La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

samedi 18 mai 2019

La source  :  pour Jacqueline

 Géométrie : Pour Marty


Street art * :  pour Sophie

Cairn  blanc  :  pour Marie-Claude
 
A la cabane des silences
mes pensées s’envolent.



à Marie-Claude, femme aimée...

Au sommet de l’île, un vent de sud m’amène les premiers embruns. Le temps va changer avec la bascule de la marée. Tu me manques déjà.
Commencer par éteindre toute parole intérieure, puis celles qui viennent de l’océan. Écarter le murmure des premières vagues qui atteignent le pierrier bouillant. Aborder la descente de la petite falaise sud, sans bruit.. Retenir tes derniers mots «  mon cœur est dans ton cœur » comme si c’était ton  ultime  pensée. En faire un sésame pour l’instant présent.
Je voudrais voir la réalité nue de l’océan, d’ici à l’horizon, sans un nuage et faire de Stuhan, un sanctuaire pour mon cœur blessé.
Je voudrais compter les étoiles en plein jour et la danse sacrée d’Alpha de Céphae, pour toi, endormie, au milieu de tes songes.
Je voudrais que ton silence ne soit plus ce vide à remplir qui m’inquiète, mais une complicité à respecter, sous le glissement des sternes, au-dessus de nos têtes.
Ferme les yeux et donne moi la main. Tu vois ce qui ne nous regarde pas? Laisse-le de côté, laisse ton cœur parler et je t ‘élèverai un cairn, pour toi seule, face au large, avant la marée haute.

Roger Dautais

Notes de land art pour la route 77

pour LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS

 * Je pratique le street art, depuis de  nombreuses années, sans d'ailleurs en garder trace. J'utilise différentes techniques, pochoir,  lettrage, tags, fresque, collage de mes  propres dessins. Celui  présenté a été réalisé sur  un mur de maison de Caen, en ruine, en partant d'un tag existant,sur lequel j'ai rajouté un dessin fait avec  un morceau de charbon de  bois, trouvé  dans  un foyer éteint. Ce sont pour moi des  moments récréatifs sans prétention.



Une année de silences
« En toute vie le silence dit Dieu
Tout ce qu’il est tressaille d’être à lui !
Pas un seul mot, et pourtant c’est son nom
Que tout secrète, te presse de chanter… »
Patrice de La Tour du Pin

vendredi 17 mai 2019

Première sur  l'estran  :  Pour Ruma
Le voyage de la sphère  :  pour Océane J.
Intentions chamaniques  :  à l’esprit de  Morgane

Rendez-vous au marais :  pour Sophie ( Pastelle)
 

 Le travail est  l'amour, rendu visible
Khalil Gibran
Le  Prophète



 à celles et ceux que j'aime...

