Sur la plage
Je regarde en arrière
Pas la moindre trace de pas.
Hosai.
Japonais, Chinoises ou coréenne, les artistes avec lesquels j'ai eu l'honneur et le plaisir de travailler, durant ces dernières années dans des performances land art m'ont fait approcher l'âme des peuples orientaux et j'ai gardé cette emprunte dans mon cœur. Elle réapparait parfois dans mon travail.
Cette page fleurie leur est plus particulièrement dédiée, alors qu'ils sont frappés par un Tsunami meurtrier, au cœur de l'extrême -Orient, pays aimé, en hommage à toutes les victimes.
Roger Dautais
Je suis prisonnier de la ville et le paysage urbain n'est pas lieu de création pour moi. Tout est géométrique, cadré, codifié, même la mort. Une sorte de poésie imposée, imposante qui me déstructure l'esprit. Je cherche des chemins de traverse, des traces d'humanité. La pluie d'hiver me les apporte et je renverse la tête à l'envers pour me laver les yeux. Je serai dans tes bras bientôt, camarde. Regarde-moi dans les yeux si tu l'oses et mets toi- au piano comme le fit Pennehk, un jour d'orage sur les quai de Honfleur.
Tu peux me prendre, je suis déjà mort.
L'avenir est dans le voyage comme le disait si justement Maria-Cécilia. L'avenir, c'est le voyage, le mouvement de la vie, la légèreté et non dans l'histoire figée des murs emportés par le premier tsunami qui passe.
Emprisonnement stérile qui rassure à bon compte et dégueule des modes. Les gens s'ennuient et moi avec dans ce magma de conventions. Rassasiés, ils pleurent pour avoir plus, et encore et encore, mais le ventre éclate. La faim me réveille et garde me garde en vie.
Je marche.
A quoi bon dormir , c'est une petite mort, le sommeil, pas blanche, celle-ci, non, une perte séminale de l'esprit qui nous échappe qui se remet au piano et s'en va rejoindre les noyés de Takahama, les yeux dans la boue, la bouche comblée, la faim rassasiée. Une fois intégrés au chaos de larmes,de sang , digérés par la terre ils deviendront érable pourpre dans les jardins Japonais de Natori.
Je marche .
Une valse m'emporte et je la vois dans sa robe de mousseline sur les quais de Honfleur. Elle remonte la rue . Elle va rencontrer le Maitre. Il lui ouvre sa porte. A l'étage, un piano blanc. Elle s'assoie devant . Nous sommes assis sur un petit banc juste derrière elle. La lumière diffuse un air d'hiver. Elle joue "Je te veux"d'Erik Satie. Ses yeux sont en amande comme ceux de Lee. Mon cœur se déchire lorsque je te prends la main je n'aurai plus jamais le temps. de t'aimer,assez Je t'aime, mon amour et cela ne regarde personne si je me noie dans ton regard de mer. Emporte moi loin de ce chaos.
Feu vert. Feu rouge. Stop.Feu vert. Stop aussi, car,..embouteillages.
Le charme est rompu.
Une pure perte de temps organisée.
Il faut aller y se perdre. C'est la seule façon de comprendre le magma. Mourir est une sottise mais qui n'en fait pas de sottises?
Je suis petit, enfant des rues et devant moi, les grands de ce monde. A partir de quelle taille fait-on partie des grands de ce monde et ont-ils la sottise de mourir un jour . La mort est-elle un privilège? Faut-il abolir tous les privilèges et que fera-ton des enfants de privilégiés en cas de Tsunami ?
Je marche.
Rue Froide, elle y tient boutique.Son esprit est en Corée, son amour ici, ses enfants aussi. Elle me dit que la Rue Froide est le monde d'Amélie Poulain et prie avec moi pour les morts de Corée, sur la plage d'Omaha Beach. Elle porte des tuniques de soie. Coréennes Aujourd'hui ses yeux en amende, pleurent sur les pavés de la Rue Froide.
