La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 7 février 2015

Cairn  de la vague  : pour Youenn Gwernig *
Hommage  à  l'île de Méaban : pour Alain Jégou et Jacques Thomassaint
Baie de St Jean , cairn de la rive gauche: Pour Renilde
Les demoiselles de Brénéguy : pour Louis Bertholom
Les demoiselles de Saint-Pierre :  Pour Brigitte Maillard
Le chant du Loc'h : Pour France
Le cairn de la truite :  pour Pastelle
Nord rouge : pour Anne Berthier
Le nid  et la rivière :  pour Thérèse
Développement  :  Pour Ame Amebadonna
Déclaration :  Pour Marie-Claude
Boîte  à mémoires  : pour Danièle Duteil
Traces celtaoïstes :  pour Paul Quéré
L'écho de Lampedusa :  Pour Arlettart
L'adieu au soleil :  pour  Mustis
La cabane du  pêcheur : pour Synnöve



 à  Marie-Claude.

L'art est la matérialisation de notre besoin de sacré.
Marie-Josée Christien*.

Dolmen de Luffang
                 Le vent tourment les pins maritimes depuis des jours. Glacial,  il vous gèlerait  le corps en moins de temps  qu'il ne faut pour le dire. J'ai pris la direction plein sud et je roule vers la baie de Saint Jean qui s'étale dans la ria de Crac'h. Au par avant, je décide de me ressourcer auprès du grand dolmen de Luffang. Qui  n'est pas sensible  à ce lieux historique,  à cette terre sacrée ne peut savoir quels  bienfaits  on en retire. Pas d'oiseaux aujourd'hui. Le vent leur  a cloué le bec. Ce long dolmen  à couloir a perdu toutes ses pierres de recouvrement  mais  il garde tout son mystère. Je me positionne à  l'extrémité sud et installe  une petite spirale rouge dont les bras captent le magnétisme des lieux. Le chant des oiseaux me manque.

Retour aux pierriers
 Depuis  mon accident, je porte une attelle au genou gauche pour  un  mois. Passés les premiers  jours  où je ne pouvais bouger, je retourne  à mes pierres. Première descente dans  un vrai pierrier devant le dolmen des Pierres plates de Locmariaquer. La mer est noire, le ciel  plombé mais avec  promesse d’éclaircies. Mon  pas est hésitant, je descends vers la mer, en assurant tous mes appuis pour ne pas tomber. Je commence mes travaux  par  une série sur  l'exil. Le choix des pierres,  leur transport, me prend beaucoup de temps et, au troisième essai,  j'arrive  à faire ce que je veux.La mer fera le reste.
J'attaque une série de cairns dont les pierres  plus lourdes sont délicates  à  porter avec ma jambe blessée. J'arrive néanmoins  à réussir de belles  pièces,  face  à  l'océan, face  à  l'île de Méaban. Ici, j'ai toujours  une pensée  pour Alain Jégou* , marin-êcheur-poète dont la mer  garde souvenir. Le ciel  me gratifie d'une éclaircie durable et dégage les nuages,  m'offrant une  lumière d'une rare beauté.

Histoire de rivières
Je ne risque pas de rencontrer âme qui vive, ici, au creux de  l'hiver. Je remonte le ruisseau qui coule parallèlement au loc'h. Son eau généreuse, son courant fort, m'expliquent vite qu'il faut gagner la partie,  si je veux avancer, sans chuter. L'eau chante, gronde par endroits, fait du tapage. Elle est  glaciale. Elle  produit des  bruits de succion dans les trous  à truite, glougloute, passe  un coude, file lisse, avant de reprendre son  bouillonnement. Au  milieu de ces eaux vives, je suis au cœur de la vie. Tout ce que  j'aime pour me sentir  bien. Et pourtant,avec l'effort  demandé  pour  progresser,  la douleur réapparaît au niveau de  mon genou, inquiétante, handicapante. C'est simplement pendant ces moments délicats que je me dis : tu n'a pas le droit de tomber. C'est vrai, ici, personne ne viendrait me chercher . Après une demi-heure de progression dans l'eau, je découvre des pierres apparentes et libres. Je pose  mon sac à dos sur la rive droite et je redescends dans l'eau glacée  pour élever le seul et  unique cairn en ce  lieu,  pour la journée. Il a fière  allure et sera  un hommage aux truites qui nagent dans ces eaux.

Demoiselles

Je possède  maintenant huit bambous dont je vais me servir sur deux plages différentes et tenter de faire léviter ces demoiselles les  pierres. Encore  gêné pour marcher sur les pierres et pour me baisser afin des les ramasser, je mets  un peu  plus de temps à réaliser ces ensembles dont la principale difficulté consiste  à les faire tenir en équilibre. Un exercice qui me plait beaucoup
  Roger Dautais


* Youenn Gwernig   http://gwernig.pagesperso-orange.fr/album.htm
* Alain Jégou  alainjegou.blogspot.com/
* Marie-Josée Christien  : Petites notes d'amertume .Editions SAUVAGES
* http://mariejoseechristien.monsite-orange.fr/

***


La rue blanche

Une rue s'affiche  blanche
du monde qu'elle reçoit

Les saltimbanques
s'ébrouent dans le design
de  l'agitation  moderne

Les cafés serrés avalent
puis recrachent
le flot  ininterrompu des badauds

Quand  finira donc  le voyage ?

La  mort  n'y est pour rien
Elle n'arrête nulle chose
Qu'un cœur dans son allant de battre.

La rue est blanche
des gens qu'elle  porte

Nos corps aimés
nos égotismes  nos certitudes
vaquent sans  feu dans la ville.

Serge-Mathurin Thebault
AA                  
Editions @rt.chignaned   56 AURAY
Collection " Ecole Alréenne " 2011
D'abord c'est triste le poème
et même un peu comique de couler
des larmes dans l'insignifiance. C’est peu de dieu
c'est comme une chanson dans la Shoah
un fil de fer qu'on voudrait couper entre nous
à Kigali
quand ils canonisent les papes
et baisent les portes des banques, c'est
toujours raté un poème, quand ça dénonce.
Mais j'ai soif. - See more at: http://www.recoursaupoeme.fr/lucien-noullez/les-travaux-de-la-nuit#sthash.rNdPl0QK.dpuf
D'abord c'est triste le poème
et même un peu comique de couler
des larmes dans l'insignifiance. C’est peu de dieu
c'est comme une chanson dans la Shoah
un fil de fer qu'on voudrait couper entre nous
à Kigali
quand ils canonisent les papes
et baisent les portes des banques, c'est
toujours raté un poème, quand ça dénonce.
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D'abord c'est triste le poème
et même un peu comique de couler
des larmes dans l'insignifiance. C’est peu de dieu
c'est comme une chanson dans la Shoah
un fil de fer qu'on voudrait couper entre nous
à Kigali
quand ils canonisent les papes
et baisent les portes des banques, c'est
toujours raté un poème, quand ça dénonce.
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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.