se mêler lorsque cela ne nous regarde pas, et qu'il y a violence ou injustice. c'est l'esprit même de lute et de résistance, de désobéissance civique.
Cela peut être l'engagement d'une vie, la mienne, par exemple...
L'art donne à voir, propose sa vision des choses, traduit des émotions, sort des sentiers battus, parfois. En cela, l'artiste possède une âme en marge.
Il expose, s'expose, mais impose, c'est cela sa part de risque, son esthétique contestable, son éthique. Pensez-vous , par là, qu'il s'engage, change les règles du jeu de la roulette et dérange la tranquillité des historiens de l'art ? Que ne connaissiez vous, alors ce très beau film réalisé , cette fiction, qui portera le nom de Mépris.
Accepter dans ces conditions de continuer à avancer sans obtenir l'acquiescement des caciques , c'est s'avancer, s'enfoncer dans le voyage, jusqu'au bout de la nuit! BIen souvent, pour le pauvre malheureux, le public n'est pas consulté avant que l'œuvre n'advienne et c'est alors, le crime de laize majesté, constaté. Le marginal est banni, la société respire son air vicié dans la circulation sanguine du corps-artistique, évite le pace-maker, creuse une tombe pour le déviant et roule sur la terre fraiche.
Qu'est-ce que l'air du temps ? Que veut dire être à l'écoute, être en phase avec le monde tel qu'il est et non, tel qu'il va mal, si l'o n'accepte pas d'être pénétré, influencé, modelé, inspiré par la
vie ?
C'est un engagement qui tient beaucoup au dégagement de l'artiste face aux inventions proposées, face à l'hydre de la consommation, aux délires multimédias. Chemin de lutte sans drapeau, chemin de chute où le salut ne tiendrait que dans la capacité de" relève" et dans la résistance de l'homme. Pays étrange où l'écume des jours, l'éphémère du succès médiatique, succède à la nuit, mais doit systématiquement nous ramener au pied du chevalet, ou sur les sables mouillés de la plage ou bien encore devant la page d'écriture, au travail, humblement, toutes vanités effacées.
Je ne vois guère d'autres chemins, et certainement pas celui de s'arroger le droit d'enseigner son art, à peine affleure-t-on la surface de son propre doute, proclamant, par exemple ma "peinture à moi" quand on ne sait rien ou si peu. Les ânes ont des boîtes de couleurs, des théorie enfumées sur le land art. Nous devrions les rassembler et leur organiser des courses, y inviter des gogos. Ils seraient tellement heureux de les applaudir!
Après cinquante années de parcours artistique, tout en méandres, je sais que la vie d'artiste n'est pas une vie de certitudes et que les chemins de la création, comme Les chemins de la mémoire * restent encore bien mystérieux.
Roger Dautais
*Brigitte Maillard Blog : Monde en Poésie
*Les Chemins de la Mémoire
Inserm( Les essais du Pommier) juin 2010
de Francis Eustache et Béatrice Desgrange
Un ouvrage passionnant écrit par deux scientifiques de très haut niveau, qui vous permettra de comprendre la mise en place progressive de la mémoire chez l'enfant comme ses modifications au cours du vieillissement.
Avant que l'aube
s'exerce à la sanguine, les éboueurs
libèrent le quotidien
Ils soulèvent les poubelles
aux pêches dénoyautées vives
dispersent les fragments de lettres
où l'amour échangea des accents
avec les hirondelles d'un ciel bas
Accrochés à la benne
ils défilent entre deux haies de rêves
Être émet sur
une autre longueur d'ondes que le sang...
Gérard Noiret
Chatila
Enorméments d'idées sont passées dans ce post. J'en attraperais une. L'idée que même apres des années de pratique le doute existe toujours. Le sentiment que l'on ne peut enseigner car l'on n'est pas soi mêm dans la certitude d'un chemin. Cela me fait penser à une phrase que j'aime. "Suis celui qui cherche, fuis celui qui a trouvé".
RépondreSupprimerLe doute est salvateur, il permet de rester agil et alerte dans ce monde. C'est l'essence de la recherche, de la quête.
no he conocido a nadie con una capacidad creativa como la tuya!
RépondreSupprimerno necesitas pinceles porque trabajas con las manos, no necesitas pinturas porque te sirve cualquier cosa de color y no necesitas ningun lienzo porque utilizas la tierra o el agua o el aire, Roger eres genial!
Magnifique. Les photos 2 et 3...m'ont donné faim ! j'avais envie de les goûter, comme des friandises offertes, tant elles m'ont paru alléchantes !!! :)
RépondreSupprimerJ'ai aussi apprécié les autres images, bien sûr.
