La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
dimanche 30 août 2009
C'est un petit jardin, entouré de pierres, avec un homme couché dedans et endormi depuis des années. Le temps a rempli sa bouche de terre, ses yeux se sont creusés. Le temps est long quand on ne bouge pas de chez soi. Les voisins sont silencieux, résignés , alignés. Leurs dernières paroles ils les ont dites quand ils habitaient ensemble, au-dessus, dans la mêlée des jours. Lejb, il ne pensait jamais finir ainsi. Personne ne pense cela. Avec le temps, c'est normal, on est moins courtisé, moins intéressant. C'est exactement ce qui s'est passé pour Lejb. Les années ont passé depuis son départ d'en haut. Son jardin a perdu de son assurance malgré l'aulne voisin et son ombre agréable, l'été. Alors, quand je vais le voir, je lui parle et je remets en place les pierres de son jardin, pour bien fermer le cercle, comme j'avais vu faire à Matmata, lieu sacré de retour à la terre, en Tunisie. Mais je suis le seul à y passer, dans son jardin. Lorsque René, le pianiste de jazz de Montmartre est devenu son voisin, j'ai fait connaissance avec Lejb. C'est moi qui lui ai fait son entourage de pierres comme je l'avais fait pour René, avec des pierres du bord de mer qu'il aimait tant. Ils se connaissent, maintenant. Dans le grand silence blanc, ils parlent du lierre qui envahit le jardin de René et de l'oubli qui décore celui de Lejb. C'est comme ça, quand on est pauvre, on le reste même après le grand départ, dans le carré des indigents, au cimetière des oubliés. Cet été, un if venu du ciel par oiseau, a poussé et grandi, planté bien solidement sur le côté gauche du jardin de Lejb, côté coeur. Un signe qu'il est bien vivant dans ma mémoire de vivant, avec son jardin de proximité. Un signe qui me dit " Il faut continuer tes visites". C'est comme ça, il n'y a rien à comprendre. Un tel lien, ça vaut son pesant d'or. C'est un rappel.
Roger Dautais
Le jardin de Lejb
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Installation land ar : Gisant de pierre (L. 2m x l. 0.70m)
Plage de Luc sur Mer Normandie R. Dautais 2006
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.
Il est bien joli ce texte rempli d'humanité...
RépondreSupprimerJoli, joli!
L'humanité est en chacun de nous, chère Epamin'. Il eut fallu un autre lieu que celui-ci pour vous conter l'histoire de ces deux tombes, adoptées. Vous me donnez envie de pousser plus loin, mon écriture, à leur sujet.
RépondreSupprimerMerci de votre mot.
Roger
bonsoir Roger,
RépondreSupprimerJe découvre votre blog avec curiosité mais tout au long de ma ballade, il y a les images qui parlent d'eux même et aussi beaucoup d'humanisme rempli de tendresse j'ai beaucoup aimé donc je continuerai à venir voyager d'une certaine manière.........
P.S Merci pour votre message à propos du Désert de Tunisie
Cordialement
Zohra
Merci de vos encouragements.
RépondreSupprimerRoger Dautais