à quinze mètre de moi, une très belle pierre tombale...
Revenons un peu en arrière. Je vous avais promis de raconter comment j'avais découvert une pierre tombale dans le port de Ouistreham. Voici donc. Après deux jours de fortes chaleurs, le temps s'est couvert, l'air est lourd et la météo annonce des orages pour les prochaines heures. Je décide de prendre la direction des plages, avant qu'ils n'éclatent. Je me dirige vers Ouistreham, la grande plage, passe les enrochements et découvre l'état acceptable des deux petites bandes de sable qui bordent le chenal d'arrivée au port, pour tenter d'y inscrire une spirale. Au même moment, le ferry , Mont Saint Michel, arrive d'Angleterre, imposante masse blanche qui traine une vague d'étrave de 15o mètres de chaque côté de la coque, comme une belle moustache. C'est, justement, sur ce même ferry que je visitais l'an dernier en compagnie de Marie-Claude que depuis la passerelle de commandement, je faisais la connaissance de son commandant. Lors de la discussion, je lui expliquais, travailler, sous ses yeux , à tracer des spirales sur ces minuscules bandes de sable, entre 20 et 25 mètre de large sur 200 mètres de long. Oui, il les avait vues, mais se demandait qui pouvait bien passer son temps à cet exercice qui de toute façon, serait recouvert quelques heures plus tard par la marée. Il me dit alors, avoir vu, sur cette plage, avec ses jumelles, une pierre tombale qui apparaissait et disparaissait, selon l'ensablement du lieu. Je ne prétends pas aller là-bas tous les jours, mais dans une année, je peux y retourner une dizaine de fois et j'ai continué à le faire, après cette confidence, sans jamais rien voir. Et puis, cette semaine, je traçais ma spirale sous les yeux de l'équipage d'un remorqueur, qui lui, faisait des ronds dans l'eau en attendant un cargo. Tout se passait bien, le sable était souple, le temps un peu frais, bien sûr, et je pensais soudainement à cette pierre tombale. A l'instant même où je m'arrêtais pour reprendre souffle, levant les yeux, je découvre, à 15 mètres de moi,une très belle pierre tombale, au pied des enrochements, plantée aux deux tiers, en biais, dans le sable. J'hésitais entre surprise et bonheur de la voir enfin, troublé aussi, par cette découverte. Je me suis arrêté, je me suis approché et j'ai nettoyé cette très grosse pierre, ornée d'une croix sculptée dans la masse. Quel destin de pierre ! Extraite d'une carrière de granit, taillée, sculptée, déposée probablement sur un caveau assez important, mise aux rebuts, récupérée par une entreprise et servant d'enrochement au port de Ouistreham. Elle devait, en effet, être le plus souvent, sous le sable, puisque à cet endroit, je ne pouvais pas passer à côté sans la voir. J'ai terminé ma spirale, j'avoue, tout à mes pensées, imaginant que cette pierre tombale me rattachait à l'histoire du siècle dernier au moins, sinon plus loin encore. Et j'ai terminé ma journée comme je l'avais commencée, par réaliser des équilibres de pierres, sortes de guetteurs chargés des lieux, avant que la mer ne se charge de les recoucher à leur place.
Roger Dautais
La mer
Dans ses ondulations elle dérange mon cœur qui d'habitude est aussi tranquille qu'un miroir, et cela à cause des terribles événements qui s'annulent à l'intérieur de la lourde masse d'immobilité qu'elle présente.
La mer se précipite dans les cavités : celles des rochers, de l'esprit, du corps...Elle s'y engouffre, et en arrache les croissances tentaculaires de la mort.
Puis elle tire, les rideaux, et se douche d'une incroyable luminosité.
Etel Adnan (Liban)
Bonsoir je vois toujours de trés belles photos tu as de l'imagination
RépondreSupprimerCette histoire est particulièrement belle et j'aime la façon dont tu la racontes.
RépondreSupprimerBonsoir
RépondreSupprimerEt encore merci pour tes lignes tes mots tu vois je rêve encore chez toi.
Et tes photos qui sont si belles
Merci à toi
Flo,
RépondreSupprimerJe pense que toi, tu n'en manques pas, non plus.
Merci de ton passage.
Roger
France,
RépondreSupprimerÉchange amical... Merci pour tes encouragements.
Roger
Marie L.,
RépondreSupprimerTu sais, ça s'est passé exactement comme je l'ai écrit.
Merci de tes mots très sympa.
