Spirale Charlie : à Cabu, Wolinskin Charb, Tignous, aux autres disparus, à leurs amis |
Mémoires amnésiques : Pour Ana Minguez Corella |
Ombres pesantes sur Lampedusa : Pour Guy Allix |
Les vivants et les morts : pour Christian Cottard |
La force de comprendre : pour Crazy Horse 37 |
La force naissante : pour Marty |
Signe Celtaoïste: Pour Marie-Josée Christien |
Honorer la terre noire : pour Anne-Marie Bodard Cairn blanc: pour Orfeenix |
La confiance ( I ) pour Fifi |
La relève du guetteur de marée : pour France Horizontale ferveur : pour Luce Lapin |
Le plein et le vide: pour Mémoire du silence |
Septime : pour Sole |
La confiance récompensée : pour Pastelle | : |
Je n'ai pas de théorie sur le land art, je le vis.
R.D.
Route 73
à Marie-Claude
Je me suis longtemps tenu là, en silence devant la mer, sans pouvoir rien faire. C'est elle qui faisait pour moi, les gestes manquants et l'année s'est bouclée, ainsi. Me voici enfin parvenu à la Route 73. les derniers jours consacré à la précédente, la route 72 ont été, longs, rudes, pénibles. Un long travelling avec en point de mire, quelques sites réconfortants à visiter une dernière fois avant la bascule. La pointe de Kerpenhir, le long dolmen des pierres plates face à l'Océan, à Locmariaquer,les falaises de Ty Bihan, la longue plage de légénèse de Carnac, la baie de Saint-Jean sur la ria de Crac'h, le domaine de Tolvern sur la même ria, le grand Menhir et les alignements du Manio et le lac de Tréhoray à Brec'h. Je les ai tous revus avec ce même sentiment du bien qu'ils me procuraient, en même temps que cette force de continuer malgré le mal bien présent.
" Parfois, ça sent le naufrage définitif, lui dis-je. Elle m’interroge du regard. Tu vois, plus rien à sauver, ni corps ni bien... C'était, début Décembre.
Un mauvais rêve de plus en ce mois noir
et puis au réveil, le goût de la vie qui reprend le dessus. Elle me quitte, rassuré.
Un mauvais rêve de plus en ce mois noir
et puis au réveil, le goût de la vie qui reprend le dessus. Elle me quitte, rassuré.
Falaises de Ty Bihan
Ce jour là est très particulier pour moi. Il m'appartient de le vivre entièrement. Je sors équipé d'une ceinture orthopédique devant me soulager le dos. Je ne dois tomber en aucun cas et je marche vers un pierrier avec un corps qui n'est plus au top. Soudain, j'aperçois mes premières bernaches, à à ma droite, posées près des rochers. On se regarde. Elles m'acceptent. J'oublie mon mal et vais travailler en leur compagnie. La mer est haute et calme, la lumière grise, comme l'océan. Une brise légère
d’Ouest berce ces oies venues de Sibérie.
Je commence mon premier cairn. Comme je ne peux plus soulever de très grosses pierres, j'en choisi une, en place qui servira de base. Les autres seront choisies assez proches et je les amène en les faisant glisser, en les tirant, les poussant, les ripant sur des sortes de rampes réalisées pour aider à la manœuvre. Je travaille à genoux, pour les plus lourdes, puis je termine le cairn,debout. Malgré ce handicap, mon plaisir est intact et mon désir de continuer, réel. Je trouve ma situation comique et suis obligé d'en rire.
J'ai avec moi, mon cercle de fer qui me permet aussi quelques beaux équilibres. Par endroits, les mer est profonde de plusieurs mètres et en cas de chute de l'anneau, je ne le retrouverai plus. Il faut bien assurer son équilibre avant d'y installer quelques pierres. Au moment des prises de vues, il est intéressant de jouer avec l'emplacement de l'horizon dans cet anneau. Les contre-plongées donnent aussi de belles photos. Le réveil du lendemain sera un peu difficile et la journée aussi avec cette difficulté à marcher qui réapparaît.
Je suis Charlie
La spirale Charlie est présente,sur cette dernière page de l'année crée en Janvier 2015 pour ne pas oublier cette date du mercredi 7 janvier : le massacre perpétré dans les locaux de Charlie-Hebdo: Charb, Cabu, Wolinski,Tignous et tous leurs amis. Les ranger dans l'armoire des oubliés, serait trop cruel.
