


à Marie-Claude Sevenec
J'aimais
me blottir
entre tes seins
montagne
de tendresse
J'aime
toujours
les promenades
en montagne ...
Tu es l'amour
comme je suis
ton homme.
Tu prenais
le logos
pour fleuve
d'airain.
Il n'était
que langue
experte,
en ton fourreau.
Tu approuvais,
lascive.
Ô, le beau
langage des
lèvres
entrouvertes
murmure d'une
source divine,
breuvage
des Dieux de l'olympe .
à Ana Mendieta
Exo,
nue privait
l'érable rouge
de menstrues.
Tu attablais
tes seins
pour la tétée.
L'enfant brun
hochait la tête,
de plaisir.
à Christina Barolo,
vivante, vibrante dans la mystique du voyage...
En chemin
une source chante.
Tu poses ton regard
sur la salamandre d'or
et le miroir
sépare les deux espaces.
Tu es morte à sa
connaissance
simple piétonne en terre de
Brocéliande qui tourne
pour toi,
l'univers du Graal.
Douze Sébastes
en vol
sonnent l'heure d'amour.
Il est temps
d'aimer
tous les jours.
Au coeur de Balbec,
la mer léchait
le sable d'une langue de feu.
Un blanc manteau
recouvrait
les chevaux cabrés.
J'aimais cette rencontre
que déjà nous devions séparer
nos destins.
Au Val sans retour,
les pierres lèvent
la Terre,
le pas
des chevaux blancs frappe
le sol moussu.
Une salamandre
d'or,
attends ton regard illuminé.
Va
descend de ton cheval
continue ton chemin, à pied.
Il est des nuits
sans lune
comme couple sans amour... à enchanter.
Ici se tourne une page
ici,
nous avons dit.
A toi
d'écrire le reste,
à toi d'aimer.
Moïse Clément
J'ai écrit ce texte après avoir fait la connaissance de Christina Barolo, de son mari, de ses deux enfants , au Casino de Cabourg (Balbec) lors de son exposition dont le thème tient en ces trois mots.
COGITO ERGO SUM.
Descartes souffla du génie puis se retira dans sa tombe. Restent ici sur ces toiles diaphanes, des couleurs irisées, ds lumières célestes, des demi-teintes azuréennes, une fragrance de l'esprit voyageur, des traces frissonnantes, médiumnité d'une âme d'écorchée vive, un pied dans le précipice de la folle passion.
Etre de passion, artiste d'exception, elle chercait consolation près de la Mer.
La Mer répond toujours en bien à ceux qui l'aiment, la contemplent, la cotoient.
Qu'ils aillent ensemble, longuement sur les rivages de l'amour.
Regard de braise, don suprême ou vision médiumnique, apparitions chamaniques, don d'amour, si le cheval est le meilleur compagnon de l'homme, Christina est la plus fidèle compagne du centaure aux naseaux fumants.
De la chair à l'esprit, elle nous livre là, du suprême, du désespoir, comme un cri d'amour lancé à l'humanité toute entière, que seule une femme, une mère, peut et doit donner pour éclairer notre chemin d'aveuglement.
Lire dans un pareil regard est déroutant. Il est l'âme même d'un esprit d'artiste perdu, d'un exil intérieur, qui balisent une voie royale. La perte est déjà présente, l'amour absolu, la vie sera accomplisement de la Parole. Nos solitudes effraient, alors qu'il n'y a qu'à aimer la vie, avec nous.
Ces quelques lignes vont à son mari, dans l'ombre, aimant. Elles accompagnent mon amitié.
Roger Dautais dit An Eostig