La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mardi 8 décembre 2015

L'addition : pour Pastelle
Le cercle de la connaissance  :   pour François Esperet
L'ainée des sœurs : pour Chantal Miscoria :
Les Demoiselles de Locmariaquer : pour Chrys
Salutation au Soleil Levant  : pour Ruma
La porte du lac   :  pour Youenn Gwernig
éphémère  présence rouge : pour Maïté /Alienor
Offrande aux dormantes : pour  mémoire de silence
Cairn du petit matin, au lac : pour rêveuse de mots


L'automne, alors :  Pour Marie-Claude
Carré vert : pour Anne Le Maître
Les surgissantes  : pour Bob Bushell
Dream in November : pour Umiko Okassan
La seule raison : Pour Inès ( magia da )
Cercle de fer aux Sept Île : Pour Christian Cottard
L'oblique : Pour Marie-Josée Christien
Combustion : pour Vava de Nantes
Un trou dans le ciel :   pour Danièle Duteil
Le funambule   : pour Crazy horse 37

à Marie-Claude...



Il faut  un temps  pour tout et celui de la reconstruction est en marche pour  moi. Une convalescence pendant laquelle d'avoir réalisé toutes ces installation, m' aidé  à vivre et je le partage volontiers, toutes ces nouvelles créations avec vous.
Le stable est rare, disait Erik Orsena, la vie est éphémère. J'avance dans cette instabilité vivante depuis si  longtemps. Le temps passe, parfois je m'y perds. Le temps tourne et finit par  m'emporter aux portes de  l’indicible. J'oublie les  mots, les remplace par des  pierres. Ici, je suis vraiment  moi-même, face  à  l'océan, au cœur d'un nature dont je fais partie. Les pierres me regardent, je suis des leurs, nous respirons le même air. 

   Assis au pied du cairn, prendre  un  long temps de silence et faire remonter le rêve qui vit en moi,  à la surface. Apprendre à vivre, ici, avec soi.

De  l'inutilité du geste land art, qui ne peut faire sens  pour beaucoup de gens trop pressés de passer leur temps  à autre chose, à consommer, toujours  plus,  j'ai appris beaucoup, en résistant à ces jugements hâtifs. Je peux en tirer une certaine fierté, car ce n'est pas facile. Mais je n'ai pas écarté le doute de ma réflexion sur mon parcours d’artiste, car c'est un premier pas vers la liberté et  il ouvre au choix.

A vivre seul, rassurez-vous,  pas toujours, les mots s'intériorisent, s'assemblent  pour  plus tard ou  pour jamais. J'ai besoin de cette réserve pour créer. Ils sont ma cueillette au même titre que je transporte dans  mon sac à dos, les baies d'hiver, cueillies avec forces  piqûres dans les ruscus sauvages, les boules de cotonéaster, les  pommes miniatures, les graines d'aulne ou de Liquidambar, les pommes de pin. Parfois, rien ne me sert, car la nature  m'offre de  l’imprévu dont je vais me nourrir pour créer. Toutes ces petites installations colorées, ne demandent aucune force  physique et me permettent de récupérer des efforts nécessaires  à la création de cairns. Mais l'émotion est  intense  lorsque  je crée l'une de ses petites installations  en  pleine nature, posée dans la paysage comme  une offrande. Cela peut  prendre, 1 heure ou plus, souvent passée  à genoux. Essayez, vous verrez, c'est très long.