Je vis avec mes morts.Mon imagination m'emporte avec eux. J'ai tellement envie d'enchanter ce monde gris, que parfois, je me laisse prendre au jeu de cette transformation inévitable que me  procure ma compagnie.
Avec ce jour de soleil, comme une trêve au milieu de ce  mois interminable, je n'ai réalisé que la moitié de mon projet. Je dois, maintenant, travailler à l'intérieur des terres.
Le lendemain matin est gris, plombé, avec un ciel qui traine par terre. Mes chaussures de marche sont encore mouillées et pleines de sable.Je me dirige vers un marais de la région. On y accède par une longue piste de terre battue qui traverse des terres ensemencées de blé et d'orge. Voilà bien longtemps que le remembrement a rasé toutes les haies. Le vent est au nord Ouest et rien ne l'arrête. Au-dessus de moi, un vol de corbeaux joue avec ces courants d'air, s'envole, se pose, avec facilité. Je suis plus lourd qu'eux et mes pieds collent à la piste. Le paysage est sinistre. J'arrive à la zone marécageuse et je pénètre dans le sous-bois qui la couvre. La petite rivière est à 100 mètres de l'orée. Ce sous bois est un piège. A peine ai-je fait 20 mètres que mes pieds s'enfoncent jusqu'aux chevilles dans un sol gorgé d'eau. Le pluies des derniers jours ont fait monter le niveau d'eau de la rivière et le sol spongieux, s'est gorgé d'eau par capillarité. Bain de pied obligatoire, dans l'eau  froide.
Je dois rejoindre la zone des arbres moussus et progresser encore. Je marche sur les branches mortes, les souches, et les terrains plus durs. J’arrive à la rivière. Je réalise trois petites étoiles de fougère, que j'ai le plus grand mal à installer, perché, à genoux, sur un tronc d'arbre et manque tomber à l'eau plusieurs fois.
Je vais ensuite fabriquer  une flottaison en carré,  posée sur  une eau bleue, qui donne l’impression de beau temps.
Je quitte le bord du cours d'eau, et reviens vers le centre du bois. Je navigue entre les arbres moussus et cherche une idée pour symboliser les douze mois de l'année écoulée. Ce sera un ensemble de douze petites sphères de mousses posées en équilibre sur un arbre abattu par la dernière tempête.
Dans la carrière voisine, plane l'esprit de Morgane, chienne fidèle. J'élève un petit autel    pour célébrer son esprit qui s'élève au-dessus du bûcher . Elle me manque.
J'ai réalisé mon objectif, un jour avec soleil, un autre sans, m'auront guidés dans les choix des lieux.

Roger Dautais
Notes de land art  pour la Route 77 
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS


Quand  on a
Pensé
rêvé, défriché
labouré, semé
arrosé, biné, récolté
moulu, pétri, partagé, fêté...

Prendre le temps de s'arrêter.

Robert Coudray *

*

https://www.youtube.com/watch?v=Q-YQa-N9BoI

jeudi 16 mai 2019

Le signe de  l'Oetre  à Guy Allix
La disparition  :  à Raymond Anisten
Âmes jumelles : Baradoz

Le lien- Passion  :  à Marie-Claude



Chaque tournant torpide de ce 
monde engendre des enfants
déshérités, auxquels rien de ce qui
a été,  ni de ce qui sera,  n’appartient.
Rilke



L'avenir, est ce qu'il me reste à vivre...

Lorsque l'indescriptible s'empare de toi, alors, tu te mets à vivre entre les  lignes, entre les notes,sous l'épaisseur des  mots. Tu ne t'appartiens plus. Tes mains fébriles, traduisent  une pensée, toute en vibrations. Il faut bien admettre que la création te dépasse.
C'est un peu le secret de ma vie actuelle.
Je me situe dans  une zone de non-savoir, nouvellement atteinte, immense et minuscule  à la fois. La seule source de  mon inspiration se trouve dans mon cœur. Tu vois  pourquoi, je quitte la route parfois et disparais de la circulation? Je sens en  moi,cette proximité de la mort, qui ne demande aucune consolation, et qui permet de vivre, sans  luxe,  près du dénuement, afin d'établir des communications de cœur  à cœur.
Je cultive cette sensibilité excessive, qui  m'amène  à  l'émotion  ultime.Cela m'importe  peu, aujourd'hui que l'on  me reproche tout ça. ? Je suis  plus que jamais, seul, étranger.
J'aime cette faiblesse  physique, de convalescent, qui a tout  mis a  plat, permettant  une reconstruction de mes émotions en les poussant  à l'extrême. Chaque minute s'abat sur  moi, comme étant la dernière et ma mémoire efface  mon passé douloureux, abandonné dans les hopitaux.
J'avance,  pieds nus, sur mon chemin de vie,espérant quelque lumière nouvelle pour éclairer mon ignorance. J'aimerai qu'elle soit capable de  m'amener  là,  où j'aimerai  mourir vivant.

