La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 21 novembre 2009






Tu te souviens, Marie
nous étions deux...



Bien sûr, comme ça, ça ne veut rien dire.C'est comme un homme à terre et qui saigne, qui se vide à blanc., ça ne veut rien dire, non plus. Le bonbonnières ronronnent et les dames patronnesses préparent le Noël de pauvres. Quand la lumière s'éteint il faut sortir du noir. les rosières s'arrondissent, engrossées de jurons et défilent au parvis des églises fermées. Il n'est plus temps de compter les enfants perdus, ni de fréquenter les jolies dames bien polies. Le vent arrache la gueule des sans abris, mais chuttttt, il ne faut pas écrire cela. Le correct suinte, la convention nivelle les pensées. Bientôt les labours en terres gelées, bientôt les petits fours dans les bouches peintes et le gel sur le visage des clochards. Nous accrochons des guirlandes pour oublier. Les sapins débarquent sur le port.

Qu'est-ce que ça veut dire pratiquer le land art quand ceux qui en font le moins en parlent le plus. Qu'est-ce que ça veut dire vivre sous les guirlandes quand il n'y a plus d'amour. Attendre, le beau programme, attendre la neige, les vacances, les tropiques.Oui, c'est vrai, j'oubliais que le monde était riche et beau.
Je me souviens de promenades l'été, dans les allées de ma cité, sous les réverbères ronds et la musique du Quarteto Cedron. Amené comme ça, ça veut rien dire, l'Amérique Latine, et puis le Quarteto Cedron, il ne passe même pas à la Star Ac. Voyez si c'est nul ! En tous cas, mes lumières d'été je les ai semées dans les champs de blé, de lin, sur le bord des routes, comme autant de mémoires amnésiques et j'ai rêvé terminer ici de vivre. Certaines nouvelles sont tellement désespérantes, parfois qu'il faudrait mieux arrêter les frais...


Lier les silences
entre eux
relier le savoir
des herbes folles
Ne pas les interner...


Comment leur dire
tout l'espace qui est en eux
tout restreint,
tout rabougris...

Le jeu des jeunes-vieux...
Calculer leur retraite
à vingt ans.

Rien à dire,
il est passé le temps
et il passera, encore...
Juste à le prendre
et s'en faire un ami...
à le vivre agréablement.


Roger Dautais

1 commentaire:

  1. J'aime tout particulièrement ces installations avec ces sphères blanches.
    Je ne sais pour vous quel sens elles ont.. mais pour moi ce sont autant de promesses de vie qui ne demandent qu'à éclore

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.