La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

lundi 19 octobre 2009





à Maria Clément...
Notre seconde Maman



La supériorité de l'homme s'arrête bien évidemment où commence celle de la femme et vice versa, comme en amour, n'est ce pas.Notre nature est labile.
L'étalon galope, puis le ventre vide, il revient à l'écurie. La jument invente le monde et le porte en elle bien avant de mettre bas, comme une promesse d'avenir. Si l'écurie est vide, elle galope et nourrit à la fois.
Je ne sais pas ce qui pourrait faire cesser la guerre.
Sans doute, la solution est tenue secrète par quelques hommes trop occupés à la faire pour relire l' Histoire. Ces centaures, ces éléphants amnésiques, ces lions à la crinière blanche, se persuadent et se congratulent au son du canon. Nous ramassons les débris des bombes assassines et anonymes dans le suaire de nos certitudes aveugles.
Il n'y a aucune sagesse à enrôler un en enfant-soldat, à le transformer en bombe, à le sacrifier, pour que le pouvoir de l'homme exulte. Il n'y a aucune foi digne de ce nom et les fous de Dieu le savent qui persécutent, enferment, exécutent pour terroriser et mieux dominer le monde, en commençant par les femmes et les enfants, avant de s'occuper des autres hommes supposés plus faibles qu'eux.

La Paix dans le monde, l' Adieu aux armes, est avant tout, une affaire de vie.
La liberté devrait être acquise à la naissance. Pourquoi cette scissiparité. Pourquoi ces discours lissés comme les pierres noires sur la plage de Brehec. Pourquoi ces mensonges, pourquoi les femmes meurent pauvres dans notre pays, encore aujourd'hui ?



Aux camarades du Parti communiste
restés dans leur brouillard...

Je n'ai pas lu Marx... ni Freud, comme me le disait Guy A. samedi dernier, mais je sens bien que la carence du monde, celle qui laisse échapper ses espoirs de Paix chaque jour, ne réside pas qu'en ses lectures, sans doute formatrices, ni dans sa volonté d'élever des mémoriaux de calcaire, de granit ou de belles paroles, pour des vétérans, des veuves, des orphelins et des touristes..



à Bernard F.
pied noir Algérien et ami,
qui mène son dur combat contre la misère à la barre de son navire CHRS...

J'ai lu dans le regard désespéré des pauvres hères, dans le regard suffisant du politique qui pérore, dans la ,elle aussi, suffisante de l'agrégé de lettres dont je balayais les chiottes, dans l'indifférence du médecin refusant de soigner un pauvre clochard parce qu'il pue. J'ai vu le monde car je le compose et je n'y échappe pas. Ma petite personne bien aimée qui se contente de ces lâchetés sans réagir sur le champ.


à Gwenola R. de la P.J.J. à son combat pour sauver une jeunesse désespérée, à sa foi en l'avenir, malgré tout

N'y-t-il donc que les femmes pour comprendre le drame de la condition humaine et les hommes pour l'inventer. Nous les hommes, symbolisons l'absence.

Il y a des courages médaillés, des courages de circonstance.


aux femmes du Monde...
Naître femme c'est être condamnée au courage.


Je le mesure tous les jours. Je comprends tout ce qu'il me manque pour être à leur hauteur, lorsque mon chant de petit coq célèbre le lever du soleil.Je déplore ne ne pas y arriver.
Il me reste sans doute quelques belles journées pluvieuse à vivre pour rencontrer la beauté d'un plage sous la pluie, pour y pratiquer le land art et pour vous l'offrir à voir.



aux hommes en soutane...cruels


Je n'oublie pas que mes censeurs furent des hommes et qu'ils brisèrent mon enfance.
Merci aux femmes qui ont adouci le regard que je pose sur ma pauvre vie.


à toi,
Marie-Claude, ces mots de la fin :

Je t'aime.

Moïse Clément

Cette explosion de carrefours du développement durable, des idées, des religions, des philosophies nous propose un monde idéal qui ne sais toujours pas pourquoi, une enfance doit plier sous les coups de trique...pourquoi le peuple doit aussi, ramper sous des dictatures qui ne sont pas toutes du tiers monde...Pourquoi les droits de l'homme ne sont pas appliqués.

Faut-il mouliner des bras à la tribune, maquillé comme une star de cinéma, passer à la télévision à la grand messe du 20 heures lifté, indigné, comédianisé, pour défendre des affaires, si étrangères...
Si étrangères... à nous les sans terre, les sans costume, les sans emplois, les désespérés qui se dé fenestrent des tours du système. Si étrangères à nous les sans culture, les sans amitié gouvernementale, sans couverture politique ou diplomatique, qui évite d'attraper la grippe H1N1 et de mourir de honte, comme nous dans nos rues froides et dire....Dire....encore dire, pour être "l'homme".
Être le phare, le sauveur, la référence. Mon Dieu, à qui je crois plus, vous croyez en lui , en l'homme ?
Bon Dieu, il est temps de se réveiller un peu et de larguer le folklore high tech, les montres clinquantes et les collections de Tours de la Défense.