Nous avons un employé de maison, en papier recyclé, depuis très longtemps. Son petit nom est Filtre N°quatre. Avant, c'était un filtre en nylon, inusable. Il a fondu sur le gaz, car nous avons le gaz à l'étage. Mal posé, par moi, sur le gaz et par inadvertance. Mal disposé aussi à nous suivre, servile, dans notre vie de buveurs de café noir.
Un cerveau permet tout cela, tout ce que vous lisez, homme équilibrés et puissants. Vous voyez comme c'est simple de dériver, de laisser son imagination faire le ménage et de partir en voyage. Je me retrouve à Dakar, parmi les noirs et les blancs. Je rêve que je suis expulsé vers la France dans un charter de Toubabs.
Ici, rien n'est fait pour nous, les horsains, ni l'accueil, ni les gens qui font la gueule sur les trottoirs, dans les boulangeries, ni la tradition qui n'est pas la nôtre, ni les trains qui n'arrivent plus à l'heure.
Les morgues se remplissent d'angelots et de vieillards à la peau livide et fripée. Le thanatopracteurs sont convoqué, Fragonards de la dernière chance. Ils pompent, vident, remplissent, colorient, peignent, et s'en vont. Les familles pleurent. Les casseurs de voitures récoltent les Jaguars à siège en cuir blanc, maculés de sang, sur le bord es autoroutes Une voix féminine, suave et absente annonce la couleur du weekend à la radio .
C'est la grande mutation qui évite les ville, les vide et les remplis, come le thanatopracteur : Noir, Rouge,Orange...Jamais de weekend blanc, de fin de semaine arc-en-Ciel, comme à Omonville la Petite, chez le frère Jacques. Les nuits blanches sont pour moi et pour celle que j'aime. Des nuits où l'on rêve de ne plus descendre en enfer. Des nuits sans sirènes de flics, et autres transporteurs d'affreuses nouvelles.
Le paysage urbain est une illusion de puissance et de force qui se balaie d'un revers de la main quand la vie se révolte et emporte riches et pauvres dans un même tourbillon. Demain le sachant, nous serons aussi cons , aussi dociles, aussi moutons. Il faut bien réussir, quand même, pour faire plaisir aux grands hommes!
Le paysage urbain contraint chacun de nous à l'anamorphose des idées et des comportements. Hier, j'ai lu Andrée Chédit chez Guy Allix. Il la connaissait bien, ce cher Guy. Il m'en parlait. Entre poètes, c'est normal, même en ville même dans le chaos, devant un café noir sans filtre.Je ne sais plus rien d'elle, sinon qu'elle écrivait merveilleusement bien et qu'est décédée un six février 2011, précédent en cela, mon propre père, Lucien, de neuf jours. Ils étaient dans leur quatre vingt quatorzième année de vie.
Mais il n'y a aucun rapport, sauf, peut-être qu'ils s'en sont allés dans les Jardins d'Alöïs et que probablement, nous ne les reverrons plus.
Les jardins,d'ALoïs, ça ne vous dit rien? Non? On m'appelle le jardinier des fleurs fanées, et c'est là que je travaille.
Je ratisse les gravillons blancs du sol de l'orangerie. Il fait très chaud. Papa est assis sur un banc. Maman est à côté de lui et je suis son enfant. elle me caresse les cheveux. Il s'aiment encore. Par la fenêtre de la serre ouverte sur le parc, je vois les autres enfants-jardiniers. Si, si je suis petit et grand à la fois, dans ce rêve.
Je veux tout oublier.
Tout sauf ces instants de pur bonheur vécus avec toi mon amour dans cette maison d'Erik Satie, qui jouai seul et pour nous : Je te veux.
Le jour s'est enfin levé, le rêve peut continuer.
