La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

jeudi 28 février 2019

A la vie  à la  mort,  mon amour

Épousailles au cœur de  l'hiver 42
Prières d'agnostique...

à la marcheuse aux pieds nus, en chapelle.



J'ai souvent comparé mes cairns à des forets trouant le ciel vide.
. Ce sont aussi me prières d'agnostique.
Bien que nous puissions vivre sans bravos,si l’artiste en a besoin pour réchauffer son désir, je suis rendu au point de ma vie, où, devant une installation land art méconnue, cela me renvoie au geste premier. Jamais personne n'entre en nous, à part la lumière, pour concevoir l'intention, au moment d'élever ces cairns dans la solitude.
Et pourtant, il existe.
Autre question, pourquoi tant de laudateurs, de flatteurs, de compagnes et compagnons de route,de déclarations d’amour, de rendez-vous physiques, de prière communes, de poèmes échangés, si ce n'est pour le plaisir de celui ou celle qui s'engage. Ressassement égotique,qu'il convient de faire cesser en prenant de la distance.
Il parait que les promesses n engagent que les personnes qui les écoutent. Personnellement, j'ai tendance à les croire, à aimer, à prendre le risque de l'échec, plutôt que de vivre frileusement ma vie.
La tombe d'un ange sert parfois de lien avec un passé heureux.
Le saviez-vous ?
Si ma vie ne brûle pas, ne se brûle pas à l'autre, si mon cœur n'est pas incandescent, s'il n'enflamme pas mon alter ego, alors, je ne vis pas comme j'ai l'intention de le faire.
La douleur est ma compagne. Je l'ai reçue en épousailles, sans choix, dès ma naissance. Ma vie est initiatique en cela, mais je ne prétends pas vivre en lévitation. Mes deux pieds ancrés dans la terre noire de mes ancêtres, la tête dans les étoile, je regarde,yeux grands ouverts, le spectacle du monde sans être dupe. Je participe aussi à sa perte, mais au moins, je le sais.
Non, se gaver de bonnes choses comme je l'ai entendu dernièrement, en laissant crever les autres, n’est pas mon choix. Je ne pleurerai pas sur ces boulimiques du plaisir permanent, ni sur leurs indigestions,Je n'alimenterai pas ce consumérisme new age,, nouvelle religion des masses pratique généreusement toute leur vie, sans qu'ils n'aient vécu le soupçon d'un soupçon de lucidité avant de mourir. Il régleront cela avec leur Dieu personnel.
Je retourne à mes pierres. Elles contiennent le secret de la connaissance et de la sagesse.
Je les aime pour ça.
Roger Dautais

J'ai sapé ma jeunesse à être puni,frappé,enfermé, moqué, à la maison, mais aussi dans ces infâmes écoles qui nous faisaient adorer Dieu. Ils me disaient , rebelle à toute autorité. Ce n'est pas vrai
.Lorsque je comprends, je l'accepte, mais simplement, lorsque je comprends. Ceci,au prix de ma vie.
R.D.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Photos, créations land art de Roger Dautais
Ces deux photos sont indissociables et dédiées à Marie-Claude, ma femme aimée.

Normandie 2007

" Pour toi, Amour, à la vie à la mort " à Marie-Claude.
Photo
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01/03/2019
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Cairn blanc : pour Goliarda Sapienza

« La vie est une aventure audacieuse ou rien. » – Helen Keller



Boulevard des mièvres...

