à mon père...
Je ne me suis pas retourné sur tes derniers pas. Le chant d'un merle, sous un ciel bleu, en guise d'adieu...Après, le soleil m'était devenu, insupportable, comme la nuit ou les paroles au téléphone. Je ne trouvais plus de place pour la vie, pour respirer à nouveau, pour avancer un peu. Je n'ai plus voulu faire de traces, dire au monde ma vie, expliquer mon chagrin. Je suis passé un instant de l'autre côté du miroir avec toi avec l'envie d'y rester. J'ai perdu jusqu'à mon ombre au soleil de midi et puis, ce matin, mes doigts se sont mis à gratter la terre comme autrefois, ensemble. J'ai redonné vie à ta plante en me disant que tu étais sans doute, un peu dedans, maintenant. Lorsque j 'ai eu fini de tourner en rond, comme un fauve en cage, j'ai repris le chemin de la côte, pour aller voir la mer aujourd'hui. Je ne regarde plus l'horizon de la même façon. Je ne tourne plus mes yeux vers l'ouest, comme avant, lorsqu'une petite pluie fine et glacée, me parlait du pays et de toi et le cri des mouettes m'indiffère.
Devant le va et vient,comme tu disais, des ferries dans le port de Ouistreham, je me suis approché du chenal et j'ai commencé à rouler deux grosses pierres pour le assembler. Elles m'ont servi de socle pour élever un cairn à ta mémoire, le premier depuis ta disparition. Il est probable que la grande marée de 112 prévue pour cette nuit, l'emportera, mais il me fallait bien recommencer, retrouver le geste de cueillir des pierres, de me recueillir, aussi, auprès de cette mer à qui j'ai déjà tant confié. Puis j'ai repris la route sans être tout a fait certain d'avoir vécu une réelle reprise, juste d'avoir rendu hommage à mon père que j'aimais tant et qui n'es plus.
Devant le va et vient,comme tu disais, des ferries dans le port de Ouistreham, je me suis approché du chenal et j'ai commencé à rouler deux grosses pierres pour le assembler. Elles m'ont servi de socle pour élever un cairn à ta mémoire, le premier depuis ta disparition. Il est probable que la grande marée de 112 prévue pour cette nuit, l'emportera, mais il me fallait bien recommencer, retrouver le geste de cueillir des pierres, de me recueillir, aussi, auprès de cette mer à qui j'ai déjà tant confié. Puis j'ai repris la route sans être tout a fait certain d'avoir vécu une réelle reprise, juste d'avoir rendu hommage à mon père que j'aimais tant et qui n'es plus.
Roger Dautais
S'attise la nostalgie
du rythme et du vent
par ces journées
immobiles où il n'est
plus d'abri de répit
d'espoir de crépuscule
tandis que des monceaux
de lumière inutile
noire se déversent
sur la vie comme
assommée et que sous
des ciels métalliques
aux trop vastes étendues
l'envol ne peut être
que dissolution
Charles Juliet
" Fouilles "
Ton immense chagrin
RépondreSupprimerressemble à celui qui sera le mien
quand je ne pourrai plus jamais prendre sa main...
Je pleure...
mais mon cœur te sourit.
je disais, " c'est peut-être l'hiver"
RépondreSupprimermais je n'y croyais guère.
je comprends maintenant
pourquoi j'étais si triste en te lisant.
bizarre, ces perceptions à distance
quand on ne s 'est jamais rencontrés !
superbes images...moment d'émotions...comme si tu te réappropriais des funérailles comme tu les aimerais...magnifique hommage à ton père,à l'amour, au temps qui passe...
RépondreSupprimercet eau dans tes spirales...comme des larmes dans les yeux,comme la peine qui s'infiltre ,se répand et nous lave...
La grande spirale s'efface au rythme de la vague comme la vie s'enfuit dans l'inconnu.
RépondreSupprimerMais dans le vent chantent les âmes et dans le sable reste l'empreinte.
J'ai connu ce chagrin qui vous brise.
Je vous présente mes plus sincères condoléances Roger.
Croyez en mon amitié.
Si vous saviez comme le chemin des grands jardins est encore plus d'actualité pour moi, maintenant.
RépondreSupprimerJe suis très touché par vos intentions, vos mots, votre amitié.
Roger