La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 3 octobre 2009






Le land art, est une discipline qui intègre totalement le concept de l'entropie, du périssable, de la fragilité de la vie, de l'éphémère. Montrez l'archétype et l'on vous bombarde, écrivez dans le sable et l'on vous enferme. Il faut de l'authenticité dans l'installation. J'y dépose ma vie en caution.
Je jette un regard lucide et modeste sur mon travail, quoique vous en pensiez. Il me reste tant à découvrir.
Il y a quelques années, j'avais préparé un travail commun avec une artiste Américaine, Michèlle M. Nous n'avons pas poursuivi les travaux, seulement l'amitié. Il me restait aussi ces photos présentées ci-dessus l'occurrence.

Roger Dautais .
Nuit du 2 au 3 Octobre 2009 en Normandie.



à Lucien, Moïse Dautais
mon père...


C' en est fini
de compter les étoiles
Elles peuplent mon firmament.


à Leone Clément,
ma mère...

Trois
ritournelles blanches
Gwenn ha du
Le Dimanche,
elle aimait rire sans vin.

à José Matouch...

Trop de vin
Trop de blé, trop d'argent
Elle mentait, cette vie.
Elle n'était pas mienne.

à Toff....

Terres, de loin,
Je vous vois
Qui m'attendez.
Ouvrez
le sillon
qui portera mes cendres.

à Maria Cécilia de Huloa Flozé...

Mondo cane,
Sur les trottoirs de Montmartre,
Pauvre folle,
Elle vascille, ma mémoire.

à Guy Allix...

Ici,
Au moins,
Les choses sont
Claires, ici
Le café est bon, avec l'ami.

à Marie-Claude Sévenec...

Bredouille,
Je rentrais, mouillé de toi.
Tu m'attendais, sous l'étoile.



J'ai brûlé des pierres
ma vie durant.
Je l'ai noyée dans ton regard.
Le feu et l'eau
rassemblés.



Il faut beaucoup
jeter
De regards pour pêcher
Si peu.
N'exister que dans ton regard, enfin...


Roger Dautais


" Si j'évoque, dans ces poèmes, l'Espagne, le Brésil, l'Allemagne, la France, le Nord, la Bretagne, sous les mêmes étoiles, c'est qu'il y a bien une raison, autre que la folie dont vous me parez. Je suis issu de l'amour, en doutiez-vous. Le reste me regarde. trop de langues de P... s'occupent de ma nécro. Laisse-moi mourir à mon rythme.
Les nuits sont longues, je me lève chaque matin, vide, bien reposé, neuf au regard du monde, accouché par elle qui bée sur le monde. Chaque matin, enfant, aussi naïf, chaque soir, après, jurant, vociférant le point levé, petit moucheron posé à la surface du globe, pareil au Président, pareil au Clochard céleste... humain.
Nous gesticulons et puis un jour, quelqu'un passe et éteint la lumière, au bord d'une autoroute, ou dans une chambre d'hopital. Dites, l'infirmière de garde, ce jour là, ne vaut-elle pas tout l'or du monde, son regard dans le vôtre, votre main dans la sienne quand elle vous dit :
" dormez Monsieur, c'est l'heure, la Grande, la Vrai, la Dernière heure".
*
"Ecrire, n'est pas de mise, ici. Je parle de l'ailleurs, pas de ce lui que vous connaissez, non, de l'ailleurs.
Il faudrait comprendre pourquoi, mais je n'ai jamais eu le temps de faire autre chose que de suivre l'étoile. Mais cela en vaut-il le coup. Pensez-en ce que vous voulez. Le sang coule dans mes veines comme dans celles de François, le Camerounais de Tailleville, de la même couleur. Fraternité. Ah, oui, je sais, ça fait rire les gens "intelligents". Fraternité, malgré tout, hors les murs et dedans. Comprenne qui le peut.
L'essentiel n'est plus dans cette page qui se termine en cette fin de nuit. L'essentiel est dans cette vie qui m'irrigue et permet d'être au monde, le plus beau des cadeaux, je le dois, avant tout à Maman et Papa. La suite ne fut que péripéties".

Lisez Roger Munier, Guy Allix,Myriam Montoya, Joel Bastard, Erri de Luca, Nan Aurousseau, lisez Jean Rivet, Yvon Le men,Françoise Ascal, Jacqueline Clément-Tanner, Dominique Fourcade, Mahmoud Darwich.


à ceux qui, tombés des fenêtre, trop jeunes, nous crient : gare !

"Le mondes est beau, vous savez,
quand s'arrête le compte...Tic...tac...Tic...Tac...Tic...Tac...
Sans moi, sans, toi, sans nous, sans vous.
Il tourne , le monde et nous emmène,
tous ensemble ...Tous ensemble..."

Vous avez entendu cette chanson,
mais si, bien sûr, à la télé, avant les résultats du loto.
*
Nicoloz Baratachvili termina sa vie à 28 ans, en Georgie. Il écrivit :

.../Mourant, je ne verrai
Les larmesde mes proches
Mais l'azur m'enverra
Sacéleste rosée.../

Il reste un des plus emblematiques poètes de ce petit pays du Caucase . Dénichez ses oeuvres chez les bouquinistes des quais de Seine, à Paris et lisez-les, aussi.

Le Dimanche reste un jour sacré, pour moi,vivant. Je vais, je respire, regarde, goûte, écoute, sens, touche le monde. La vie est en moi, je vous l'ai dit, pour toujours, jusqu'à la dernère seconde, comme je l'avais expliqué à Yvonne Guégan, ce peintre disparu à plus de 80ans, à l'oeuvre jusqu'à l'ultime. Reconnaissance et respect. Je pense à vous, ce matin Yvonne en terminant cete page quotidienne, à vous et à votre oeuvre humaniste.

Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

3 commentaires:

  1. bonjour
    j'ai tout lu
    j'ai tout bu d'un coup, goulûment comme à chaque fois puis j'ai resiroté le tout mot par mot, phrase par phrase dans les moindres recoins ..de l'humain que de l'humain.
    moi aussi tout comme Epamin', je reste béate devant autant de fluence, de générosité et de beauté.
    cher ami, des fois je te lis mais je ne trouve pas les mots justes pour te dire combien tu arrives à bien exposer,
    à extérioriser,
    des fois c à la Kafka ,
    des fois encore c à la Maupassant alors je préfère me retirer en silence sur la pointe des pieds.

    RépondreSupprimer
  2. De vous, j'accepte, dans ma tête, je modère. Il faut bien vivre avec tout ça, Lilia.
    Merci
    Roger

    RépondreSupprimer
  3. C'est comme Lilia: je dévore tout d'un coup puis je picore avec gourmandise un mot ici, un vers là, une phrase tout en bas, une image plus haut...

    Un excellent repas pour nourrir mon esprit et mon cœur...

    RépondreSupprimer

Membres

Archives du blog

Qui êtes-vous ?

Ma photo
Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.