




à Fanny, ma fille,
notre fille...
De l'art brut aux brutes épaisses, filles et fils de la louve blonde.
à Guy Allix
Il faut mourir avant de pouvoir prétendre à la vie. L'autonomie est une réalité éphémère. Nous donnons la vie et la mort en même temps.
Janus, nous avançons masqué. Mort, nous déambulons. L'écriture est un leurre, un mensonge.
Écrire, c'est trahir la parole. C'est donner son âme à Belzebuth,c'est croire qu' il n'y a rien.
à Yvon Lemen
Incubes et succubes dansent la main dans la main et tu ne vois pas la fin de la danse que déjà, ton tour à passé.
Dieu est mort. Il nous hante. Nous sommes donc bien, en pleine folie.
Sabra et Chatila, légitime massacre ou folie meurtrière...
Massacrer d'abord ,écrire, après, on verra bien. Le temps s' accommode des restes. Trouvons des Fauristonades.
Où se trouve la vérité , sinon dans le sourire de l'enfant mort. Nous cuisinons les mémoires chaudes et fumantes, au pied du mur, grand maître. Les maçons s'absentent quand gronde l'orage.
L'enfant bleu est mort. L'enfant mort mort est bleu, soudain. Soudan, soudain lointain, délaissé, si souvent. L'aristocrate à du sang bleu, des jambes longues, et joue de l'accordéon.
La méditerranée est bleue, Sidi Boussaïd est bleue, le ciel à gagner dans les yeux de ma douce, est bleu.
à Luc Moulanier.
Le nègre est noir. Le noir est l'encre. L'encre est écriture. Écrire c'est être nègre. La négritude est une aristocratie rare. La fraternité, aussi. Sangor,vivant ou mort reste un roi nègre et le proclame. Sangor, le maître, le frère en écriture.
La modestie n'est pas là ou vous la cherchez. Les mots ne sont que des maux.
Il faut gratter la terre à quatre pattes, déterrer le cadavre qui est en moi.
" Perinde ac cadaver".
oui, mais fuir le religieux et proclamer le sacré dans le silence des pierres et la myopie de toute vie qui se consume, sans même savoir le dire.
L'urgence est d'écrire debout, sans lunettes, l'urgence c'est la Pâques Juive, l'urgence est ici et maintenant, avec la part d'inconnu qui coule dans mes veines, qui m'offre une nuit blanche et ce texte, aussi...
Roger Dautais
Note :
Il faut payer pour voir au poker-menteur du pauvre. D'abord la chiourme avant le "déchaînement" des mots.
Les valets sont en carrosse et suivent le petit roi.
Les créateurs marchent à pied,font du stop, puis, montent dans le carrosse, et deviennent valet en rêvant d'être roi.
Il n'y a pas d'aide possible, ici.
Le land art n'et pas une question de cadre, ni de règles. C'est le contraire. La liberté est la plus contraignante des manières de vivre. L'exprimer dans un art,demande, humilité, maîtrise, distance, culture, savoir faire, savoir. Le land art est du domaine du possible, de l'éphémère, de la fragrance de l'air et non des défilés fascistes, de la marche au pas et du formatage des esprits sous le képi. Le land art est, respect de la nature, silence, communion, contemplation. Le land art est l'Orient quand une femme aux yeux de chatte aux aguets, l'inspire. Il devient Occident, si je plonge dans les yeux de mon aimée, lascive sur l'estran de sa Bretagne natale. Le land art est Chaman lorsque je pense à Peter Irnik, Inuit initié, au pied de son Inuksut du grand Nord Canadien. Il est fraternité,quand Peter me serre la main et me donne l'accolade, en normandie. Le land art est médecine du sud, soleil de pierres et sable des dunes,il est Douz, Sfax, Monastir, Matmata, il est Djerba, Tunis et Kairouan, tout à la fois, il est Carthage, folie et sagesse Juive, beauté et sérénité, partage et amour,lorsque je pense à Lilia, en sa Tunisie.Le land art est mon enfant, lorsque je pense à Fanny, lorsque je pleure en silence sur son incompréhension.
Vous êtes bien loin du compte, bien loin des morgues de mon enfance, petits experts en photo, qui me reprochez un horizon qui penche. Mon Dieu, quelle pauvreté. Pourquoi êtes vous tombés si bas. A cause de vos beaux numériques, ces engins qui vous font croire au talent que vous n'aurez, jamais. Mais un enfant des rues en a mille fois plus que vous, de talent, quand dans sa peine, il joue avec l'eau du ruisseau pour tromper sa faim, son manque d'amour, son trop de coups. J'étais cet enfant là. Passez votre chemin, continuez à vous gaver de bonnes choses et épargnez moi vos fadaises. Les brutes épaisses défilent pour vous et battent le pavé de leurs croquenots à clous, vous préparant un avenir radieux, débarrassés d'artistes dégénérés comme disait le moustache d'outre rhin, en 1936.
Klee, Miro, Picasso, Kandinski... retournez vous dans vos tombes..Ils reviennent les chacals, les enfants de la Louve blonde.
Il n'y a pas d'autre solution pour moi, que de continuer sans ne plus jamais rien attendre d'autre que l'envie de vivre, l'envie de voir se lever le soleil, l'envie de voir le sourire d'un enfant, l'envie de revoir ma belle aux yeux bleus.
Roger Dautais
D'une Nuit, l'autre, sans répit...