La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

jeudi 31 décembre 2009





à mon père...



Ici,

les pierres
et là, l'oubli.

Ta main tenue,
Je sens la vie
qui va,
se bat,
s'en va.

Sous le lichen,
la mémoire

me dira
si j'avais
raison
de te savoir
mortel.



Comme tu aimes

dire,

chuchoter
tes dernières forces
et nous,
t'écouter.

Qui de l'un

ou de l'autre
saura jouer
le tour
de s'absenter
pour de bon.




...
La consigne


Oh,

ce n'est
pas si grave,

un mot
avalé...
une retenue,

un peu plus
longue

de ton souffle...
mais surtout,
ne pas déranger

le monde
qui festoie.
Voilà belle mort,

enfin.
..


Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS





à Cat, Nefertiti, Gypsy, Karine, Stuki, Lilia, Yasmine, Claudy, Cendres, Virginie, Aurelie, Michelle, Lee, Elizabeth, Rosy, Jacques, Yvon, Valentin, Jean Jacques, Jean-Claude, l'autre Jacques,
Jo, Grégory...

Rien ne justifie que je déplace des pierres, pour les empiler, les mettre en rond, que je fasse flotter des fleurs de liseron à l'envers, que je porte une étoile autour du cou et tresse des feuilles d'iris sauvage pour en faire de petits radeaux à coquelicots. Non, vraiment rien, et c'est pour cela que le land art me plait et qu'il est devenu une grande partie de ma vie. Je préfère ça à passer mon temps au ball trap, par exemple et puis cela me permet en cette fin d'année d'offrir ces quelques photos en guise de voeux à mes amis .



Eh bien, ça y est, nous voilà au bout du bout, à la veille d'une bien bonne et heureuse. C'est long, une année, surtout si vous essayez de faire le compte en jours, semaines, heures, secondes. Essayez...Quasi impossible. Ainsi passent nos saisons, et pourtant...il s'en passe des choses dans une année.

Tenez, regardez ce défilé: des salons du livre, de l'auto, du mariage, de la mode, du bricolage, des vacances, de l'agriculture puis des pèlerinages à faire pour sauver son âme, Lourdes ou Lisieux selon ses moyens. Et les journée, ah ! les journées : de la musique, du beaujolais nouveau, de la femme, des maraîchers, de Hallowenn (enfin c'est pareil),de l'ouverture de la pêche, sans oublier celui de l'ouverture de la chasse, heures possesseurs de la carte, que dis-je,du sésame, C.P.T ( Chasse Pêche et Tradition) des commerçants heureux, des mêmes en colère, du vélo, du jour le plus long, du jour de l'an (celui-la, c'est pour demain). Il y a aussi les fêtes, des Pères, des Mères, des Oncles, des Tantes, des enfants, la fête des lampions au 14 juillet, la fête des rois et des boulangers qui se font de la galette avec. Il y a les rassemblements extraordinaires des éclipses, avec ses vendeurs de lunettes à gogo, et puis les dates d'ouverture spéciales, les dates de fermeture spéciales, les heures d'ouverture spéciales par décret ou par ordonnance, il y a aussi, pendant l'année des semaines Sainte et des semaines commerciales,ce qui est pareil, des heures solaires que l'on déplace arbitrairement et que l'on nomme heure officielle, ce qui fait beaucoup rire les vieux Bretons de l'Ile de Sein, réfractaire aux décisions d'énarques promus. Les changements d'horaires se font sur simple injonction du Grand Mamamouchi chargé d'économiser le temps qui nous sera imparti pour mettre nos pendules à l'heure.
Dans une année, il peut y avoir des couvre-feu chez les maires zèlés, des armistices à fêter, des jours de défilé militaire, des déclarations d'impôts à faire, des impots à payer avant le... C'est vrai, la vie, quand même, c'est pas simple. Il n'y a plus guère que les distri-bank à ne plus s'en faire de nos jours. Visités par des amis, chaque jour, ils s'épanouisent aux carrefours des rues, dans leur sollicitude dorée, le ventre rempli de billets jusqu'à la gueule, faisant le bonheur des gagnants.
Avec un tel programme, pratiquer le Land art devient de plus en plus incongru et inutile. Aussi je m'empresse de continuer cette pratique quasi clandestine et transgressive avant qu'un énarque bien inspiré ne vienne codifier cet art et proclamer un jour du land art, des semaines à respecter par saison, un permi à points pour la pratique, une autorisation préfectorale pour vaquer, une distance à respecter entre l'horizon et la ligne de côte, un cota de pierres à soulever au m2, un sens de la marche, un prélèvement codifié de feuilles mortes, un cubage d'eau à respecter en cas d'emploi, des essences de bois à ne plus employer, une heure pour les photos avec flash, une autre pour la photo sans flash. Bref, dans ces moment de pleine liberté d'expression, il convient, sous peine de demande de justification, comme un fan me l'a demandé, de ne plus employer n'importe quel symbole sans une autorisation de ce dit "fan". Nous ne serions alors pas loin de la lettre anonyme ou du coup de fil à qui de droit pour faire rappliquer sur le champ, une camionette de "bleus" chargés de redresser le contrevenant à l'ordre moral.
Personnellement, je ne me suis jamais( ou presque) senti en danger dans ma pratique de landartiste. Que ce soit, sur les Iles, en montagne, à la campagne, en France ou à l'étranger, ma pratique fut plutôt bien accueillie. C'est plus sur internet, dans ce merveilleux monde des bloggers, que me sont arrivés des attaques, quasi virulentes, souvent déplacées et qui terminèrent toujours là d'où elles provenaient : des poubelles.
Je remercie encore tous mes lecteurs, le Portail du Land art aussi, qui m'ont permi de signer de beaux contrats et de réaliser de très beaux projets dont le film long métrage qui m'occupe en cette période et dont je vous ai parlé. Bonne année à tous, amoureux du land art ou simples visiteurs dont j'ai apprécié l'amical passage et à l'année prochaine , ce qui ne devrait plus tarder maintenant.

Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.