Aux orphelins du système...

Il est temps d'offrir des parachutes dorés à tous les cadres qui se dé fenestrent et nous montrent en grandeur nature, ce qu'est la guerre économique.
Une miette de pain nourrit un moineau pour quelques instants. Un discours de trop avilit l'homme et le soumet , l'endoctrine, le rend con et dangereux, ouvre des camps de concentration, des geôles, enferme la parole, fait disparaitre au nom de leur liberté. Ajoutez à cela le marchand d'armes et vous voyez le résultat.
On m'a mis en dehors de l'école dès ma plus tendre jeunesse et tapé dessus joyeusement au nom de l'Évangile et de la Charité. Ces gens là m'ont sans doute libéré, mais à quel prix. Au prix d'une vie !
Je ne me plains plus, je me suis aguerri et libéré de ce côté là, mais ma colère, mon indignation sont présentes. C'est sans doute pour cela que je pratique le land art. N'en déplaise aux exégètes de ma " petite œuvre" qui à leurs yeux, n'existe pas.

Et c'est vrai qu'au regard du monde, de la faim, de la guerre, de mes morts, elle n'existe pas pas. Mais eux, les snobs, elle existe leur bêtise, leur complicité aveugle ?


Moïse Clément,
Nuit Normande et d'automne 2009



N'y-t-il donc que les femmes pour comprendre le drame de la condition humaine et les hommes pour l'inventer.
Nous les hommes, symbolisons l'absence, trop souvent.
Il y a des courages médaillés, des courages de circonstance. Naître femme c'est être condamnée au courage. Je le mesure tous les jours.
Je comprends tout ce qu'il me manque pour être à leur hauteur, lorsque mon chant de petit coq célèbre le lever du soleil.
Je déplore ne ne pas y arriver.

Il me reste sans doute quelques belles journées pluvieuse à vivre pour rencontrer la beauté d'un plage sous la pluie, pour y pratiquer le land art et pour vous l'offrir à voir. Je n'oublie pas que mes censeurs furent des hommes et qu'ils brisèrent mon enfance. Merci aux femmes qui ont adouci le regard que je pose sur ma pauvre vie. à toi, Marie-Claude, ces mots de la fin :

Je t'aime.


Roger Dautais




à mes sœurs et frères éparpillés de la vie...



Michel était mon ami. Ses parents tenaient une boulangerie. Michel était louveteau, comme moi. Un jour que nous étions de sortie de classe au bord de la mer,après avoir joué, Michel est descendu vers l'eau. A mi-chemin, il s'est couché pour dormir. On croyait. Les chefs, criaient dessus parce qu'il dormait en plein jour. Parce qu'il ne leur obéissait pas. Ils sont allés pour le gronder.
Michel était mort.
Ils ont porté Michel vers le haut de la plage et l'on recouvert d'une couverture. Je ne comprenais pas son visage livide.
Les chefs ne nous ne nous disaient, rien.

Maman était fleuriste.
Elle a beaucoup travaillé pour l'enterrement de Michel.
Quand je l'ai revu, sous une tonne de fleurs blanches, , il dormait, comme un ange dans une étroite chambre attenant à la minuscule boulangerie de ses parents, place Saint Sauveur à Dinan.
Sa maman pleurait et moi aussi.
Les scouts sont venus en bel uniforme. Michel a été enterré au cimetière de Dinan.
Il dort, sous son
ange, pas très loin de la fleuriste, pas très loin de Maman.
Je n'aime pas les gens qui m'aboient dessus comme des chiens de garde quand je n'obéis pas. Je n'ai jamais aimé obéir, même si, parfois, c'est nécessaire.
Si je l'avais fait, je serai mort comme Michel, depuis longtemps.
Dans ma petite enfance, les cimetières ont été pour moi, lieu de voyage, de jeu, de curiosité, de jardinage avant de devenir, lieux de recueillement, puis de grande douleur à partir du 10 janvier 1979.

Je rêve de retrouver l'infini dans l'anonymat de cendres épandues sous le vent, pour leur ressembler.

Moïse Clément.



A tous les Michel de la terre qui n'ont pas choisi de partir si jeune, à tous ceux, qui, n'ont pas eu les jambes assez solides pour échapper aux bourreaux.Aux enfants résignés, qui entendirent la Chaconne d'Auschwitz,monter a travers les barbelés, vers le ciel vide et qui croyaient à Dieu.
A ceux qui marchèrent dans les pleurs et la peur, avant de passer dans les fours crématoires;
A tous les Elie qui n'ont pas fuit et qui sont devenus mes anges, je dédie ces quelques lignes.

