La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 15 février 2019

Sérénité  :  à la gardienne de  l'Ange en ria d'Auray

Sérénité.



Le chant du monde...


Seul, au petit matin, dans la campagne Normande, près du petit fleuve côtier qui convoyait ses mémoires d'eau vers la mer, je pensais à toi Amour, qui me disait de si justes choses. Que serions nous sans la nature? Et je remplissais mon cœur du chant sacré des oiseaux. Ils devenaient prière , chant du monde. je m'associais à eux pour glorifier le Créateur.
Quelque pierres suffisent parfois pour écrire un poème.
Les amours mortes le sont-elles autant que nous le pensons ?
Nos âmes se disposent à voyager dans l'univers, il convient de bien les accompagner, ce matin.

Roger Dautais

Notes de land art pour la Route 77

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Photo land art : R.Dautais- May sur Orne -Normandie 2007

" Sérénité " à la gardienne de l'Ange,en ria d'Auray
Le Bono - Bretagne


***


Douai le beffroi carillonne  
A  ma mémoire

La Scarpe tisse ses repères
Pecquencourt Vred Marchiennes

Très loin  au bout de ces  noms
La mer vers le Nord.

Rêve d'enfance

Guy Allix

LE NORD
Rougerie 1993
Pour Joseph, toujours en prison.



Fragrance.


à Alain Floze.

Imaginons un homme en prison, à perpétuité. Imaginons le sans le juger puisqu'il a déjà été jugé . Il souffre, il travaille, ou non, il attend ou n'attend plus rien. Il se bat pour se reconstruire, ou pas. Il est croyant ou pas.Il sait qu'entre le dedans et le dehors, 11 portes et pas une de moins, plus un chemin de ronde sous les miradors,ace hommes en arme, le séparent de la liberté.. Alors il rêve de s'évader. Pas en Hélico, parce que le ciel de la grande cour de promenade est tendu de filins anti- évasion.
Et puis dehors. Imaginez un homme, artiste, art thérapeute, également ,que l'on contacte pour devenir intervenant , en équipe ( Avocat, réalisateur, journaliste presse, journaliste TV, psychologue, monteuse de films)dans ce centre de détention, dans un lieu culturel, voué à la TV, avec un vrai studio, une vraie régie. Des technos, des journalistes, tous issus de la prison et une émission de TV réalisée chaque semaine.
Je n'ai pas hésité.
J'ai dit oui, comme à chaque engagement vécu en humaniste militant.. J'ai franchi la grande porte de détention plus de 700 fois.
Nous avons travaillé, ensemble, fait des expos,dedans, dehors, réalisé des documentaires, montés en prison, aidés par des techniciens de France 3 Normandie. J'ai beaucoup appris en prison, des détenus, des surveillants, pas toujours faciles avec nous, des gens du dehors qui me condamnaient avec des mots si durs.
La fraternité ne se vit pas dans la facilité, mais là où l'homme est tombé, par le crime pour par le handicap. Et nous n'étions pas si nombreux. J'ai parlé beaucoup de land art avec ces hommes qui rêvaient de voir un arbre, dans cet univers de béton. Je leur ai raconté la mer, le cri des mouettes, le crissement des pas sur le gravier, les levers de soleils sur Rouen. Je leur ai expliqué la fragrance de l'air sur la côte de Nacre.
Et puis, je les ai écoutés, racontant parfois leur crime, leurs famille parfois, absentes. Leur peur aussi, des autres,de la violence en prison,des trafics, de la prostitution, entre les hauts murs. Mais on en revenait tout le temps, au lad art, aux descriptions des paysages,des installations in situ. Un jour ils ont obtenu du Directeur, d'accrocher mes photos,dans la salle de TV.
Comme j'étais fier d'approcher un peu de bonheur à ces frères du dedans.
Dehors, les lazzis des bien pensants qui me faisaient penser aux cris de haine poussés à la sortie du prétoire, sur les condamnés.
Rien n'y fit pour me faire décrocher de ma mission, réalisée jusqu'au bout.
Je voulais prouver, qu'en milieu carcéral, le land art gardait son essence, et toute sa puissant capacité de médiation entre les hommes. Je voulais aussi résister à cette idée fausse que tout homme condamné n'a le droit à rien, soutenu par des esprits, rétrogrades, souvent facho.
Il est aisé de condamner, et parfois, indispensable, mais la voie de la résilience empruntée par certains détenus, ne peut aboutir que s'ils se sentent, aimés comme des êtres humains,certes coupables, mais capables de s’amender.
Mon expérience humaine fut singulière et n'est en aucun cas un exemple, simplement, une main tendue,du dehors au dedans, pour une meilleure intégration.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

" Serpent " pattes d'oie " Pour Joseph, toujours en prison.
Terminal minéralier de la SMN - Colombelles.
Normandie

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.