Le ciel est rose au-dessus de Méaban. Demain il pleuvra. Nous ferons route vers les Cardinaux, puis Hoedic. Départ prévu : 6 heures du mat. à La Trinité sur mer.
Hier soir, Yann s'est pris le chou avec une sorte de type qui dégoisait des mièvreries au "P'tit"mousse ". Un faux parisien en weekend qui remplissait le bistrot de sa logorrhée Cergipontine. Un minable aux fripes de faux marin. Bref, pas du Jean Genet !
Il est vrai, que de notre temps, les brèves de comptoir ont été remplacées par des élément de langage. Et ici, on s'en tape. Nous sommes les derniers résistants.
Trouvez-moi un ilien de Hoedic, que ne défende pas son caillou devant de tels envahisseur et je change de pays.
Notre blogosphère s’appauvrit, donne dans le chaton, la flute de champagne, et ressemble de plus en plus au boulevard des mièvres., puisqu'on entretient ce genre de facilité.
Inexorablement, je me sens attiré par le contraire.Goliarda Sapienza, vaut bien un land art et même plus. Elle qui, courageusement, passa ses années d'écrivain à explorer et à élucider, à travers son écriture.;
Merci, Goliarda.
. Fille d’antifascistes Italiens et anarchistes assumés, elle navigua dans leur sillage. Partagée entre le combat politique et l’élan vers l'art, elle accomplit sa vie, passionnément, passant par la case prison, cherchant la condamnation pour vol, pour pouvoir vivre cette expérience carcérale et pouvoir écrire à d ce sujet. Vraiment autre chose que notre rhétoricien de comptoir.
J'aurais aimé, aimer cette femme et l'embarquer au petit matin, vers le phare des Cardinaux. Mais elle est partie en 1996.

Il nous reste à la lire.
Carnets
L'art de la joie;
, deux livres à découvrir aux éditions Tripode.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Photo : création land art de Roger Dautais
" Cairn blanc " pour Goliarda Sapienza.
Normandie.

mercredi 27 février 2019

à  l'inconnue du Sal



Nuit de mélancolie...


J'ai parcouru les rives du Sal, de la source à l'estuaire. L'alouette chantait dans les blés murs, au-dessus du renard mort. Dernier hommage à la terre qui allait l'engloutir.
Dans la cabane des silences, en ria, méridienne de mes nuis insomniaques, tu partageais l'eau et le feu. Au méristème de ton âme, j'avais suspendu l'espoir de revoir le soleil. Il est venu, un jour, voilé, pâle et j'ai détourné les yeux. Le feu sacré ne brûlait plus.
J'ai repris la route en solitude, la seule que je connaisse capable m’emmener au bout de ma nuit magnétique.
Tu n'est plus Cassiopée, ni Orion, ni Alpha de Céphae, mais une étoile tombée, en mer. Dernier scintillement avant disparition de mon cœur. Les promesses n'engagent que ceux qui les croient et j'ai perdu la foi.
L' érable donne et je ramasse, je feuillette, j'épingle, je canalise. Sous mes doigts, naît un serpent. L’eau du Don, m'attend. Toutes mémoires assemblées, il s'en va suivant son destin. Franchissant l’Achéron, il emporte ma peine. Inutile fardeau.
Au Printemps, j'irai sous le cerisier du Japon, accrocher le haïku de la réconciliation, peut-être trop tard, Définitivement.
Au jardin des  mémoires,nos  pierres blanches sur les cendres de l'ami, restent le témoin d'un geste commun et d'amour. et d'humanité,  près de ce chêne éventré que tu chérissais.
Roger Dautais

Notes de Land Art pour la Route 77

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Photo : création land art de Roger Dautais
" Serpent d'oubli " à l'inconnue du Sal

Mondeville - Normandie


*
With love...



Sant Engracia

Très Calle de Sant'Engracia,
Retour dans les parages du vide
Je donnais mon corps avide
A celle que l'amour gracia.

Au temps des premiers acacias
Un soleil froid, presque livide
Éclairant faiblement Madrid
Lorsque ma vie se dissocia

Michel Houellebeck
Les parages du vide

*

وتفصل طرقنا هنا
et nos routes se séparent ici, cette nuit.

mardi 26 février 2019

Land art  à la rivière  :  pour Maria-Dolorès Cano

Pourquoi, tant de souffrances ?




à Marie-Claude, femme aimée...

Pour accrocher à ton Edo,
sur la plage de l'Île aux Moines



C'est trop beau
le ciel
étoilé
quand je m'enfrissonne
au cœur
de ta nuit.

Tu rêves pour deux, Amour,
et je te suis.

