La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
mardi 16 mars 2010
à mon Père...
Ce n'est plus exactement l'hiver et le printemps n'est pas encore là. Dans ce no man's land j'ai marché, hier,d'une rive à l'autre, au-devant de nos souvenirs communs. D'osier ou de liane, mes doigts ont retrouvé les gestes d'autrefois, dans le jardin où je te suivais. Au soleil couchant j'ai ressenti ce froid intérieur qui me parcours si souvent depuis ton départ. Tu vois bien, chaque jours, ils viennent te rejoindre, les autres, pour se coucher sous la terre,
aujourd'hui Jean que tu aimais entendre chanter. Il semble qu'il n'y a pas de pause dans cette moisson et qu'il faut tellement de force pour vivre malgré tout. Voici la première sphère de l'année. Elle est pour toi. Elle a déjà commencé le voyage pour je ne sais où, chargée d'hiver, de printemps, d'eau saumâtre, d'eau du ciel, de souvenirs. Elle raconte une histoire. Il faudra l'écouter jusqu'au bout.
Roger Dautais
J'AI OSE LE SOLEIL
J'ai osé
et j'ai regardé
dans les yeux.
Maintenant , marquée
par la lumière,
tout le reste me paraît
insignifiant.
QUE DE PÂLEUR
Que de pâleur
resplendit l'Anatolie( l'aube)
face à ton sourire
Et le feu,
si peu brûlant
compare à ton regard !
SONGE
Songe
à combien de morts
cache la vie
Et supporte encore
un autre quotidien.
PARCE QUE LA VIE
Parce que la vie
est insupportable
Si tu ne la regardes
avec les yeux du rêve.
DANS LES OMBRES
Dans la vie
tu ne peux pas lutter
contre les ombres
contre les rêves
non plus.
Popi Sphalagakou
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.
A toi qui nous offres ici, de si beaux mots et de si belles images, je t'offre ce texte de Theuriet.
RépondreSupprimerCe poème fut mis en musique et ma grand-mère et ma mère ont souvent chantonné ces paroles.
La chanson du vannier
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Brins d'osier, vous serez le lit frêle où la mère
Berce un petit enfant aux sons d'un vieux couplet :
L'enfant, la lèvre encor toute blanche de lait,
S'endort en souriant dans sa couche légère.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Vous serez le panier plein de fraises vermeilles
Que les filles s'en vont cueillir dans les taillis.
Elles rentrent le soir, rieuses, au logis,
Et l'odeur des fruits mûrs s'exhale des corbeilles.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Vous serez le grand van où la fermière alerte
Fait bondir le froment qu'ont battu les fléaux,
Tandis qu'à ses côtés des bandes de moineaux
Se disputent les grains dont la terre est couverte.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Lorsque s'empourpreront les vignes à l'automne,
Lorsque les vendangeurs descendront des coteaux,
Brins d'osier, vous lierez les cercles des tonneaux
Où le vin doux rougit les douves et bouillonne.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Brins d'osier, vous serez la cage où l'oiseau chante,
Et la nasse perfide au milieu des roseaux,
Où la truite qui monte et file entre deux eaux,
S'enfonce, et tout à coup se débat frémissante.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Et vous serez aussi, brins d'osier, l'humble claie
Où, quand le vieux vannier tombe et meurt, on l'étend
Tout prêt pour le cercueil. - Son convoi se répand,
Le soir, dans les sentiers où verdit l'oseraie.
Brins d'osier, brins d'osier,
Courbez-vous assouplis sous les doigts du vannier.
Vos sphères délicatement posées m'émeuvent toujours autant.
RépondreSupprimerVoici deux réponses qui m'enchantent.
RépondreSupprimerDans notre jardin, nous avons toujours réalisé, avec mon père, nos ligatures avec du raphia et de l'osier. Je me souviens, dans ma jeunesse, en forêt de Borcéliande, mes cousins m'initiaient au délicat travail de l'osier. J'ai gardé pour cet arbre, ami des rivières et des jardiniers, une tendresse particulière et un plaisir à le travailler. La sphère réalisée sur la photo a été faite avec de petites lianes rampantes le long du fleuve et dont je n'ai pas réussi à identifier.
Merci à Epamin pour ce très beau texte que je découvre et à Annick pour ses encouragements
Roger
Parce que la vie
RépondreSupprimerest insupportable
si tu ne la regardes
avec les yeux du rêve.
Popi Sphalagakou,
c'est vrai, je rêve beaucoup.
c'est sans doute pour cela que je suis heureuse.
mais comment faire autrement ?
c'est tellement horrible quand on ouvre un peu trop les yeux!
mais il y a tant de merveilles si on les ouvre!
Le secret du bonheur:
ne rien voir,
ne rien entendre
oh non.
ne rien dire.
peut-être.
rêver sûrement.
Merci de tes commentaires.
RépondreSupprimerRoger