La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 16 janvier 2010





Les règles du grand Jeu...





Tu as l'impression que ta vie peut s'écrire sans effort, que de respirer, se nourrir, se déplacer suffirait pour exister, et voila qu'une envie de s'inscrire dans l'éphémère te prend. Alors, rien ne compte plus que d'exécuter cette dictée intérieure. Et rêveur impénitent, je n'échappe pas à la loi du genre, rien ne compte plus pour moi. Rien, sauf la mer, le bruit des vagues, la plainte lente et criarde d'une mouette agacée par ma présence, la course avec le soleil couchant qui mange ma spirale, l'inquiétude d'être dans le vrai officiel, l'orage qui menace et ce bout de ficelle dans le fond de la poche, dont il faut, obligatoirement faire quelque chose pour exister, là, dans la solitude du lieu. Inimaginable ce chantier à ciel ouvert, sans murs, sans frontières, sans but précis, inimaginable de mener cette vie improbable, et pour combien de temps. C'est toujours le mouvement perpétuel de la vie avec ses imprévus qui l'emporte et me laisse là,devant mes questions. Il faut si peu de choses pour que demain n'existe pas et si peu de choses, aussi pour rêver le monde autrement.
Demain, si je peux, je prendrai la route pour voir où elle me mènera, demain, je trouverai bien quelques pierres à monter en équilibre.Demain, je trouverai d'autres sables désertés par la mer, pour y tracer une autre spirale. Demain, mon bout de ficelle me rappellera l'enfance fugueuse et les caches de la vieille rivière, là où nous devenions indiens entre deux feux de solitude. Demain, j'inventerai pour toi, des rêves de quatre sous et demanderai à la terre d'arrêter de trembler pour que les enfants du monde puissent toujours y tracer des marelles. Demain, s'il y a demain, je continuerai le land art, pour exister à ma façon.


Roger Dautais
" Bout de ficelle "

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

3 commentaires:

  1. Comme j'aime ce texte: il est magnifique!

    Ainsi que je l'ai écrit dans mes esperluettes: "Roger, l'homme qui marche sur le chemin des grands jardins, a toute la nature pour palette et pour toile, glisse son cœur dans chaque caillou, chaque grain de sable et chaque végétal qu'il déplace et sait transformer les mots et les choses en étoiles."

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  2. oui...nos vie pourraient s'écrire sans effort...si on ôtait la peur qui nous pousse à chercher dans d'improbables constructions une maison pour y abriter notre sentiment bien légitime d'insécurité dans ce monde...l'artiste est celui qui courageusement ou lucidement a compris que ce ne sont que des maisons de paille,que nos carrières, nos comptes en banque,nos titres,nos remises de prix ne sont que des illusions qui entassées les unes sur les autres ne forment qu'un mur,sans porte, sans fenêtre...celui de notre tombeau en quelque sorte!
    Ton petit fil est celui de cette pensée rebelle ,toute simple, qui te ramène toujours au centre,ce véritable et unique centre autour duquel tout s'explique, tout prend un sens...voilà ton interminable et simple chemin ,celui autour duquel tu tournes, tu t'éloignes...et sans cesse tu reviens sans comprendre pourquoi rien n'a plus d'importance que ce petit fil!
    Ne le lâche pas,il est ton guide, ton maitre,ton compagnon,ton chemin et celui de tous ceux qui cherchent la même chose que toi!

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  3. que c'est beau!

    marcher seul dans la nature et respirer, regarder, ne pas trop savoir où l'on va puisque de toutes façons, on ne sait pas vraiment où on va; même si l'on a un but.suivre simplement la route comme tu le dis .
    tes mots sont vrais,vrais pour moi en tout cas. ce chantier à ciel ouvert; c'est l'infini et sa joie, le" toujours à découvrir" et la jouissance que cela entraine
    et en même temps ce mot de chantier me fait peur, me rappelle les engins destructeurs, les chenilles, les pelleteuses, les grosses machines comme je disais à mes enfants, et c'est une vision d'enfer qui est devant mes yeux et me fait vraiment souffrir physiquement quand je vois la nature détruite, les milliers de petites vies écrasées, les arbres arrachés . tout cela sans la moindre hésitation pour que l'on aille plus vite d'un endroit à un autre... et je passe sur ces routes !

    que tes photos sont belles!

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.