Moïse Clément


*


E CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Photo Création land art de Roger Dautais

Land art à la rivière : pour Maria Dolorèes Cano
Normandie années 2000

Les cahiers du Ponant 2018
Energie du gel   :  à Théophane Dautais



à ma fille ...
car son voyage est aussi ma vie.
Roger Dautais


Cette nuit a été longue, très longue...mes douleurs, fortes, très fortes, du cœur au reste. Je n'ai pas pu résister, je suis sorti sous les étoiles., compter les jours qu'il me reste.
A Locmariaquer, la mer battait les roches de Ty Bihan. Le golfe dormait, quelques pêcheurs faisaient route.
Maintenant; je sais, et c'est ma vie.
Il me reste un peu d'écriture, beaucoup d'amour, peu de regrets. Sur ma route maritime, les miennes idées noire, rangées dans l'écume seront présentes.
J'aimerai goûter à la "simpitude" car elle n'existe pas.
Tu m'as sauvé jadis. Mon cœur en jachère, n'écoutait que toi.
Maintenant que tu t'éloignes, ton voyage est le mien, enfant de l'amour et nous rêvons avec toi de te revoir un jour.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Photo : création land art de Roger Dautais
""énergie du gel "" à théophane Dautais
Hérouville Saint Clair - années 2000


*

à ma mère...

C'est
une page
blanche qui me parle
de toi

Demain
arrive et gèle
le toit

de la hutte.

Le chat n'est pas rentré
non plus.
Je veille

Il n'est plus tard
maintenant.
sans toi.

Moïse Clément- Dautais
Cahiers du Ponant - 2019
Les trois frères :  Aux Îliennes du Ponant



Pardonnez-moi d'exister, mais je ne sais faire rien d'autre.
Homme épi, j'ai poussé dans l'ornière d'un champ de blés d'or,
cabossé par les saisons lourdes.
Roger Dautais


Le silence des pierres.

Le tout n'est pas de pratiquer le land art sans convictions mais bien d'inventer
un langage singulier, qui permette le cœur à cœur. Après, si le partage se fait bien, si le lien s'établit avec mon alter ego, on passe dans une autre dimension. Mais, quelque soit le résultat, sans amour,le jeu s'arrête très vite.
Land art en Bretagne.

aux Îliens du Ponant
Entre deux absences de toi, le jour s'effiloche et abandonne les pierriers à leur
vie de noctambule . Je marche droit devant, tête haute dans le vent, face à l'océan. Mes pas enfoncent, dans le sable mou du tombolo. L'Île de Stuhan accueille les derniers rayons de soleil. Dans deux heures, Carnac enveloppera de sa nuit, cairns et dolmens, en terre sacrée, .
Je vis l'hiver de ma vie. C'est mon lot, ma solitude de marcheur, avec dans mon esprit, le souvenir de ton sourire.Il existe,à-bas, près des terres noires et des chênes conquérants, à deux pas de notre chemin creux, il est notre secret amour, il est toi..
Je ferai demi-tour, quitterai l'île, une fois les cairns élevés, lorsque le temps sera venu de te retrouver. Après, ma vie continuera sans attendre, à dérouler on destin.
J'aime le silence des pierres, mais aussi leur chant quand il s'élève, fraternel et pacifie l'histoire.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photo : création land art de RogerDautais
" Les trois frères " aux Iliennes du Ponant

Île de Stuhan,
un jour d'hiver en Bretagne


*

Parfois un ange nous traverse,
comme une absence,
un rire dont nous n’aurions perçu
que la transparence.

Un affluent nous a rejoint
au seul souci
de se mêler à notre eau.

Nous avançons plus forts,
sans même savoir que,
au plus profond de nous,
un visage
nous a fait don de disparaître.

PHILIPPE MATHY


Vivre cette histoire,nous l'avons fait. Nous y avons laissé des plumes et le sol jonché de blanc, en témoigne. Mais l'amour incandescent n'appartient qu'aux anges. Quel qu'en soit le prix, nous étions amants, dans la tempête, indestructibles et fragiles. La mort nous a touchés. Phoenix, la renaissance est dans les arbres des cerisiers du Japon. Le printemps frémit.
Roger Dautais.

lundi 25 février 2019

"Exil "  :   à Jimmy, hauturier du cœur


à ma femme, être aimée surprenante,
depuis toujours...

à mes enfants.