Mare Nostrum
Si vous croyez que ça leur passe cette cécité alternative dont sont frappés certains journaux. Non, pas du tout c'est une mode et la mode doit se renouveler. Un jour on en parle de ces damnés de la terre, un jour, non, de ces exilés à Lampedusa ou d'ailleurs, rescapés des noyades de masse dans la Mare Nostrum. Maintenant, il faut du chiffre. 15 morts, ce n'est presque plus rien. Le petit Aylan, oublié.Je les évoque régulièrement avec mes silhouettes efflanquées qui s'accrochent à la roche. Je fais avec ce que j'ai.
Mais aujourd'hui, c'est du prix du kilo de truffes ou du chapon dont on parle a la TV. Viendront bientôt, les huîtres puis le champagne.
Continuer ma route est une obsession. Marcher, même si marcher est une anomalie dans notre monde moderne.
Terres noires
Je ne suis pas trop sensible aux odeurs, mais celle de la terre noire, après la pluie, ou, sous la rosée au petit matin, j'aime beaucoup. Je dégage la partie supérieure de l'humus dans ce sous-bois de la Baie de Saint Jean en ria de crac'h. Je prépare deux carrés de 60cm de côté, entre les tiges de fougères, brunies par l'automne, mais, présentes. Ta terre st tiède. Sur le premier carré naître un mandala réalisé avec ma réserve de baies et cupules, que je renouvelle au cours des marches dans le pays d'Auray.. Sur le deuxième carré de terre noire, viendront trouver place des courbes et lignes de couleurs me font penser au peintre Paul Quéré a sa philosophie Celtaoïste.
Je joue avec des petits riens que j'assemble comme des secondes dans une heure. Je les appelle mandala ou installations. elles me demandent beau coup de temps. Je dis des " rien " parce qu'elle sont considérées comme des " rien ". C'est ma vie et une vie ce n'est jamais " rien". Il y a toujours ce miracle de respirer de se servir de tous mes sens, de faire partie d'une société. Cela ne compte pas aux yeux de ceux qui possèdent le savoir. On peut en mourir de ce mépris là. J'ai choisi de ne pas en tenir compte et de continuer à réaliser ces mandala, de tracer des spirales, d'élever des cairns. De toute façon, dans un futur plus ou moins proche, tout le monde aura disparu ou presque, remplacé par d'autres. Certains continueront à assembler des petits riens que d'autres ignoreront qu'ils sont mortels, continuant à assembler biens et fortunes qu'imaginent probablement emporter avec eux, le jour de leur disparition..
Je rêve d'un monde sans armes, sans violence, sans guerre, plus fraternel, plus équitable. Il paraît que c'est démodé, Tant pis, c'est le monde que je vous souhaite pour 2016. J'ai fait aussi le rêve de continuer le land art sur la route 73 et de vous offrir mon travail.
Roger Dautais
Il y a des arbres
Il y a ce vent très frais
Il y a eu peut-être des ours ici
Il y a longtemps
Il y a le soir qui tombe
bientôt
Il y a tant d'oiseaux qu'on devine, qu'on ne voit pas
Il y a les yeux le désir de rester juste un peu
Tu veux
mais s'il fait noir
Il n'y a pas à dire
seulement à murmurer
et encore.
François David
Retrouvez ce poète dans l'Anthologie subjective de mon ami Guy Allix
guyalliax.art.officelive.com/françoisdavid.aspx
Ce jour là est très particulier pour moi. Il m'appartient de le vivre entièrement. Je sors équipé d'une ceinture orthopédique devant me soulager le dos. Je ne dois tomber en aucun cas et je marche vers un pierrier avec un corps qui n'est plus au top. Soudain, j'aperçois mes premières bernaches, à à ma droite, posées près des rochers. On se regarde. Elles m'acceptent. J'oublie mon mal et vais travailler en leur compagnie. La mer est haute et calme, la lumière grise, comme l'océan. Une brise légère
d’Ouest berce ces oies venues de Sibérie.
Je commence mon premier cairn. Comme je ne peux plus soulever de très grosses pierres, j'en choisi une, en place qui servira de base. Les autres seront choisies assez proches et je les amène en les faisant glisser, en les tirant, les poussant, les ripant sur des sortes de rampes réalisées pour aider à la manœuvre. Je travaille à genoux, pour les plus lourdes, puis je termine le cairn,debout. Malgré ce handicap, mon plaisir est intact et mon désir de continuer, réel. Je trouve ma situation comique et suis obligé d'en rire.