Quand l'immobilité apparente des eaux dormantes dégage  une énergie réelle, le contact entre les deux  mondes, celui des vivants, celui des  morts s'incarne dans la moindre ridule née du vent. Les intersignes ont la parole.Il suffit d'y croire et la magie de toute  installation, flottante, apparaît dans la seconde.
L'histoire de chaque vie se termine par  une seconde d'éternité, pas  plus;

Roger Dautais
Notes de land art  pour la Route 77
Tous les  land art  présentés  ont été réalisés en Normandie,
 depuis 1997

mardi 14 mai 2019

Semis :  pour Thérèse
Fulgurance  :  pour Alfonso
Classement sans suite  :  pour Christine Saint-Géeours
Sémiotique  : pour Manouche



Aux Anges du Grand Garage Blanc.



Chambre 64
La nuit sera longue. Mon voisin de chambre est en urgence cardiaque et  respiratoire, il étouffe. J’appelle l’infirmier de garde. Ils interviennent à deux, rapidement. Plusieurs alertes dans la nuit, suivies de plusieurs interventions des soignants. Il délire, il crie.
 Je suis très souffrant, aussi, depuis  mon opération à cœur ouvert.. Distribution de morphine, trois fois cette nuit. J’allume ma veilleuse. Je ne dormirai pas. Je prends des notes, pour plus tard, avec l’idée d’un avenir compromis.
Service des soins intensifs -Cardiologie .
CH.Chubert Vannes



***


Petite musique de nuit

Le temps m’échappe, en suis-je responsable ? Suis-je plus responsable de cette force intérieure,de cette énergie, née d’un cœur abîmé qui se bat.
D’où viennent tous ces signes perçus, que je transforme en land art ? A qui s’adressent-t-ils, sinon à moi ? Je suis bien dans la dernière ligne droite. Je sais maintenant, qui aura le dernier mot.Souffrir est une injustice faite à la vie.
A quel âge devient-ton vieux pour aimer ? Parfois, dès l’enfance quand celle-ci est piétinée.
*
Souvenirs d'été...
J'avais 14 ans,. Elle aussi. Un premier rendez-vous, sous les marronniers des remparts de Dinan. Et ce banc de bois, pour nous, tous seuls, puis ce premier baiser advenu à la fin de l’été 56. Enfants, on découvrait l’amour.
*
Avant la mort, les séparations, les retrouvailles, les fâcheries, les histoires d’amour inattendues et l’esprit qui remonte le temps pour gagner quoi, en fin de compte,
*
Chaque année, un nom rayé parmi les personnes aimées, et puis un jour,vient celui de passer ton tour. Tu deviens «  le rayé de l’année « .
*
Entre le souvenir de ton visage aperçu dans un délire, et la solitude de l’après, une longue plaine où rien ne s’arrêter, rien ne se passe si ce n’est une longue mélancolie,tenace et sans fin


***
Notes pour plus tard

Note°1
Il est déjà bien tard. Une fois mort, le temps perdu le sera, définitivement.

Note 2
S’écarter de ce qui est évident, normal, prévu, attendu, et prendre le risque de se perdre dans l’inconnu.

Note°3
Est-ce grave, si je n’ai rien écrit d’important, aujourd’hui ?

Note n°4
Comprendre l’horizon avant qu’il ne bascule.
Il faut choisir entre la mort et la création. Parfois, c’est la mort qui choisit d’enterrer la création.

Note n°5
Rien

Note n° 6
Pendant mes absences, je m’éloignais de la terre entre morphine et perfs.
Et pendant ce temps, l’herbe avait continué à pousser sans moi. Chez toi, aussi.

Note n° 7
Au cœur de la nuit, je crie ma désespérance dans cette douleur qui me poursuit. Un seul désir, mourir, ou bien alors, de la morphine et que finisse ce manège où je n’ai pas le droit de monter.
J’aimerais aimer, plus tard, quand la vie sera plus fréquentable. Mon présent est détestable. L’illusion antalgique ne tient jamais sa promesse, longtemps.

