La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 8 mai 2010






aux chasseurs de temps...




Bien des promeneurs de bord de mer pestent contre ces plages pleines de cailloux où l'on se tord les chevilles et rêvent de sable fin, peigné, aseptisé, sans creux ni bosse. Je recherche le contraire. Je crois avoir parcouru à peu près toutes ces plages délaissées, offertes aux pêcheurs ou encore aux chiens que l'on tolère ici. J'y trouve mon bonheur. Dès le premier regard, j'envisage des travaux possibles : balancing rock, cairns, spirales, et je me mets à l'œuvre. Combien de fois ai-je réalisé des ensembles de petits personnages qui représentent des guetteurs de marée. Combien de fois ai-je raconté cette fatalité tombée sur la tête de certains peuples voués à l'exil et que je représente, arrivant sur un rivage, les yeux perdus dans un horizon aussi vaste que leur espoir de trouver, ailleurs, une meilleure vie. Peut-être est-ce tout simplement parce que j'ai côtoyé ces exilés du bout du monde dans la réalité et que leurs récits de vie ont fortement marqué ma mémoire et rejoint aussi une partie de ma propre histoire. Fuir pour survivre ne doit jamais s'oublier.
Encore aujourd'hui, une histoire de pierres, une histoire racontée avec des pierres, au bord de la mer, avec ces équilibres aussi incertains qu'improbables, offerts à la mer, justement, car personne d'autre qu'elle ne méritait un autre hommage. Et cela se passera ainsi, pendant quelques temps, sans doute, avant qu'un autre prenne la relève, avant que la mer ne cesse d'imposer sa loi, entre marée haute et marée basse, dans ces moments de répit où les pierres s'offrent à notre imaginaire. L'après ne m'appartient pas et le passé ne se revivra plus. Il n'y a que l'instant " in situ" où s'inscrire, puis rapidement photographier avant d'aller vivre ailleurs.
En voici quelques traces prélevées dans le courant d'avril de cette année.




Roger Dautais







Soliloques

Ils disent des mots
Ceux qui leurs viennent

Et conduisent des bêtes
Inventées de toutes pièces

Au gré des transhumances
Qui recouvrent

De poussière
Nos maigres itinéraires

Et nous laissent
Jaloux d'émotion

Qui transfigure
Quand au bout du chemin

On ose
Un premier pas sur le plateau.


Gérard Noiret

" Pris dans les choses "

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.