Enlacement |
Pierre d'achoppement |
Grande spirale, port de Ouistreham (2005) |
Enlacement |
Sur la laisse de mer |
Au pied de la dune |
La solitude du cairn |
Rive droite |
Le signe de T'Suki |
Rassemblement |
Guetteur de marée |
Cairns sur la côte de Nacre |
Cairn en baie Seine |
La ligne rouge |
Demain, je reprendrai la route...
Entre les mémoires d'un souffle de vent, j'installe ma vie éphémère et trace ma route comme si elle ne devait jamais finir. Chaque jour, je pars à la rencontre d'autres sensations toujours liées au paysage, au temps qu'il fait.
C'est la grande marée. J'ai consulté mon annuaire, à l'heure où j'arriverai dans l'estuaire, la mer sera haute et commencera à se retirer. Il faudra faire attentions aux courants, dans certains passages, toujours puissants et pour qui ne connait pas bien les lieux, dangereux. J'ai choisi de passer au pied de la dune Nord-Est et de continuer jusqu'aux premiers oyats. Je pose mon sac à dos et décide de réaliser une spirale avec ces graines rouges récoltées sur les églantiers de la région. Je n'ai encore vu personne au moment ou j'installe mes dernières graines sur le sable. Elles enlacent une herbe comme pour l'inviter au rêve éphémère.
Mais que devient une telle installation sans le regard de l'autre ? Le voici qui passe, foulant le sable d'un pas lourd. Il me jette un regard oblique, étonné, puis tourne la tête dans le sens de la marche et s'éloigne.
Nous voilà séparés sans avoir échangé une seule parole, ne serait-ce que sur la grande marée.Cet inconnu aura-t-il compris mon intention? Je ne le saurai jamais. Le manque de curiosité nous fait passer à côté de l'autre sans le rencontrer vraiment, sur une plage ou dans une foule.
J'ai choisi de marquer l'endroit exact où s'est posé mon regard par cette spirale, comme je le ferai plus tard, avec un carré sur la laisse de mer qui resteront là, seule trace de mon passage ici.
Un autre jour, alors que les chasseurs tirent du gibier non loin de moi, je me glisserai dans un chantier de concassage de pierres et ciment pour inventer d'autres formes telles que ce signe de T'Suki que je lui dédie bien amicalement.
Les traces charbonneuses d'un feu de camp me serviront de fond pour poser un dernier carré sur la rive droite du fleuve.
Ma santé actuelle ne me permet toujours pas de tracer ces grands spirales de sable, les plus emblématiques de mon travail de land artiste, mais je ne désespère pas de les refaire un jour. En attendant, je vous les présente régulièrement. Comment les oublier après en avoir tracé plus de mille.
A l'heure où je termine ce billet, 90146 personnes seront venues visiter LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS et vous en faites partie, aujourd'hui. Je vous en remercie,car sans vous, sans vos commentaires chaleureux, sans vos encouragements, j'aurai probablement déjà fermé ce blog.Ce lien humain m'aura aussi aidé à passer des moments plus que difficiles.
Continuons l'aventure, ensemble.
Merci aux poètes qui par la qualité de leurs textes contribuent à cette belle réussite.
Roger Dautais
Continuons l'aventure, ensemble.
Merci aux poètes qui par la qualité de leurs textes contribuent à cette belle réussite.
Roger Dautais
Non même une pierre
ne vole pas
de retour dans la main
elle flotte et
les yeux s'immergent
dans l'eau
ils y trouvent le souffle
mémoire de branchies
ainsi personne ne se noie
quand le poème finit
peut-être le lecteur commence-t-il
à glaner mot pour mot
à chercher une force d'appui
par sa propre voix
au-delà du texte
au-delà du rivage
Eva Maria Berg
( Texte traduit par l'auteur et Max Alhau)
J'ai vu la lune en rêve
J'ai vu la lune en rêve
Une lune décroissante.
Était-ce la mort, la folie ?
Je veux renaître
Des cendres
De la nuit.
A l'aurore
Le vent caresse
Le feu
Encore.
Je me redresse
Un peu.
Pascale Trück
ne vole pas
de retour dans la main
elle flotte et
les yeux s'immergent
dans l'eau
ils y trouvent le souffle
mémoire de branchies
ainsi personne ne se noie
quand le poème finit
peut-être le lecteur commence-t-il
à glaner mot pour mot
à chercher une force d'appui
par sa propre voix
au-delà du texte
au-delà du rivage
Eva Maria Berg
( Texte traduit par l'auteur et Max Alhau)
J'ai vu la lune en rêve
J'ai vu la lune en rêve
Une lune décroissante.
Était-ce la mort, la folie ?
Je veux renaître
Des cendres
De la nuit.
A l'aurore
Le vent caresse
Le feu
Encore.
Je me redresse
Un peu.
Pascale Trück