J'ai avec moi, mon cercle de fer qui me permet aussi quelques beaux équilibres. Par endroits, les mer est profonde de plusieurs mètres et en cas de chute de l'anneau, je ne le retrouverai plus. Il faut bien assurer son équilibre avant d'y installer quelques pierres. Au moment des prises de vues, il est intéressant de jouer avec l'emplacement de l'horizon dans cet anneau. Les contre-plongées donnent aussi de belles photos. Le réveil du lendemain sera un peu difficile et la journée aussi avec cette difficulté à marcher qui réapparaît.
Je suis Charlie
La spirale Charlie est présente,sur cette dernière page de l'année crée en Janvier 2015 pour ne pas oublier cette date du mercredi 7 janvier : le massacre perpétré dans les locaux de Charlie-Hebdo: Charb, Cabu, Wolinski,Tignous et tous leurs amis. Les ranger dans l'armoire des oubliés, serait trop cruel.
Mare Nostrum
Si vous croyez que ça leur passe cette cécité alternative dont sont frappés certains journaux. Non, pas du tout c'est une mode et la mode doit se renouveler. Un jour on en parle de ces damnés de la terre, un jour, non, de ces exilés à Lampedusa ou d'ailleurs, rescapés des noyades de masse dans la Mare Nostrum. Maintenant, il faut du chiffre. 15 morts, ce n'est presque plus rien. Le petit Aylan, oublié.Je les évoque régulièrement avec mes silhouettes efflanquées qui s'accrochent à la roche. Je fais avec ce que j'ai.
Mais aujourd'hui, c'est du prix du kilo de truffes ou du chapon dont on parle a la TV. Viendront bientôt, les huîtres puis le champagne.
Continuer ma route est une obsession. Marcher, même si marcher est une anomalie dans notre monde moderne.
Terres noires
Je ne suis pas trop sensible aux odeurs, mais celle de la terre noire, après la pluie, ou, sous la rosée au petit matin, j'aime beaucoup. Je dégage la partie supérieure de l'humus dans ce sous-bois de la Baie de Saint Jean en ria de crac'h. Je prépare deux carrés de 60cm de côté, entre les tiges de fougères, brunies par l'automne, mais, présentes. Ta terre st tiède. Sur le premier carré naître un mandala réalisé avec ma réserve de baies et cupules, que je renouvelle au cours des marches dans le pays d'Auray.. Sur le deuxième carré de terre noire, viendront trouver place des courbes et lignes de couleurs me font penser au peintre Paul Quéré a sa philosophie Celtaoïste.
Je joue avec des petits riens que j'assemble comme des secondes dans une heure. Je les appelle mandala ou installations. elles me demandent beau coup de temps. Je dis des " rien " parce qu'elle sont considérées comme des " rien ". C'est ma vie et une vie ce n'est jamais " rien". Il y a toujours ce miracle de respirer de se servir de tous mes sens, de faire partie d'une société. Cela ne compte pas aux yeux de ceux qui possèdent le savoir. On peut en mourir de ce mépris là. J'ai choisi de ne pas en tenir compte et de continuer à réaliser ces mandala, de tracer des spirales, d'élever des cairns. De toute façon, dans un futur plus ou moins proche, tout le monde aura disparu ou presque, remplacé par d'autres. Certains continueront à assembler des petits riens que d'autres ignoreront qu'ils sont mortels, continuant à assembler biens et fortunes qu'imaginent probablement emporter avec eux, le jour de leur disparition..
Je rêve d'un monde sans armes, sans violence, sans guerre, plus fraternel, plus équitable. Il paraît que c'est démodé, Tant pis, c'est le monde que je vous souhaite pour 2016. J'ai fait aussi le rêve de continuer le land art sur la route 73 et de vous offrir mon travail.
Roger Dautais
Il y a des arbres
Il y a ce vent très frais
Il y a eu peut-être des ours ici
Il y a longtemps
Il y a le soir qui tombe
bientôt
Il y a tant d'oiseaux qu'on devine, qu'on ne voit pas
Il y a les yeux le désir de rester juste un peu
Tu veux
mais s'il fait noir
Il n'y a pas à dire
seulement à murmurer
et encore.
François David
Retrouvez ce poète dans l'Anthologie subjective de mon ami Guy Allix
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