
Surtout n'allez pas croire
Que je vous aime
Plus qu'elle,
Celle qui m'emporte à tire d'ailes,
La colombe.
Surtout n'allez pas croire
Que je vous aime
Plus qu'elle,
Celle qui me berce de vagues en vagues
Et le pose sur mon corps écorché
Vif,
Puis à l'hameçon de vos lèvres absentes,
Je parle de la mer.
Surtout n'allez pas croire
Que je vous aime
Plus qu'elle,
Celle qui guide mes pas
Des moulins à marée au ponant des abers,
Me lasse,
M'entraine,
Me terrasse et me laisse,
Nu dans les blés bleus
Langue sèche, regard aveuglé, corps défait,
Je parle de l'errance.
Surtout n'allez pas croire
Que je vous aime
Plus qu'elles, par vous appelées du regard
Et désirées si fort
Qu'un train en gare
Vous transportera au sein de puissantes écorchures,
D'abruptes morts certaines
Sur les pentes,
Je parle des montagnes.
Surtout n'allez pas croire
Qu'il ne me manque rien
Puisque je vais,
Puisque vous allez bien.
Juste un entre "je t'aime"
Juste un été de plus,
Juste un été de moins,
Surtout...n'allez pas croire que je ne vous aime plus.
Roger Dautais
En Normandie année 1999
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
J'ai élevé ces cairns à l'aurore
d'une belle journée,
sur une plage déserte, en Bretagne.
Un séjour sur la presqu'île de Crozon
m'a permis de découvrir de nouveaux
sites pour mes créations. Est-ce mon
âme Celte, ou le plaisir d'un retour au
pays, les deux sans doute, qui me
donnèrent l'inspiration? Je ne pouvais
faire moins que d'offrir un de mes
poèmes à la mer, à l'océan, aux vents,
qui me lient et me relient au peuple
Breton, à ses poètes, dont je suis issu et revendique
fièrement l'identité.