Fallait-il accepter de vivre pour en arriver là ? Lorsque j'ai poussé les portes de la vie, au cœur d'un terrible hiver, en 1942, mon cri avait convaincu mes parents de me garder. Pour le meilleur et pour le pire.
Le pire m’attendait.
Cinquante cinq années plus tard, j'acceptais cet appel du land art. J'avais enfin compris qu'il n'existait qu'une forme d'aimer : complètement.
Les passions nous ressemblent, nous rassemblent, nous éparpillent. Le land art fut tout ça. mais aussi, rude havre de paix, combat de chaque jour, don du ciel.

J'ai pris la route, je suis devenu étranger et je le reste.

Je n'ai pas grand chose à expliquer du land art si ce n'est qu'il m'a appris à mieux connaître, la personne que je suis, porté vers mon alter ego, révélé la lumière. En ont découlé tous mes engagements, politiques et sociaux.

Le land art est une alternative à la pratique artistique classique, une rupture réelle avec le matériau et le devenir de chaque installation, dans laquelle je m'exprime, avec ce que me donne la nature.
Tout repose sur l'éphémère de l'instant, trouvé, ressenti. C'est un peu pareil avec les gens.
Je suis devenu art-thérapeute, baignant dans le grand bain des handicaps et de la maladie d'Alzheimer, où j'ai appris ce qu'était la nature humaine, souffrante jusque dans sa mémoire défaillante, son isolement.
Pendant 18 ans,accompagnant mon épouse, animatrice en gérontologie qui je dois beaucoup en ce domaine. je le dois aussi, aux cadres de santé, psychologue, neuro-psychologues, infirmière aide-soignantes, France Azheimer, aidants et bien évidemment aux chercheurs en neuro-science de l'Université de Caen, avec qui j'i eu l’honneur de travailler .

J'ai sans doute eu le don de comprendre et de tisser un lien humain avec ceux qui comme moi,dans mon enfance, furent rejetés, par une maladie grave, un handicap, une condamnation.
Grands malades Alzheimer, , ados, enfants,sourds, malentendants,, détenus de longue peine, marginaux, partout, je me suis servi du land art comme médiateur.
Je suis devenu réalisateur de documentaire * pour montrer ce qu'était cette vie là.

Mes œuvres land art sont réfractaires à toute possession. Le don de soi en découle. Si on le comprend bien.Il n'y a qu'une voie possible pour le développer, celle du cœur. Il faut aimer les gens au cœur à cœur, en accepter le risque, y brûler sa vie.
Si j'e suis passé au land art après tant d'années d'écriture, et quitté l'école très tôt, c'est pour prolonger l'écriture.
Il m'arrive d'être dicté de l'intérieur et rien n'arrête ce fleuve qui m'envahit, m'inonde, me dépasse.
Le catalogue de ce que j'ai fait, c'est du passé.
Ce qui compte, c'est le temps présent,celui qui me reste, et je le vis, à fond.
Qu'écrire pour me résumer aujourd'hui d'une image poétique ?

Je vis, les pieds sur terre, la tête dans les étoiles,, entre le ciel et l'eau.

Demain, avec 5 autres artistes, commencera la grande aventure land art sur la route des Îles du Ponant,entre la Bretagne et la Normandie. De nombreux mois d'aventure dont le départ est fixé au 20 avril 2019 sur l’île aux Moines.
Pour oublier, mes douleurs, mon handicap, mon dos qui m'offre ces nuits d'insomnie à 76 ans passés.
Demains, nous embarquerons ensemble , avec nos énergies, notre joie de vivre dans une aventure qui se veut humaine artistique et d'échange . nous naviguerons vers cette population au grand cœur que l'on appelle " les îliens", parce que nous les aimons.

Merci à tous ceux qui prendront le bateau en route et qui nous aideront.

Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 77

Merci aux 460000 visiteurs de mon blog
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
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Merci à Michèle B., mon amie américaine, de m'avoir initié, à cette technique, il y a moins de 9 ans.Merci à Ana Mendieta de m'avoir montré le chemin.

" CAR IL FAUT QUE CHACUN COMPOSE LE CHEMIN DE SA VIE" .
Youenn Gwernig


Photo : création land art de Roger Dautais
" Exil " à Jimmy, hauturier du cœur.

Lion sur Mer - Normandie
dans les années 2000.

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.