Il pleut sur les quais de Honfleur. Je marche à la rencontre de Pennehk dans sa robe de mousseline. Elle ne me regardera plus. Elle est ailleurs, dans cet ailleurs que je recherche continuellement, dans ce pays habité par mes fleurs fanées et qui m'importe d'aimer comme elles le méritent. Pussiez-vous comprendre un jour que mon étrangeté à vos yeux n'était que cela.
Roger Dautais
Sur les quais de ta mémoire amnésique.
Ainsi les eaux les plus rapides d'un torrent
se brisent aux rochers,
même séparés, nous nous retrouverons.
Japon XIème siècle
auteur anonyme.
Merci, du fond du coeur, pour ces paroles ...
RépondreSupprimerCe mélange des genres entre journal intimiste, autofiction, confidence onirique et cri du coeur engagé atteint la perfection, ce n' est plus du talent à ce niveau là, c' est de la beauté qui se montre mise à nue.
RépondreSupprimerc'est une très belle suite Roger que ton souffle emmène
RépondreSupprimerle sujet n'est plus l'objet , les morts vivent et l'orient est ici...
désirs entre eux mêlés
toujours j'aimerais la force de ce travail
en amitiés Brigitte
Pensées pour le Japon et ses habitants...
RépondreSupprimerToujours impressionnée
Par les forces insoupçonnées
D'une Nature déchaînée...
Les Hommes sont comme des fourmis
Si petits quand la Vague envahit
Comment lutter devant le tsunami ?
La Vague submerge lentement...
Elle envahit ta spirale du temps
Que va devenir la petite fourmi égarée
Dans le creux du sillon creusé ?
Les Hommes et les fourmis seront encore là
Pour lutter et survivre
J'espère encore longtemps
Biseeeeeeeeees de Christineeeeee
Bonjour, Roger.
RépondreSupprimerTout n'est qu'un hommage qui vibre en grande sensibilité, par tes images aux rives incertaines et par tes mots en transparente lucidité.
Eric Satie a sa place ici.
Merci beaucoup.
En fraternité.
De belles, de bonnes pensées pour ces âmes à l'autre bout du monde.
RépondreSupprimerMais ces plages sont semblables aux tiennes.
Tu les salues de ton ombre, j'imagine que leurs âmes te répondent.
J'admire ces compositions de fleurs jaune sur l'eau car il doit être difficile de les faire tenir ensemble sur ce support si fluide. Sans doute sais tu leur parler. Sans doute sais tu les convaincre de poser pour toi. Grande qualité pour un artiste land art. Qualité que je n'ai pas encore. Trop peu de patience, mais j'apprends... Je regarde tes compositions et j'apprends...
Quoi de mieux que de côtoyer ceux qui ont le savoir de l'expérience pour progresser. Et l'expérience n'est elle pas meilleur maître d'école que tous ces professeurs d'université?
Bonjour,
RépondreSupprimerCe cheminement en hommage aux japonnais si durement touchés est très émouvant. En effet, il y a dans le LandArt non seulement l'usage de la nature, mais aussi l'éphémère qui est très 'oriental', non seulement dans la forme mais dans la démarche aussi... Bon dimanche
Merci, Roger, pour ce billet si généreux !
RépondreSupprimerBien à toi, amicalement.
Norma
La première image est comme un salut à ceux qui sont loin, là-bas, au bord d'un autre océan, sur une île aujourd'hui en profonde détresse...
RépondreSupprimerBeauté orientale de tes compositions épurées...hommage à cette âme japonaise qui paradoxalement était si proche de la nature et s'en est tellement tellement éloignée, se jetant dans un "progrès" technologique démesuré...avec tout les risques que cela suppose...
Saurons-nous comprendre que nous "jouons avec le feu"...le feu du nucléaire, le "feu vital" de la planète ?
Que ce jeu est un jeu dangereux, immensément dangereux...et qu'il expose les autres, tous les autres, proches ou lointains, présents ou non encore nés ?
Mourir est une "bêtise"...quand c'est à cause de notre inconscience...
