La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 16 septembre 2011

















à ceux qui trouvent dans le voyage une raison d'espérer...






L'obscure circonférence


Alors puisque la lumière
reste à créer dans les fourrés matinaux
et que s'envolent d'improbables oiseaux
vers ce qui nous dépasse

Alors que dans nos mains
brûle une lumière que nous protégeons
par la grâce du souffle fragile

et qu'à jamais nous plongeons
vers la connaissance sans cesse reculée
occultée méprisée par les marchands du temple

nous avons décidé
d'allumer le flambeau
dans l'obscure circonférence de notre esprit.


Lucien Wasselin


Retrouvez ce poète et bien d'autres sur le site de Guy Allix dans son anthologie subjective de la poésie contemporaine.

Roger Dautais

vendredi 9 septembre 2011













Long road 13 Y.

Depuis des années, les heures creuses se remplissent et coulent sous un soleil, absent. Elle m'attend.
Je pense à elle tout au long du fleuve
.




à Marie-Claude...


Voici une demi-heure que je marche sur la rive gauche du fleuve. Elle est très inhospitalière pour mes vieilles jambes. Je descend jusqu'à l'eau pour admirer la lumière que le fleuve reflète avec générosité, simplement cela...admirer, dans un premier temps.
Je m’assied sur une pierre plate. L'eau est fraîche et rapide. Je pense à installer, hors du courant, deux figures géométriques et végétales qui accompagneront le cours naturel et sauvage du fleuve.
Il y a du bonheur à réaliser ces petites installations et de les voir s'inscrire, petit à petit dans le paysage fluvial, où, de toute façon, elles n'occupent qu'une place éphémère.
Je remonte vers le chemin qui relie l'ancienne mine de fer au village.
Il y a ainsi, quatre façons de se déplacer du Sud au Nord dans cette région: les berges du fleuve, le chemin principal, une ancienne voie ferrée et un tout petit chemin dans le bois qui recouvre quelques collines.
Je suis dans le sous-bois et le chemin monte en pente douce jusqu'à un étang dont l'accès est devenu invisible, tant la végétation a poussé autour.
J'ouvre un passage entre les ronces jusqu’à l'eau dont l'eau a baissé cet été. La lumière perce à peine entre les branches. L'endroit est lugubre. Je choisi parmi quelques pierres rares, les plus belles pour élever un cairn en souvenir de mon passage, ici.
Aucun oiseau ne chante. Même les fougères sont muettes. Je quitte les lieux sans regret.
Je redescend vers le fleuve et franchis un bief que donne accès à une île. Les hautes eaux tumultueuses des inondations d'hiver ont dégradé le sol au pied des grands arbres. Devant un dédale de racines hoquetant à la surface de la pente et qui attire le regard, je m’arrête un instant.
Je jette quelques poignées de baies rouges, comme on sale une soupe, entre ces racines qui courent à l'air nu, puis je fabrique deux échelles perpendiculaires qui serviront à partager deux espaces au-dessus.
Un dernier regard au fleuve et je reprends la direction du Nord. Elle m'attend. J'ai hâte de la retrouver, celle que j'aime.


Roger Dautais





Voyageur, tu entres
au royaume du brouillard
et des apparences.

***

Trop vite grandi
le brin d’herbe impétueux
s'est brisé en deux.


Ph.Caquant

***

Poèmes
autant de tentatives
d'être heureux.

Clod'Aria

***

Après le coup de vent
pourquoi es-tu si calme
coursier sans âge


P. Courtaud


dimanche 4 septembre 2011















Déplacements et petits voyages en land art...

pour vous.





NE ME PARLE SURTOUT PAS DE L'INIMAGINABLE


Ni la brise ni l'esprit ne se conjuguent à rien
La tête sans guide saisit la peur que tout s'arrête
Des yeux déjà se brouillent

Le cœur est invisible
Avez-vous bien marché sur de l’angoisse ?
Bien que midi écrive par mots sombres
Bien qu’août mauvais pèse encore sur la tête du monde
Qui fera donc les premiers pas ?
Il faudra d'abord choisir ce que l'on quitte !

Ah ! l'ordinaire ! Ne me parle surtout plus de l'inimaginable. !
Brusque aventure de la récolte en gris d'un rire de brume dont la semence en tapinois veuille
nous venir en partage.


Gabrielle Altheu




L'ouverture...

Traversant la route,
j'ai vu ton dernier vol.

Tu as fini
tes pas d'oiseau blessé, dans les fourrés
La trace me parle
d'un ailleurs,
ailé.

J'ai ramassé tes plumes
avec un peu
de sang.

après,
je te recouvre de brindilles.

Il ne retrouvera
pas ton corps
ce chasseur
prétentieux.

Roger Dautais



Quand je serai goutte d'eau
Parcelle de cascade
Ne sentant plus les chocs sur les rocs
Ne sentant plus mes os
Éclaboussant les airs
Corps et bien

François David


Retrouvez ces trois poètes sur l'Anthologie Subjective de Guy Allix.

lundi 29 août 2011
















à tous ceux qui lisent dans le sable,les pierres,
la route, le vent, l'air du temps...




Traces de vie

Dans la mémoire des pierres
le temps s'est incrusté

Dans la mémoire du temps
jour après jour
des traces de notre vie
y seront-elles inscrites
comme un fossile

une interrogation
peut-être une utopie

notre passage
sur la portée du tangible
n'est-il pas complice...

Jacques Basse



Repère

Je mesure
le poids de cette vie
à ce fil fragile

seul
dans le labyrinthe

l' évidence
l'autre côté du visible

l' essentiel ce fil fragile


Jacques Basse




Danseurs rupestres

A travers ce désert
de blocs erratiques
roulés de volcans
A travers le temps
récupérant l'écho
un homme lointain
percute la pierre
fait vibrer le silence
et les contours des corps
creusés dans les roches
Ils dansent sans clé
râpés de sable
dans l'oubli millénaire
pour qui pour quoi
Transe immobile
du mystère

(Toro muerto , Pérou)

Jacqueline Saint Jean



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Qui êtes-vous ?

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.