La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 17 mai 2019

Première sur  l'estran  :  Pour Ruma
Le voyage de la sphère  :  pour Océane J.
Intentions chamaniques  :  à l’esprit de  Morgane

Rendez-vous au marais :  pour Sophie ( Pastelle)
 

 Le travail est  l'amour, rendu visible
Khalil Gibran
Le  Prophète



 à celles et ceux que j'aime...

Je vis avec mes morts.Mon imagination m'emporte avec eux. J'ai tellement envie d'enchanter ce monde gris, que parfois, je me laisse prendre au jeu de cette transformation inévitable que me  procure ma compagnie.
Avec ce jour de soleil, comme une trêve au milieu de ce  mois interminable, je n'ai réalisé que la moitié de mon projet. Je dois, maintenant, travailler à l'intérieur des terres.
Le lendemain matin est gris, plombé, avec un ciel qui traine par terre. Mes chaussures de marche sont encore mouillées et pleines de sable.Je me dirige vers un marais de la région. On y accède par une longue piste de terre battue qui traverse des terres ensemencées de blé et d'orge. Voilà bien longtemps que le remembrement a rasé toutes les haies. Le vent est au nord Ouest et rien ne l'arrête. Au-dessus de moi, un vol de corbeaux joue avec ces courants d'air, s'envole, se pose, avec facilité. Je suis plus lourd qu'eux et mes pieds collent à la piste. Le paysage est sinistre. J'arrive à la zone marécageuse et je pénètre dans le sous-bois qui la couvre. La petite rivière est à 100 mètres de l'orée. Ce sous bois est un piège. A peine ai-je fait 20 mètres que mes pieds s'enfoncent jusqu'aux chevilles dans un sol gorgé d'eau. Le pluies des derniers jours ont fait monter le niveau d'eau de la rivière et le sol spongieux, s'est gorgé d'eau par capillarité. Bain de pied obligatoire, dans l'eau  froide.
Je dois rejoindre la zone des arbres moussus et progresser encore. Je marche sur les branches mortes, les souches, et les terrains plus durs. J’arrive à la rivière. Je réalise trois petites étoiles de fougère, que j'ai le plus grand mal à installer, perché, à genoux, sur un tronc d'arbre et manque tomber à l'eau plusieurs fois.
Je vais ensuite fabriquer  une flottaison en carré,  posée sur  une eau bleue, qui donne l’impression de beau temps.
Je quitte le bord du cours d'eau, et reviens vers le centre du bois. Je navigue entre les arbres moussus et cherche une idée pour symboliser les douze mois de l'année écoulée. Ce sera un ensemble de douze petites sphères de mousses posées en équilibre sur un arbre abattu par la dernière tempête.
Dans la carrière voisine, plane l'esprit de Morgane, chienne fidèle. J'élève un petit autel    pour célébrer son esprit qui s'élève au-dessus du bûcher . Elle me manque.
J'ai réalisé mon objectif, un jour avec soleil, un autre sans, m'auront guidés dans les choix des lieux.

Roger Dautais
Notes de land art  pour la Route 77 
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS


Quand  on a
Pensé
rêvé, défriché
labouré, semé
arrosé, biné, récolté
moulu, pétri, partagé, fêté...

Prendre le temps de s'arrêter.

Robert Coudray *

*

https://www.youtube.com/watch?v=Q-YQa-N9BoI

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.