Premier jour de printemps, suite...
Le sol s'échappe sous mes pas. Les pierres sont glissantes, a peine stabilisées par une mince couche d'argile. L'horizon bascule et je m'enfonce dans la carrière. Même les bruits sont atténués dans cet immense cratère. Je vais marcher à la rencontre de cette nature minérale qui va bientôt mettre à ma disposition, des tonnes de pierres à regarder choisir, assembler, élever en équilibre. Rituel et gestes familiers pour marquer mon passage, honorer la nature, baliser ma route. Je continue à descendre et l'horizon se trouve maintenant bien au-dessus de moi, me donnant la sensation d'être enterré vivant. Les pluies des dernières semaines ont créé des réserves d'eau. Je peux voir, dans la glaise, de très belles empreintes de sanglier et de chevreuil, venus s'y abreuver, probablement à l'aube. Avec quelques petits rapaces dans le ciel, c'est peu près les seules traces de vie animale.
Je me lance dans la construction d'une " échelle des jours" à sept niveaux, sur un monticule de pierres et j'ai bien du mal à la réaliser tant le sol est instable. Plus loin, je m'exerce au" balancing rock", cette fois en trouvant le point d'équilibre, assez facilement, le seul problème à surmonter, étant le poids des pierres. Il est temps de partir et je commence ma remontée vers la surface où je vais retrouver un peu de végétation et sortir de cet espace un peu trop silencieux et pesant.
Roger Dautais
Incantation
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Qui va vers l'Inconnu
Laissant seul dans le Somme
Le corps inerte et nu.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double...
Ouvre, ouvre à mon double
Les sentiers broussailleux,
Le jour chemins roubles,
La nuit si lumineux.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double...
Mon double viendra dire
Tout ce qu'il aura vu
Aux portes de l'Empire
D'où les morts sont venus.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double.
Birago Diop,
Poète Sénégalais 1906-1989.
Roger Dautais
Incantation
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Qui va vers l'Inconnu
Laissant seul dans le Somme
Le corps inerte et nu.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double...
Ouvre, ouvre à mon double
Les sentiers broussailleux,
Le jour chemins roubles,
La nuit si lumineux.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double...
Mon double viendra dire
Tout ce qu'il aura vu
Aux portes de l'Empire
D'où les morts sont venus.
Ouvre à l'Ombre de l'Homme
Ouvre, ouvre à mon double.
Birago Diop,
Poète Sénégalais 1906-1989.
Bonjour
RépondreSupprimerles pierres sont bien là donc le bonheur est bien pour moi de regarder en silence
Merci
...Sans doute une façon de trouver la sérénité dans le silence habité des pierres...
RépondreSupprimerRoger
Attention aux vents violents... ils sont encore fréquents dans la saison...
RépondreSupprimerC'est toujours un honneur d'être salué par un blogueur Breton. Pour le vent, t'en fais pas, j'ai les pieds bien sur terre.
RépondreSupprimerKenavo
Roger
On dirait presque du Jules Renard...
RépondreSupprimerQuant aux belles créatures de pierre, on dirait du Dautais!
superbes réalisations
RépondreSupprimerla 1ere photo est impressionnante
en tout cas j'ai énormément apprécié tout ce que j'ai vu jusqu'à là..
amitiés
Phil
Merci de tes encouragements.Après tant d'années passées à parcourir la nature, je reste toujours aussi fasciné par ce travail et le " balancing rock" comme disent les anglo-saxons, est un art de l'équilibre qui associe force, et subtilité du geste pour parvenir à l'équilibre. Voir "in situ, ces grosses pierres défier les lois de la pesanteur, est toujours surprenant. Mais attention, il faut beaucoup d'expérience pour y arriver. On prend aussi des risques, dans des lieux déserts, sur des terrains accidentés, tout cela est aussi à prendre en compte dans le résultat final. Une photo réussie est une récompense pour moi.
RépondreSupprimerRoger