Roger
j'aime la trace verte sur les blocs de pierre au bord du sable , comme si le minéral devenait végétal en quittant la rive , et le cercle de tes traces devient plateforme d'envol pour toutes les âmes bercées par les eaux. Tes passeurs du Temps , hiératiques et fragiles donnent un élan immobile aux présences invisibles .
RépondreSupprimerUn petit coucou amical en cette soirée dominicale...
RépondreSupprimerPoésie, beauté, mystère... tout est toujours magique ici alors que tout ce que nous proposes à lire ou à voir est très réel...
C'est là ton talent...
Pensées épaminées
Je découvre ce blog ... et j'en suis enchantée. Belles photos, belles créations, beaux textes. Merci.
RépondreSupprimerMaravilloso blog!
RépondreSupprimerGracias por tu visita.
Saludos y te sigo.
Hi, thanks for your lovely comment on my blog. I had to put it in google translator first though because I don't speak french, ha ha. Thanks for following! I love the pictures above, very very interesting! I like your blog!
RépondreSupprimerBonjour, Roger.
RépondreSupprimerC'est un conte poétique où le mystique cotoie si bien l'imaginaire.
De l'art, une fois de plus de rendre l'éphèmère éternel.
Images gravées dans la mémoire que recouvre le sable.
Merci beaucoup.
En fraternité.
croukougnouche,
RépondreSupprimerC'est vrai, mes guetteurs de marée sont aussi des passeurs du temps. Je te remercie pour ton commentaire si poétique.
Roger
Epamin'
RépondreSupprimerL'éclipse s'est dissipée et te voici revenue sur Le Chemin des Grands Jardins, pour mon plus grand plaisir et celui de mes lecteurs dont beaucoup transitent par les Esperluettes d'Epamin que je conseille vivement de visiter.
Amicalement,
Roger
Gine, J'avais eu le même plaisir de découverte en parcourant le tiens qui nous vient de Suisse, pays où j'aimerai, un jour, pratiquer le land art.
RépondreSupprimerà bientôt,
Roger
Fabiana Navarro,
RépondreSupprimerMerci de ton commentaire qui nous vient de si loin. Je ne suis jamais allé en Argentine, mais un neveu et sa femme ont traversé ton immense pays, lors d'un tour du monde en tandem. Ils m'envoyaient de merveilleuses photos de ces grands espace. Je les retrouverai sur ton blog.
Encore merci à toi,
Roger
Herbert,
RépondreSupprimerC'est toujours un plaisir que de te retrouver ici, et de lire tes commentaires originaux dont je te remercie.
A bientôt sur ton blog.
Salut Fraternel
Roger
Encore une belle histoire...
RépondreSupprimerEn lisant ton blogue et celui de Flo, je me dis parfois que l'univers des landartistes est un peu magique, comme dans les contes.
Shaton,
RépondreSupprimerC'est vrai, notre univers est très décalé par rapport à la vie en général. Il me semble que c'est lié à notre mode de vie, assez solitaire, fait de voyages et de marches, avec une conception de l'expression artistique, très détachée de l'art traditionnel. De ces formes travaillées et obtenues avec peu de choses, installées dans la nature, nait un univers onirique assez facilement perçu par les spectateurs, in situ . L'incongruité de nos gestes, leur rareté, ajoute à la part de mystère, car nos œuvres, souvent découvertes par hasard, surprennent et portent en elles en même temps, une trace d'humanité. L'imaginaire de chacun vient alors s'y greffer pour inventer l'histoire qui ne leur est ni proposée ni dite.
Toi qui passe ta vie à écrire doit comprendre cette démarche, très facilement.
Amicalement,
Roger
Cairns est incroyables
RépondreSupprimerDéfiant les lois de la pesanteur
En équilibre sur la pointe,
Danseurs de pierre !
Biseeeeeeeeeeeeeees de Christineeeeee
PS/ As tu déjà érigé un cairn... en plein centre d'une spirale, comme ça, pour voir ?
Tiens, je viens de trouver sur la toile un autre "Land'Arter" ! Mais peut-être le connais-tu déjà ?
RépondreSupprimerhttp://nature-art.blogspot.com/
Rebiseeeeeeeeeeees
Christineeeee,
RépondreSupprimerNon, je n'ai pas érigé de cairns au milieu de mes spirales, cela ne m'a jamais paru intéressant comme idée, jusqu'ici. Par contre, il m'est arrivé de lever une belle pierre en son centre et de couronner la circonférence d'une spirale de 24 pierres, pour rappeler les 24 heures du jour.
Merci pour ton beau commentaire,
Roger
Christineeeee,
RépondreSupprimerOui, je connaissais ce blog mais je l'ai indiqué pour les autres lecteurs. Le land art reste un art marginal qui a toujours besoin d'être plus connu. Merci pour ce bon " tuyau.