Je les dédie aussi à Sylvie, institutrice au grand coeur, qui a vu dans le regard de ses petits élèves, autre chose qu'un bulletin de salaire et que j'appelle, l'humanité.
Je les dédie à Elisabeth Brami et à Bernard Jeunet pour leur livre si émouvant

Sauve-toi ELIE !

que je viens, encore une fois de relire...

Roger Dautais
Nuit du 20 au 21 octobre 2009 en Normandie.

Sauve-toi Elie, est paru chez Seuil Jeunesse en 2003.
Il aborde le thème de l'enfance cachée durant la seconde guerre mondiale.
Enfance marquée du sceau de l'étoile jaune, enfance martyre par la volonté d'un tyran. Enfance rayée du compte par le système nazi.
Que ce soit le Elie, de l'histoire, le Raymond de La Cambe ou la Jacqueline de Lausanne, ils m'ont raconté leur histoire. Leur peine est devenue, ma peine et je marche parmi eux, maintenant.
Sauvés par une poignée de Justes ils les honorent, de différents façons. Ce livre en est une. Leurs cœurs continue de saigner.
Le miens, aussi, au cœur de ma nuit.

Roger Dautais

à Elisabeth Brami...



Porte moi au bateau qui vogue vers le bonheur.
La boule de soleil, là-bas,
m'attend.
Emporte moi d'ici,
j'étouffe.


Dans tout départ il y a une mort,
murmure la mer.
Dans tout départ, il y a une naissance,
crie l'enfant,
de son rêve.


L'enfant, lui, regarde en avant.
L'enfant
a peur de devenir statue de sel
comme
Papa
comme Maman.


Emportez-moi avec vous
crie l'enfant
aux oiseaux.
Je suis lourd
comme une pierre...Ici j'étouffe.


Emmène-moi
dit la mère
à l'enfant.


La fin du monde
est
à la porte.
Tu viens d'arriver
Tu t'en va,
déjà.



Roger Dautais


J'ai découvert le talent d'Elisabeth Brami en lisant son ouvrage

Sauve toi Elie


édité par Seuil Jeunesse et superbement illustré par Bernard Jeunet. Je vous en conseille la lecture

Photo Land Art :
Le silence des pierres,

installation de Roger Dautais,
plage de Pors Pin à Bréhec, Côtes d'Armor
.Août 2009




à Michel Fournier,
sous son ange, dans sa tombe...


Petit cheval
brun
cabré,
entre les barbelés,
tu provoques le kapo
et meurt.




à Roger Clément...

Hontes bues
toutes,
ils roulaient,
ivres
de vomissures
vert de gris,
les kapos.




à Maud, de la rue Kitchener

J'ai décroché
l'étoile
de sur ton coeur
petit frère,
tu respirais encore,
plus moi.



à Moshu...

Les morts
nous appellent fou

les vivants
nous croient morts

aimons nous .
Peace and love


Ce ne sont pas les étoiles qui me gênent,c'est l'obstination des nains à vouloir les atteindre jusque dans les cendres. Dormez en paix, enfants du sacrifice, je veille.

Ils ont rallumé les bûchers, le cristal se travaillerait de nuit et les vélodromes se rempliraient à nouveau si les enfants de la louve blonde prenaient la main, s'emparaient du pouvoir. Nous serions épouillés, lavés, douchés au Ziclon B. Nous serions exterminés comme des rats, à nouveau, s'ils revenaient.
La vigilance est au coin du coeur et land art ou non, c'est bien de cela qu'il s'agit, non d'un folklore apparent. En ces pays d'oubli et de fauristonnades, chaque voix compte qui barre la route à la louve blonde et à ses petits, nourris au lait de la haine et du racisme ordinaire.

Ce n'est pas une obsession que ces étoiles, c'est un témoignage," in situ" qui déclanche toujours autant d'animosité. Preuve en est que le mal est là, présent.
Je sais faire autre chose, mais je veux consacrer une partie de ma vie à cette mémoire rayée, cette mémoire de bure, cette mémoire partie en fumée, comme mon ami Edmond, à l'instant où j'écris . Il fut un de mes patients dans mon atelier d' art thérapie et je l'ai vu, mangé par cette maladie d'Alzheimer, mois après mois. Il est incinéré aujourd'hui. Paix à son âme d'humble artisan.
J'ai de la place dans ma mémoire pour me souvenir que le Monde, notre Monde est au bord du gouffre, et pour tenter de sauver la part d'humanité qu'il y a dans le pire des hommes, par l'expression artistique. Je ne cherche pas autre chose,ce matin.

Roger Dautais

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.