La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 23 septembre 2011
















à Sylvain,
sur la route...


Dernier jour de l’été. C'était hier...Je marche dans mes souvenirs. Port de Caen.Je connais ces lieux par cœur. C'est ici que plusieurs entreprises construisent ou réparent des bateaux., les plus racés, taillés pour de longues courses. Les ouvriers travaillent indifférents au paysage.Je m'écarte un peu de ces chantiers navals et descend le long de la voie ferrée qui accueillait autrefois des trains à charbon ravitaillant l'usine métallurgique du plateau.
Cette voie abandonnée, disparaît sous les herbes.
Je m'approche de hangars désaffectés dont les murs se sont couverts de vigne vierge.
Voilà des semaines que je ne me suis pas arrêté et les feuilles ont pris de la couleur. Je vais travailler à partir de ces belles feuilles.
Je cueille les feuilles une a une pour ne pas les abîmer. Je les classe en fonction de leur couleur et de leur grandeur. Puis je cueille une réserve de pétioles, rouge orangé. J'ai repéré une forme en béton, le long du mur nord d'un très grand hangar qui semble abandonné. A quoi cet objet pouvait servir. C'est très lourd, massif, en béton. C'est cette entaille oblongue ouverte au dessus du bloc qui me donne l’idée de travailler en l'entourant de pétioles coupés en trois.
C'est un peu long à faire et je suis obligé de travailler à genoux car mon dos commence à se faire sentir.
Je coupe quelques feuilles mortes pour entourer le tout, les dispose sur le sol, puis, je prends quelques photos et je m'en vais.
Il me faut rejoindre l'ancien terminal de chargement de minerais de l'usine métallurgique. Je descends cette fois vers l'estuaire pendant deux kilomètres tout en restant sur la rive droite.
Bien qu'un peu lugubre, le lieu est intéressant pour certains travaux. Imaginez une digue qui s'avance dans l'eau, sur 50 mètres, surmontée d'une structure en béton dont la partie supérieure portait une voie ferrée amenant les wagonnets de minerais, jusqu'aux cargos. Cette voie ferrée est soutenue par des poutrelles de béton en X qui rend l'ensemble très perméable à la lumière, aux vents et à la pluie. La partie basse dessine des petites piscines d'eau noirâtre où il ne vaut pas mieux tomber.
J'ai choisi cette noirceur de l'eau accentuée par le manque de soleil pour mettre en valeur les couleurs des feuilles de vigne. Je les assemble, une à une à l'aide de leur pétiole et fabrique une sorte de serpent d'eau.
Un remorqueur de bonne taille remonte le canal vers sa base, située plus en amont. Je suis a deux cents mètres de lui et pourtant sa vague d'étrave atteint le rivage, déclenchant une série de vagues assez violentes. Je suis impressionné par la puissance de l'eau, inquiet aussi pendant quelques instants. Positionné au mauvais endroit, on peut être balayé facilement. Tous les pêcheurs du canal le savent et sen méfient.
J'attends que les eaux se calment et je déroule le serpent de feuilles dans l'eau noire. C'est du plus bel effet. Comme il n'y a pas de courant ni de vent, je l'anime et le fais nager avec une branche d'aulne. Il s'enroule, prends des formes géométriques, puis s'enroule sur lui m^me et c'est dans cette position que je vais le laisser en offrande aux eaux du canal.
Bien sûr, j'ai des rêves de grandes installations, de cairns immenses, de spirales de sable, de voyages, mais je ne peux plus réaliser tout cela pour le moment. Alors, je me contente de ces travaux plus modestes et je continue ma route vers des jours meilleurs.



Roger Dautais


En réalisant cette page, je pense à un artiste de Land art, de grand talent, qui vient de me faire parvenir des photos de ces récents travaux et je me dis que ce serait bien de lui dédier, en toute amitié.
Je vous conseille de découvrir son travail ( si vous ne le connaissez déjà) à cette adresse :
http://galerie.sylvainarbez.com





Il est toujours beau de commencer
de fabriquer cette naissance qui part de soi
d'une main apte à faire des lettres
à éteindre, à caresser.
Ainsi la volonté trace
à même l'heure et dans l'inorganique aérien
une sorte de ressemblance
où se retrouvent ni le port de tête ni des yeux.
Rien qu'une allure sensible
par laquelle rester mémorable
mais de celui-là peu de temps on dira
qu'il fût
Puis un oubli le remisera au rang des pierres
qui éclaire parfois l'ultra violet du non-savoir.


Jean Lux Steinmetz


Retrouvez cet auteur : http://guyallix.art.officelive.com/jeanlucsteinmetz.aspx

dimanche 18 septembre 2011

mondo misterioso: Le pietre di Ica

mondo misterioso: Le pietre di Ica: Ica è una cittadina del Perù di 150.000 anime ai piedi delle Ande, non lontano dagli Altipiani di Nazca e Machu Pichu. Ica deve la sua fam...

vendredi 16 septembre 2011

















à ceux qui trouvent dans le voyage une raison d'espérer...