Roger
Si belle histoire et de la pierre qui apparaît et disparaît de la spirale qui s'enroule et se déroule Etonnant !!!!
RépondreSupprimerhier je vois sur un terre -plein en ville 3 pierres l'une sur l'autre prises assurément sur la bordure ..... serait-ce un amateur de Land-art?clin d'oeil à celui qui sait voir ? pourquoi pas
Roger, je l'aime à visiter votre art!
RépondreSupprimerjamais rien vu de pareil, félicitations pour l'originalité!
très belle votre art! intégrer la nature de cette manière ...
Félicitations!
un câlin, Denise
La force primordial du scénario en communion et en harmonie avec l'art éphémère et brillante!
RépondreSupprimerSensible et beau votre blog!
Salutations de Brasil,
li
Denise Scaramai, Merci de cette première visite sur Le Chemin des grands Jardins et de votre commentaire.
RépondreSupprimerRoger
Quase Blog da Li,
RépondreSupprimerMerci pour vos encouragements venus du Brésil.
Roger
Voici un commentaire arrivé sur Blogspot et nos retransmis sur LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS. Je le recopie tel qu'il est arrivé, en anglais :
RépondreSupprimerHi, thanks, for your lovely blog comment on my blog. I had put in in google translater first though because i don't speak french, ha, ha !
i love the pictures above, very very interesting !
i like your blog.
Biana.
Je remercie Biana en espérant qu'elle reviendra visiter Le Chemin des Grands Jardins. Roger
Tracer votre spirale tandis qu'un cargo fait des ronds dans l'eau...
RépondreSupprimerc'est instant merveille! et puis finir comme dit Christineeeee avec " les danseurs de pierre" que la vague entraînera peut-être, c'est si bon ce chemin des grands jardins
.... au tournant de mes pages virtuelles, un crochet par ces grands jardins, qui ont trouvé leur chemin...
RépondreSupprimer=)
Ton nouveau rythme, tes mots teintés de nostalgie mais également d'espoir te réussissent... Au plaisir !
Brigitte Maillard,
RépondreSupprimerOui, c'était une harmonie née de la spontanéité d'une belle occurrence. C'est la première fois que cela m'arrivait.
à bientôt,
Roger
Manue,
RépondreSupprimerUn vrai compliment que ton commentaire. Il en faut, c'est vrai, mais c'est surtout le travail qui compte. Chaque jour est un questionnement, une étape à franchir, un rythme, un souffle à trouver, une idée à explorer, sans vraiment être sûr de marcher dans la bonne direction. Je suis né, inquiet et je partirai probablement avec la même inquiétude.
Même dans ces pages virtuelles que sont les blogs, il me semble trouver un sens à ce que nous échangeons, une humanité en filigrane, des bribes de confidences, des silences habités, des retenues pleines de richesse, ( je n'ai pas cette qualité) que je retrouve avec bonheur, dans ton blog, par exemple.
A bientôt, Manue,
Roger
Wow, I´m really impressed about your art! Your blog is so extraordinary and interesting - I like it. Greetings from Luzia.
RépondreSupprimerLuzia
RépondreSupprimerC'est mon premier commentaire venant d'Allemagne, et j'en suis très honoré. Vous avez choisi de vous représenter, enfant, avec humour,sur la vignette de votre blog, comme quelques uns de mes lecteurs. Il me reste, maintenant à découvrir votre blog d'artiste. A très bientôt, j'espère.
Roger
Encore une belle aventure avec cette pierre tombale. La photo où elle apparaît est très forte. Les sentinelles autour prennent plus de force. De qui guettent-elles le retour pour annoncer l'irrémédiable nouvelle ? L'une d'elles, très féminine, défie l'équilibre au risque de sa vie. Le poème est superbe et en parfaite harmonie avec les photos.
RépondreSupprimerMarisol
Marisol,
RépondreSupprimerC'est vrai que l'apparition inattendue de cette pierre tombale, tout en sachant qu'elle était enfouie dans les sables, restera pour moi, un évènement assez extraordinaire dans ma vie de landartiste, d'autant plus qu'il est possible de ne plus jamais la revoir. Merci de ton très beau commentaire,
Roger
Hi, very nice blog, I love land art!
RépondreSupprimerThanks for stoppin by (my blog)
Greetings!
doro,
RépondreSupprimerMerci pour ton premier passage sur Le Chemin des Grands Jardins où j'espère te revoir souvent.
0bientôt,
Roger