


Trouver une place dans cette écriture à fleur de peau, y déposer un poème de frère à soeur de sang...Mais la consanguinité cache des amours interdites. Maudit-soit tu, toi qui m'inspire;
Un grain de beauté
sur ta peau ambrée
comme ocelle sur l'aile d'un papillon
et le souffle chaud de ma bouche
suffit...
Tu pars...
Roger Dautais
à Marie-Claude
Le départ est une fuite vers l'au-delà. Nos morts s'accumulent à chaque seconde d'éternité. Nos petites morts blanches ne sont que des répétitions. Hochet divin, dans ta main, hoquet final, s'il faut rendre l'âme, que ce soit dans le plaisir du partir.
***
à Guy Allix...
Pilleurs de tombes, vous me rasez la tête comme vous avez tondu le crâne des femmes infidèles et traîtres qui aimèrent le mauvais côté. Procureurs, vous vous drapez dans la toge du justicier et courez au bordel pour m'y retrouver. Peine perdue, puisque je suis mort. Occupez vous de vos femmes, elles se pâmes dans d'autres bras. On ne vole pas l'âme d'un athée, ni les pieds d'un cul de jatte, encore moins les yeux d'un aveugle. Je vais, sur ma route, seul. Lâchez vos chiens , ils me lécheront la main, je le crois, je suis si naïf. Puisque la bête immonde rôde, dites-lui que je ne suis ni l'agneau, ni le loup, mais un errant à la recherche de son identité, de son peuple. Je ne suis ni le frère de Romulus, ni celui de Rémus,. Je suis le fils de Möise, mon père. Je vous l'ai déjà dit. Ne cherchez pas ailleurs, la filiation, elle est claire.
D'autres levers de soleil inonderont les pentes de Matmata, là-bas dans le grand sud Tunisien, et les tombes avec lesquelles je suis lié, m'enverront les ondes de fraternité. Synagogue, cathédrale, temple ou mosquée, m'offrent leur mur comme appuis et je suis bien dehors, sous la voûte étoilée.
Ne désespérez pas de moi, Frères, ni pierre angulaire, ni équerre, ni fil à plomb pour le gueux que je suis. Socrate me montra, dans un livre, comment vivre nu. Je me tiens à ses conseils, mais il me reste encore quelques fripes.
J'essaie de "conceptualiser " me dire que je possède une grosse tire et des châteaux, que ça ne compte pas, que je suis près de DIEU". Ils font bien le contraire, les fidèles ! Les lieux de culte cachent des dangers, comme la rue, d'ailleurs, demandez aux clochards qui y vivent, aux
sans -abri, aux sans-papiers et il y a de moins en moins d'homme de culte pour ouvrir les abris.
Honneur à ceux, juifs, musulmans, bouddhistes,chrétiens, qui abattent les murs de la honte et ouvrent les bras sur la misère de l'enfant. Honte à celui qui transforme l'enfant en bombe vivante. Aucune politique, aucun dogme ne vaut la mort d'un enfant.
L'amour est un antipoison que nous devrions toujours posséder. Écrire, au jour le jour, comme Lilia, comme Jean, avec la part d'ombre, la part de lumière et la peau qui desquame, lorsque reptile, je sors ma langue bifide. Écrire comme un animal blessé, sur le tronc d'un arbre, dans la savane des mots. Écrire, jusqu'au bout du sang, jusqu'à la nuit tombée, sans chercher la lumière, qui, forcément, reviendra. Lassitude ou désespoir, c' est selon au gré des rencontres. Le mondes est beau aussi quand on possède peu, mais la vie est une chienne qui mord et case sa laisse pour vous attraper au museau, ne l'oubliez pas, chers lecteurs d'un jour.
Roger Dautais
" En espoir de cause "
LE CHEMIN DS GRANDS JARDINS