ROGER DAUTAIS
 pour 
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
Avril 19
Dans ce mois, j'aurais été opéré  à Rennes-Pontchaillou et transféré au CH de Vannes. Au bout de 4 jours de ranimation, j'ai commencé  à prendre des notes, sous morphine.

lundi 13 mai 2019

Ombre et lumière  : à Guy Allix
Spirale en  lumière  :  pour Liplatus
Hommage  :  pour Anne, Claude et Joseph Fraiberger ( + 16.O8.44)
Cercles  pour  poètes disparus  : pour Odile et Jacqueline


 Suis ta vocation  les  yeux  grands ouverts. 
De nombreuses  professions exigent les sacrifices
 des  nuits blanches,  pour la vie

 Edith Boukeu




Nuit blanche et de dérive

Au fond, ma légende s‘écrit au jour le jour, sans que je ne n’aie à m’en occuper. Ce sera plus ou moins juste, bien entendu. Ce qui compte vraiment, c’est d’être attentif au chant du monde qui nous est donné, de l’entendre, d’y participer et non de vivre en courant.
La voie est étroite qui me permet d’avancer, dans ma vieillesse, entre une mort certaine et l’indifférence bourgeoise, qui vote pour une éternité immédiate.
Il faut , probablement avoir été humilié par ces dominateurs, pour accéder enfin à la liberté.
Liberté d’être, de penser, d’aller, de faire ou ne pas faire, et de laiser de côté, beaux discours, dogmes et autres embobinages.
Le land art est mon médium, mon trait-d’union, mon engagement, mon lieu de vie, mon
expression.
Je n’aimerais pas tomber dans le travers qui consisterait à intellectualiser, ce qui n’est qu’une expression manuelle.
Le cœur commande et cherche à recevoir cette onde née d’un autre cœur, sensible à mon travail.
Cela peut s’arrêter là, dans ma vie de coureur d’estran, sans rechercher plus de confort de vie, sans accumulation de richesses matérielles, avec l’idée d’une vie consacrée à l’art, sans but particulier et ne demander rien d’autre que d’être en progression sur le chemin de la connaissance et de la sagesse.
Il est inutile, approchant de la conclusion de ma vie, de me faire la morale, de m’apprendre  à vivre, ou de me récupérer dans votre société de l’avoir.
 L’aisance proclamée me crispe.
 L’obsolescence programmée de notre société de consommation, n’arrête en rien la création de surabondance de biens, réservée aux plus riches ;. Notre société, fait l’impasse sur la pauvreté, la vieillesse, la maladie, l’expression artistique. Il m’appartient aussi de condamner ce choix et de m’engager dans cette voie étroite où il faut résister pour vivre,  loin des foules en acquiescement permanent..
Le land art m’aide à dans cette douloureuse et dernière partie de ma vie d’artiste. Je suis venu sur terre  pour réaliser certaines choses et je tiens  à le faire,jusqu'au bout.
Roger Dautais
Notes de land art pour la Route 77



Grand Garage Blanc.

 Rythmes circadiens.

Cercle n°1
Mon land art ? Des lambeaux de vie, sans retenue. Un goût d’inachevé, parfois, recherché jusqu’à la mise en danger.

Cercle n° 2
La désespérance ? Elle m’a été offerte dans ma prime jeunesse. Ma mémoire a fait le reste ;
Dans notre monde individualiste, l’indifférence est une arme qui rejoint le mépris de classe. Il me faut vivre dans ce vide organisé, ce no man’s land de l’âme.

Cercle n°3
Est-ce grave si je n’ai rien fait d’important, aujourd’hui en land art ?
Il faut savoir aussi,s’écarter de ce qui est évident, normal, prévu. Il faut attendre dans ce vide et prendre le risque de se perdre dans l’inconnu.

Cercle n°4
Comprendre l’horizon, avant qu’il ne bascule.

Cercle n°5
Néant.

Cercle N°6
Il faut choisir entre la mort et la création. Parfois,c’est la mort qui choisit d’enterrer la création.

Cercle N°7
Pendant mes absences, je m’éloignais de la terre, entre exsanguination ,morphine et perfusions. Pendant ce temps ce temps, l’herbe continuait à pousser sans moi. Une vraie consolation, à mon retour.

Roger Dautais.

