Paroles rouges : pour Marie-Josée Christien |
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Et la vie passe s’efface, existe, malgré tout.
Ce sera bientôt, les cernes d'hiver, les jours gris, les pluies incessantes, lavant les terres noires de la Pointe du Roselier. Ce sera aussi, les longues nuits solitaires passées à hurler comme un loup. Il restera, malgré le temps, malgré les routes empruntées, à suivre les souvenirs de l'été.
Il restera à retrouver les pas des voyageurs de l'au-delà, et puis leurs voix qui répéteront sans cesse :
Dans la mémoire des routes,
il y a toujours des bruits de pas
des matins ensoleillés,
d'autres pluvieux,
des pierres sèches
et d'autres recouverts de mousse.
Et je reconnaitrai ta voix défunte et je me dirai, tiens, cette fois, c'est elle qui m'invite à entrer dans la mémoire des morts. J'y entrerai et je reprendrai la route.
Personne ne m' empêchera de descendre au cœur du fleuve, d'y noyer ma peine, d'en retirer les pierres nécessaires à l'élévation de trois cairns. Ainsi se mêlent souvenirs défunts et vie difficile, pour exister un peu.
Roger Dautais
Notes de land art pour La Route 75
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http::rogerdautais.blogspot.com/
Photo : création land art de Roger Dautais
" Paroles rouges " pour Marie-Josée Christien 2007
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Nous cheminons tous
oubliant que nous fûmes bercés
sur des chemins de terre
éclairés de néons
La route familière
s'efface sous une brume intense.
Nous marchons cependant
car il faut bien aller
quêtant les étincelles d'amour
dans le flux des saisons.
Eliane Biedermann