C'est si beau, à lire et à voir. Merci, Roger.
RépondreSupprimerIl y a, dans tes images fleuries, l'immense fragilité de la très grande beauté.
Reves et realites se croisent.
RépondreSupprimerVos ouvrages et vos ecrits sont autant de messages appaisants.
Un drame vient de percuter le Japon, pensons à ceux qui luttent, ceux qui souffrent, ceux qui reconstruiront.
RépondreSupprimerC'est beau, touchant.Une quète de l'essentiel...
RépondreSupprimerMerci.
"Il nous faut peu de mots pour exprimer l'essentiel; il nous faut tous les mots pour le rendre réel".Eluard
RépondreSupprimerJe trouve tes mots bien touchant et tes réalisations au bord de la mer et avec l'eau bien parlant...
Un moment a nous faire réfléchir sur la fragilité de l'Humain, sa responsabilité, la beauté de la nature,le lien entre tout sur ce planète ou on vit...
Vous offrez un bel hommage auquel nous nous associons en pensée.
RépondreSupprimerAnne
Ces créations avec les populages sont des traits de lumière entre eau et terre...
RépondreSupprimerThese are great . . . as always.
RépondreSupprimerUn triste sort pour le Japon, un drame pour les japonnais, un bel hommage !
RépondreSupprimerUne joie pour moi de retrouver vos réalisations après une absence...
Grand rêve... on arrive submergé !
RépondreSupprimer"A beautiful tribute Roger. Only the craft to reach the wounded heart of the people of Japan Our growing love your work."
RépondreSupprimerLes images du drame japonais se succèdent et m'emportent dans un tourbillon de tristesse. Je la noie dans une valse d'Eric Satie :
RépondreSupprimerJe te veux.
Au piano sur You tube, une artiste Japonaise. C'est d'une beauté renversante.J'ai envie de crier : je te veux, la vie.
Je suis au travail depuis longtemps et il est déjà 6h11La nuit est profonde comme l'océan en colère. Bientôt la vie de la journée va me prendre et me rendre au soleil, à l'extérieur aux intempéries, à la pluie au vent et je serais à nouveau heureux. Heureux simplement d'être envie, heureux de vos messages de sympathie, de cet élan du cœur qui me rejoint au travers de ces si beaux commentaires. Ils m'encouragent dans cette lourde tâche : réaliser un second film sur l'art-thérapie, et sur la Maladie D'Alzheimer.
Cette maladie est aussi"un Tsunami de l'esprit" pour celles et ceux qui en sont frappés, malades et familles confondus. Après de nombreuses années de pratique d'art-thérapie, je me suis décidé à la partager avec un public nombreux. Mon premier film LA MÉMOIRE AMNÉSIQUE, coréalisé avec JJ.Lion( actuellement en tournage en Jamaïque) est déjà sur la voie du succès. Mais je n'ai pas tout dit.
Bien sûr,je m'occupe un peu moins de mon blog, un peu moins de vous pour répondre mais je vous lis, chez vous et je pense beaucoup à vous.
Le prochain film documentaire vous emparquera sur une goélette, s'arrêtera très longuement en escales dans mon atelier et voguera vers le Canada en compagnie des chercheurs de l'INSERM. Belle aventure, quand même pour un jardinier.
Je vous salue tous, et vous embrasse fraternellement.
Permettez moi de citer mon ami Japonais Suminoto, landartiste , avec qui j'avais réalisé en 2002 Du Soleil Levant aux Plages de Normandie à Lion sur Mer. Je le veux vivant et rescapé su Tsunami et si la vague noire l'avait emporté, alors je le porterai en mon esprit aujourd'hui et pour longtemps encore, à chaque fois que je verrai le soleil se lever.
So long, Suminoto, ami des enfants du monde.
Roger Dautais
oh this is very touching, thank you for this, the fotos are simply a beauty!
