àGuy Allix,
tout simplement..
C'est un noisetier , un coudrier comme aurait dit mon grand père en le saisissant de ses mains calleuse, pour me l'apprendre.
Il est sur ma route, cet arbre,dans le bois, et j'imagine de construire une sphère avec ses branches souples. Une sphère qui m'accompagnerait pendant toute une année, traversant les saisons, les lieux, l'histoire de ma vie, aussi. Il faut que je m'y mette. Evaluer, mesurer,couper, courber, attacher, lier. La mare est là qui m'attends pour faire tremper le bois. J'aurai voulu le connaitre, Grand père, jardinier du château et sourcier de son état. Il m'aurait appris le maniement de la baguette de coudrier. Mais voilà, il est parti avant mon arrivée sur terre. A chaque fois que je travaille ce bois, je pense à lui, là-bas, en Loire Atlantique. Des le lendemain, j'emporte la sphère vers un endroit ou je sais trouver un saule de bonne taille qui me procurera des branches souples et solides pour continuer ce travail de vannier. Je travaille à l'ombre. La sphère devient un bel objet. Je me dirige vers l'estuaire de l'Orne. Lorsque le fleuve se retire, je peux écrire sur les glacis des berges. Il ne faut pas tomber, le courant ne le pardonnerait pas. Le land art se marie bien avec l'écriture et puis associer cette sphère au voyage du poète que fût et reste Youenn Gwernig, parti vers les Amériques réaliser son rêve, c'est quand même pas mal, n'en déplaise aux classificateurs qui trouveront mon rapprochement, inepte, iconoclaste. Mais le vers d'un de ces poème An Diri Dir ( c'est du Breton, les escaliers de fer), je l'emploie comme une maxime depuis le début des années 80. Ces adorateurs de Kérouac soixantehuitards dirigeants, qui roulent en 4 x 4 et nous disent comment faire pour être dans le coup, me le reprochent.
" Car il faut que chacun compose le poème de sa vie"
pas mal comme programme, non ? Guy Allix, cet autre poète authentique, oui, je suis en recherche d'authenticité, comme d'autres, d'un Mac Do, que Guy me pardonne de le rapprocher de la mal bouf, parle d'avoir appris avec une ville " à marcher sa voix". Rien de drôle, Woody Guthrie, apprenait le Boogui woogie, le cul assis sur le plancher des trains qu'il prenait, au vol, comme tous les" Hobbo " de 1929 dans le grand sud Américain pour fuir Dust Bowl, la misère du monde, la poussière, le vent, sècheresse tueuse de femmes, d'hommes et d'enfants. Ah, c'est beau la Nature et les petits oiseaux, mais bon Dieu, ce n'est pas que ça. L'urgence nous apprend ces choses, le rythme, le détachement, le souffle, en fait, c'est la vie, pour sauver sa peau, poursuivi, l'homme s'allège et garde le souffle, le rythme, le détachement des contingence. Un peu comme les sans papiers de Sangatte.
Un type m'avait qualifié de poète urgentiste, croyant m'insulter, j'avais trouvé ça, génial. Allix est un urgentiste des mots. La quintescance, l'essence, la fragrance des mots, il connait,il est de la race de seigneurs libres, des sans terre, des Gwernig. Tenez, lisez, pendant que j'écris dans la marne, quelques unes de ses lignes :
.../
Tu reprends voix dans la révolte
Tu reprends vie
Tu reprends cri
Poussé le premier mot
Arraché du sang véritable
Le poème t'avoue dans un autre lieu
Moment propice d'une irruption de vivre
d'une éclosion de souffle
Ton seul pays au dedans de ton corps étonné.../
J'ai pris cela à l'intérieur d'un poème dédié à Andrée Chedid. Ce n'est pas rien, respect au passage, Madame.
Ce don des mots, ce jaillissement de l'inspiration transcendé par une fugurance qui dépasse Allix, oui, il est bien au-dedans de ce pays où le seul repos ne peut être que la mort ou la maladie.
Le land art est pour moi, écriture dans le grand livre et tant pis pour les puristes, ce n'est pas fait pour eux. Ils sont tellement en avance, les pôvres !