Le retour des Demoiselles de Locmariaquer

La mer est descendue si  loin, qu'un étranger venu ici aujourd’hui, dirait qu'elle ne vient jamais  à la côte. Pourtant, après  une longue absence, je retrouve cette  plage de Locmariaquer, avec un regard neuf. Une  longue et large bande d'algues, déposée par les marées successives, au  pied des  pierriers, ressemble  à une trainé d'encre de chine, recouvrant le sable. Ici,  l'hiver, j'ai souvent croisé des oies bernache, venant de Sibérie et pratiqué le land art  à quelques  mètres d'elle. Aujourd'hui, elles sont absentes. Seules quelques sternes, se risquent dans ce ciel gris. Je suis seul sur cette grande  plage, en compagnie du vent qui va bientôt jouer avec mes cairns perchés.
 J'ai apporté avec  moi, trois bambous et  mon cercle de fer. J'écarte  l'épaisse couche d'algues  pour dégager le sable dans lequel je plante  le premier bambou. Le cercle de fer doit trouver son équilibre sur ce bambou de bonne section. Je choisis quelques petites  pierres et  monte le cairn sur le bambou, une par  une, avec délicatesse. Le cairn respire. C'est ainsi que je dis  lorsqu'un cairn est sensible au vent, bouge tout en conservant son équilibre. C'est souvent le cas,ainsi perché  à 1,20 mètre du sol. C'est une vraie joie de voir ce  premier cairn, perché sur  un  bambou planté dans ce paysage marin devenir le jeu de ce vent d'Ouest qui respecte sa  présence.
Deux autres cairns viendront le rejoindre, constituant  un groupe que  j'appelle depuis  leur création, Le demoiselles de Locmariaquer.
Je prends la direction d'une seconde  plage,  plus  à  l'ouest pour continuer l'expérience dans  un autre cadre. Le vent  a forci et ne me permet qu'une seule réussite dont je me contenterai.

Aux confins des deux  mondes

Je traverse la vie au rythme des saisons, comme ce  lac où je vais régulièrement pratiquer le land art.
Après  l'assec de l’été dernier, il a repris son  plus haut niveau d'eau, inondant un  peu les berges.
Lundi, il fait encore nuit lorsque je prends la route  pour me rendre au lac. Ma dernière marche d'approche se fait  à la lampe électrique, dans  un sous-bois dont le sol est tapissé de feuilles  mortes et glissantes. J'arrive sur place aux premières  lueurs du jour. Je découvre ses eaux apaisées, endormies. Les dormantes résistent en silence. Je les accompagne. Un héron s'arrache des marais et vole en glissant au dessus des eaux, avant de se poser sur la rive droite.
Aux confins des deux  mondes, je perçois des présences connues. Elles vont m'accompagner dans le choix des pierres pour  monter des cairns, face au lac.
Le soleil se lève, bascule sur les eaux du  lac, par dessus les arbres. La rive gauche est dans  l'ombre, dans une lumière froide et bleue. Les châtaigniers de la rive droite vivent leur instant de flamboyance, dans l'opulence de  leurs couleurs d'automne. Le soleil  monte un  peu dans le ciel. Il finit par caresser  les cairns, tourne autour des  pierres, leur donne du volume, de la vie aussi.
La brume recule à la .surface des eaux sous  l'effet de la chaleur du soleil. Le miroir est parfait .
Je pense  à elle que je voudrais près de  moi, à cet instant, et qui  m'attend à la maison.

Cette publication du CHEMIN DES GRANDS JARDINS est la dernière de la Route 72. Le 20 décembre prochain, j'emprunterai la Route 73 pour le meilleur et  pour le  pire.
Merci à celles et ceux qui  m'ont suivi pendant cette année et soutenu ma création. Merci pour vous commentaires chaleureux, déposés ici et qui ont tellement compté  pour  moi.
Fraternellement,

Roger Dautais



 Ainsi parlait le ciel

Hier il tombait des chiens
Aujourd'hui,  il tombe des ânes
Demain, dit la  prophétie,  il  pleuvra des loups
Malheur  à moi après-demain
car selon la  prophétie,  il pleuvra des hommes

Et mon ciel hurlait en regardant la  pluie s'abattre sur la terre.

Abdulrahman Almajedi



C'est quand le silence te cerne
Sous  un ciel sans soleil
Que tu parles au plus  juste

Une  ombre de  prière se  lève
Un seul oiseau oiseau témoigne de la présence.

Guy Allix   Poèmes en sursis
guyallixpoesie.canalblog.com/


Ainsi parlait le ciel
Hier il tombait des chiens
Aujourd’hui il tombe des ânes
Demain, dit la prophétie, il pleuvra des loups
Malheur à moi après-demain
car selon la prophétie, il pleuvra des hommes
Et mon ciel hurlait en regardant la pluie s’abattre sur la terre
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Ainsi parlait le ciel
Hier il tombait des chiens
Aujourd’hui il tombe des ânes
Demain, dit la prophétie, il pleuvra des loups
Malheur à moi après-demain
car selon la prophétie, il pleuvra des hommes
Et mon ciel hurlait en regardant la pluie s’abattre sur la terre
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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.