RépondreSupprimerUne floraison d'hommages, normaux et sincères, pour les japonais. Le tien Roger est très émouvant, et j'y souscris sans réserve. Ne pouvant pas faire aussi sincère, je me suis abstenue.
RépondreSupprimerC'est toujours aussi magnifique ici, et apaisant aussi. Les images et les mots...
RépondreSupprimerUn hommage à la nature et à la vie, qui peuvent être si beaux.
Je me suis permis de te rajouter dans mes liens, envie que d'autres te découvrent aussi...
je découvre le chemin des grands jardins. Tout mon être est traversé d'émotions par ces photos si belles et par votre " je le veux vivant " croyant ou pas, que Dieu fasse qu' il vous appelle.Vraiment je suis profondément émue par votre dernière phrase et j'espère que la vague noire va devenir la vague Espoir.
RépondreSupprimerWow, very beautiful photo's! I like the ones with the flowers...
RépondreSupprimerJ'ai fait mon premier land art. J'ai mis une note chez moi, un renvoi vers ici. J'avais envie de ce partage, de cet échange.
RépondreSupprimerAmazing
RépondreSupprimerwork
good creations
Terriblement efficace, ce haïku de Hosai,
RépondreSupprimerde l'impossible désir de l'homme à laisser son empreinte...
et de la "grandeur" qu'il en retire à l'accepter...
Merci cher Roger de dédier ce sujet à nos amis nippons
Bien à vous tous
Je remercie Pastelle de m'avoir fait connaître ton blog que j'inscris dans mes liens. Je viens de faire une agréable visite tant au point de vue de tes réalisations que de tes écrits. Je trouve très beau l'hommage que tu fais à ton ami Suminoto que j'espère, comme toi, rescapé de cette terrible vague.
RépondreSupprimerRoger, j'associe mes pensées aux tiennes. Je m'accroche à ton talent et à ta générosité.
RépondreSupprimerPensées émues à tous,
sébastien
merci !
RépondreSupprimerJ'aime vraiment beaucoup ce que tu fais.
RépondreSupprimerJe reviendrai me plonger dans ta vision poétique du monde.
Vos photos sont toujours superbes !
RépondreSupprimerJ'ai aimé les compositions des feuilles mortes autour de l'arbre ainsi que les fleurs jaunes flottant sur l'eau :))
Un vrai plaisir a chaque visites, merci !!
Bye**
Roger, buddy may God bless you with more and more creativity. You and your pictures are just amazing.
RépondreSupprimerRegards and greeting
Bhags
India
Tus obras son diálogos con la naturaleza plenos de poesía. Intervenciones respetuosas en la tierra, el agua, las plantas.....Un camino a seguir para sentirla y disfrutarla.
RépondreSupprimerUn recuerdo para los pueblos que pasan por dificultades. Un saludo para tí y tus seguidores.
Les trois premières photos sont tellement émouvantes, et tellement bien choisies. Merci beaucoup Roger pour ce partage, pour ces mots qui serrent le coeur, en pensant à ce qui se passe, là-bas, de l'autre côté du monde et pourtant si près de nous.
RépondreSupprimerJ'ai reçu un mail de Pastelle avec le lien de ton article hommage pour le Japon.
RépondreSupprimerJe me suis précipiter pour voir et le rajouter sur mon blog à ma liste de liens sur le sujet.
Bravo pour cette initiative et cette jolie réalisation.
Fiquei impressionada com os teus jardins.
RépondreSupprimerDear Roger,
RépondreSupprimerThe combination of strong and fragile in your works is like life itself! I do love the yellow, those works are joyfyl, full of life! And thank you for visiting my blogs, our daughter will translate your comments to me later on:) Have a lovely Sunday, Leena
Presque au Tibet ! Ou sur les tombes néolithiques du désert d'Algérie !
RépondreSupprimerVery, very beautiful! It took me awhile to understand all words (i took time) but the photographs speak for themsleves, brightly.
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