J'ai beaucoup aimé tes mots, aussi, éclairants, vibrants, si vrais. Vrais.
On ne fait jamais rien pour rien (je veux dire, sans but). Et rien n'est jamais, ni insignifiant, ni sans signifiant. ça me rassure.
Bonne semaine !
Merci pour partager ta sensibilité, tes émotions et ta creativité.
RépondreSupprimerMême sans trop en dire, toujours te suivant.
Cordialement,
je sais que demain en ouvrant mon pc je dirai OHHHHHHHHHHHH comme c'est beau!!!!!!
RépondreSupprimerj'ai empreinté ta magnifique photo 2 au fond de mon écran, elle va ensoleillée ma semaine, merci.
Bonsoir ! C'est Rénica qui m'a fait connaître votre blog! Depuis, mes yeux dévorent vos créations, mon cerveau s'inspire des couleurs et rêve d'oser ....
RépondreSupprimerAmicalement,
Quelles belles parures tu offres là à la femme de ta vie, cela vaut tous les bijoux du monde ces colliers colorés. Tu lui offres aussi tes engagements, tes batailles et la force de tes mains nues et de ton coeur ç vif. Heureux soyez vous tous deux de partager cela !
RépondreSupprimerSalut Roger !
RépondreSupprimerMagnifique
T'as un sens des mots... c'est de l'art
... et la mémoire ! faut qu'elle soit amnésique pour avancer
.. juste garder les cicatrices , au coeur de la peau ou au fond du coeur pour continuer le chemin, la route, vers un devenir alone.. forcément ! et la foule à côté dans sa mémoire dépecée...
Je marche à côté, toujours à côté, jamais dans les traces...
Toi aussi !
Entre la terre et les nuages il y a tant de place.
Je t'embrasse
Le Mandala de la deuxième photo, riche en couleurs, est absolument magnifique !
RépondreSupprimerMerci Roger pour ces beaux moments partagés sur ton blog.
De magnifiques compositions accompagnées d'un très beau texte. Un billet d'une très grande qualité. Merci Roger.
RépondreSupprimerBonne semaine.
Bonjour Roger, j'adhère à tes propos et curiosité: un quart d'heure avant d'ouvrir mon ordinateur, j'y réfléchissais (avec mes moyens) et figure toi que je pensais au "mépris" ... amicalement: thibault
RépondreSupprimermagnifique comme d habitude !
RépondreSupprimerBonjour, Roger.
RépondreSupprimerDésormais, je me laisse guider par l'image et le mot...
Et si je suis impatient dans ma démarche, je me retourne et j'attends.
Merci beaucoup? Toujours.
En fraternité.
que les chemins de la création restent toujours un mystère pour que naissent encore des artistes ! C'est à l'homme de faire le chemin pour aller vers la création en se dépouillant chaque jour.
RépondreSupprimerLe mandala (2ème photo)est lumineux et joyeux !
Roger ces mots vivants viennent de" l'âme en marge" et en partage;je lis et relis ton texte, ce chemin de l'incertitude ( vallée de vie/ Edmond Jabès), "chemin de lutte et de chute" et ceux-là "Qu'est-ce que l'air du temps ? Que veut dire être à l'écoute, être en phase avec le monde tel qu'il est et non, tel qu'il va mal, si l'on n'accepte pas d'être pénétré, influencé, modelé, inspiré par la vie ?"...voilà une façon d'être au monde que j'aime ou comment se laisser prendre par l'énergie de la vie...être du côté du risque, du don, du partage;ce que tu fais si bien.
RépondreSupprimerTa dédicace me touche profondément car elle vient me rejoindre là où je suis. Le cercle mandala me fait penser à ce début du poème de Heather Dohollau extrait de La maison de la vie
Je cherchais le réel
Hors la fuite des heures
Les lieux du mirage
Mais ce fut le cercle
Instable du présent
Qui livrait le monde
Ce fruit de l'air
Il suffisait de se retourner
Et de regarder comme dans un berceau
Le vide ourlé du temps
De se pencher sur la blancheur
Et de croire aux couleurs
A la mer réelle des marées
A la vie de la mort
je t'embrasse cher Roger
Quel beau mandala ta deuxième photo, elle est superbe, elle m'inspire beaucoup !
RépondreSupprimerhola, no es la fotografía es la creación e imaginación que tienes, la que merece un premio .un placer .
RépondreSupprimerMerci de Partager cette si jolie passion avec nous!! Tes photos sont à couper le souffle:) Bon mercredi;)xxx
RépondreSupprimerSalut!
RépondreSupprimerMerci Beaucoup pour commenter:-)
Magnifique compositions - grande qualité!!!
Je t´embrasse,
Julia