Le PORTAIL DU LAND ART et son équipe de journalistes, présente et défend cet art et vous
m 'y retrouverez en catégorie pro, en très bonne compagnie. Je veux leur rendre hommage également, car nous y sommes invités, nous les artistes, gratuitement et fort bien présentés. Il suffit de chercher ROGER DAUTAIS,c'est moi et vous trouverez des détails sur ce voyage de la sphère . Cette fenêtre ouverte sur le monde m'a permis de me mettre en relation avec des artistes Américains, Canadiens, Marocains, Tunisiens, Italiens, Suisses, Allemands, Belges et bien sûr, Français. C'est un bon résultat et c'est gratifiant. Qu'ils en soient remerciés par les visites que vous leur ferez. Ils sont en lien sur mes sites préférés.
Vous voyez, le voyage,quand on y met le pied, c'est parti, déplacements, travail, installations, photos , videos, rencontres. Regardez ce qui s'est passé avec Amba Till, nous travaillons à un livre commun. Justement elle en parle de" Grand Bleu l'Extr'aime" dans son blog du Monde. C'est en lien également sur mon blog, dans les préférés, ça fait partie du jeu, le mélange des genres, le risque, la vie., en somme.
Vous voyez bien, je n'en ai pas fini avec cette histoire de land art et il faut bien que je vous la raconte.
Un jour, je vous parlerai des VACHES NOIRES, de rencontres, au pied des falaises de Villervilles, en Normandie. C'est pas loin de Deauville, vous vous souvenez chabadaba chabadaba, de Claude Lelouch , mais avant, je reprendrai le récit, pour l'achever, de mon voyage en Bretagne avec une Bretonne aux yeux bleus, Marie-Claude, ma femme. Hier, elle pratiquait le Land Art avec moi, au pied des Vaches Noires, entourée d'un groupe de 80 personnes.
Roger Dautais
" Pages d'écriture nomades "
Je vous recommande vivement l'oeuvre de Guy Allix, vous le trouvez en bibloithèque, chez les bons libraires. Le livre dont j'ai cité quelques passage : LE DERACINE chez ROUGERIE 1997 mais il en a écrit pleind'autres depuis. Recherchez le sur Google.
La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
dimanche 20 septembre 2009
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.
Vous êtes un "coureur de fond"... quel souffle et quelle belle endurance ! J'ai toujours pensé que c'était bon pour le coeur.
RépondreSupprimerFrederique
Je vous sens porté par un tel élan, une telle énergie que c'en est fascinant.
RépondreSupprimerMon grand-père aussi disait "coudrier" et les baguettes dans ses mains dansaient à l'appel des eaux souterraines. Mon frère aussi avait ce don.
Je relève cette phrase magnifique " Car il faut que chacun compose le poème de sa vie" et vous salue très amicalement.
Le texte dont vous soulignez la magnificence, est de Youenn Gwernig, je le redis car il est tellement parlant. Je l'applique en construisant et en rêvant ma vie et je l'en remercie.
RépondreSupprimerN'en déplaise aux fantasques, aux mythomanes de toute espèce, avoir les pieds crottés n'est pas une tare et les cales dans le creux des mains, ne sont pas la preuve d'imbécillité. La sophistication des moyens de communication, je pense à internet, ouvre la possibilité, à beaucoup de gens, de s'exprimer, et c'est très bien ainsi. Seulement, à mes yeux, je ne me sens pas meilleur qu'un homme privé de ce moyen technique. La qualité de mon travail de landartiste ne réside pas dans l'habilité à jouer avec les mots. Je suis plus près d'un paysan que d'un aristocrate, d'un marin pècheur que d'un prédicateur donneur de leçons. Les sources ne se trouvent pas dans les cocktails, sous la moquette, mais dans la nature. Le souffle d'un coureur de fond, oui, je l'ai car je suis avant tout, un résistant dans l'âme et que pour courir un Marathon, il faut d'abord résister à l'envie de s'arrêter. Demandez à Guy Allix et lisez ses livres.
On ne peut pas tout inventer. La sincérité, par exemple ne s'invente pas, ni le talent, il n'a pas d'école pour cela. S'arrêter à ce constat et se croire arrivé, est le meilleur moyen d'attraper la grosse tête. Non, avec ces qualités, il faut travailler et ne pas y penser. Demain est un autre jour, certes, mais finissons déjà celui-là, ensemble. Merci à Fanzesca et Détroitsud, pour leurs mots d'encouragement, vous faites partie de ma coterie.
Roger Dautais