L'obscure circonférence


Alors puisque la lumière
reste à créer dans les fourrés matinaux
et que s'envolent d'improbables oiseaux
vers ce qui nous dépasse

Alors que dans nos mains
brûle une lumière que nous protégeons
par la grâce du souffle fragile

et qu'à jamais nous plongeons
vers la connaissance sans cesse reculée
occultée méprisée par les marchands du temple

nous avons décidé
d'allumer le flambeau
dans l'obscure circonférence de notre esprit.


Lucien Wasselin


Retrouvez ce poète et bien d'autres sur le site de Guy Allix dans son anthologie subjective de la poésie contemporaine.

Roger Dautais

vendredi 9 septembre 2011













Long road 13 Y.

Depuis des années, les heures creuses se remplissent et coulent sous un soleil, absent. Elle m'attend.
Je pense à elle tout au long du fleuve
.




à Marie-Claude...


Voici une demi-heure que je marche sur la rive gauche du fleuve. Elle est très inhospitalière pour mes vieilles jambes. Je descend jusqu'à l'eau pour admirer la lumière que le fleuve reflète avec générosité, simplement cela...admirer, dans un premier temps.
Je m’assied sur une pierre plate. L'eau est fraîche et rapide. Je pense à installer, hors du courant, deux figures géométriques et végétales qui accompagneront le cours naturel et sauvage du fleuve.
Il y a du bonheur à réaliser ces petites installations et de les voir s'inscrire, petit à petit dans le paysage fluvial, où, de toute façon, elles n'occupent qu'une place éphémère.
Je remonte vers le chemin qui relie l'ancienne mine de fer au village.
Il y a ainsi, quatre façons de se déplacer du Sud au Nord dans cette région: les berges du fleuve, le chemin principal, une ancienne voie ferrée et un tout petit chemin dans le bois qui recouvre quelques collines.
Je suis dans le sous-bois et le chemin monte en pente douce jusqu'à un étang dont l'accès est devenu invisible, tant la végétation a poussé autour.
J'ouvre un passage entre les ronces jusqu’à l'eau dont l'eau a baissé cet été. La lumière perce à peine entre les branches. L'endroit est lugubre. Je choisi parmi quelques pierres rares, les plus belles pour élever un cairn en souvenir de mon passage, ici.
Aucun oiseau ne chante. Même les fougères sont muettes. Je quitte les lieux sans regret.
Je redescend vers le fleuve et franchis un bief que donne accès à une île. Les hautes eaux tumultueuses des inondations d'hiver ont dégradé le sol au pied des grands arbres. Devant un dédale de racines hoquetant à la surface de la pente et qui attire le regard, je m’arrête un instant.
Je jette quelques poignées de baies rouges, comme on sale une soupe, entre ces racines qui courent à l'air nu, puis je fabrique deux échelles perpendiculaires qui serviront à partager deux espaces au-dessus.
Un dernier regard au fleuve et je reprends la direction du Nord. Elle m'attend. J'ai hâte de la retrouver, celle que j'aime.


Roger Dautais





Voyageur, tu entres
au royaume du brouillard
et des apparences.

***

Trop vite grandi
le brin d’herbe impétueux
s'est brisé en deux.


Ph.Caquant

***

Poèmes
autant de tentatives
d'être heureux.

Clod'Aria

***

Après le coup de vent
pourquoi es-tu si calme
coursier sans âge


P. Courtaud


dimanche 4 septembre 2011















Déplacements et petits voyages en land art...

pour vous.





NE ME PARLE SURTOUT PAS DE L'INIMAGINABLE


Ni la brise ni l'esprit ne se conjuguent à rien
La tête sans guide saisit la peur que tout s'arrête
Des yeux déjà se brouillent

Le cœur est invisible
Avez-vous bien marché sur de l’angoisse ?
Bien que midi écrive par mots sombres
Bien qu’août mauvais pèse encore sur la tête du monde
Qui fera donc les premiers pas ?
Il faudra d'abord choisir ce que l'on quitte !

Ah ! l'ordinaire ! Ne me parle surtout plus de l'inimaginable. !
Brusque aventure de la récolte en gris d'un rire de brume dont la semence en tapinois veuille
nous venir en partage.


Gabrielle Altheu




L'ouverture...

Traversant la route,
j'ai vu ton dernier vol.

Tu as fini
tes pas d'oiseau blessé, dans les fourrés
La trace me parle
d'un ailleurs,
ailé.

J'ai ramassé tes plumes
avec un peu
de sang.

après,
je te recouvre de brindilles.

Il ne retrouvera
pas ton corps
ce chasseur
prétentieux.

Roger Dautais



Quand je serai goutte d'eau
Parcelle de cascade
Ne sentant plus les chocs sur les rocs
Ne sentant plus mes os
Éclaboussant les airs
Corps et bien

François David


Retrouvez ces trois poètes sur l'Anthologie Subjective de Guy Allix.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.