Nuit blanche sous morphine.
Service ce chirurgie cardiaque
CHU Rennes-Ponchaillou.
Avril 2019



samedi 11 mai 2019

Maternité  : to Erin

Disposition  :  pour Marie-Claude

Voix  ouvrières  : pour Christian Cottard

Un  jour en Décembre  n°  1  :  pour Patricia Anisten
Les dormantes  : pour Marie-Josée Christien


 Publié par le PORTAIL DU LAND ART *

Une œuvre :

Le voyage de la sphère – Basse – Normandie – FRANCE

Démarche :

Adepte de l’expression minimaliste, parce qu’elle me convient, j’ai choisi le Land Art, depuis dix ans, comme mode d’expression principal et complémentaire à l’écriture. Dans ma pratique journalière, devenir sculpteur d’éphémère, c’est réaliser, rêve après rêve, une rencontre au « cœur à cœur » avec la Nature. C’est au milieu des éléments, parfois éprouvants, qui la constituent que je trouve, l’équilibre et matière à nourrir mon imaginaire. J’arrive, ainsi, à faire prendre le relais de la parole et des mots dans la création d’une installation silencieuse et muette. C’est ma façon d’honorer cette Nature, si mal en point, d’y vivre malgré tout, en osmose avec elle. J’essaie de faire partager cette passion en rencontrant des publics divers, sans oublier ceux pour lesquels, privés de liberté ou de moyens, l’art devient médiation, autre façon d’approche singulière, lien d’humanité, tout simplement.
LE VOYAGE DE LA SPHÈRE
Délaissant, pour une fois, mes espaces maritimes favoris, qui se prêtent aux grandes installations, je me suis lancé dans un voyage de compagnonnage d’une année, avec une sphère végétale de ma création. Réalisée en coudrier, en aulne et en osier, je lui trouvais une telle énergie contenue dans ses courbes que l’idée me vînt de l’engager dans une route, une sorte de voyage initiatique, qui lui ferait connaître les quatre saisons et représenterait sa vie. Nous avons réalisé ce rêve, parcourant bois et forêts, mais aussi, la campagne, remontant les berges d’un fleuve, descendant les ruisseaux, arpentant les plages, sous la neige et par tous les temps. Cette sphère aura été le fil conducteur d’un voyage réalisé dans un carré de 30 kilomètres de côté. J’ai vu cette sphère, se modifier d’aspect au fil des saisons, alors que je l’habillais de couleurs locales. Je la trouvais « magique » et « magnétique  » à la fois, cette compagne solitaire, qui me suivait à la rencontre du monde. Puis, considérant sa vie terminée, je l’ai brûlée le long du fleuve, avant d’y répandre ces cendres. Depuis, j’ai souvent raconté le Voyage de la Sphère, estimant que cette œuvre éphémère englobait, la fabrication, le voyage, et l’évocation de sa mémoire. 
Roger Dautais
En Normandie, le 14 juin 2009
 *http://www.landarts.fr/land-art/dautais/index.html
 Je  m'y retrouve en excellente compagnie. Je salue au passage  l'équipe de journalistes qui défend le land art comme nulle part ailleurs. Un grand merci à eux.


Sphère n° 1
Les moments attendus ne sont jamais au rendez-vous. La nature est trop libre pour répondre à de telles injonctions. Il faut  modestement, avant toute création land art,se glisser  modestement dans le paysage.

Sphère n° 2
La  pluie,  lien naturel entre le ciel et la terre, me prend dans ses filets. Elle  m'adopte, me transforme. Je deviens un autre, sorte de poisson à deux pattes et je me déplace  à l'aise dans cet atmosphère semi-liquide. Je regarde les  plumes  mouillées du merle qui s’ébroue et prend son envol. Ne pas désespérer de la  pluie, elle est nécessaire. d'ailleurs, je n'ai jamais aimé les gens qui ne se  mouillaient pas.

Sphère n°3
Jour de  bruine
personne
qu'elle

Le vent seul
croise le chant d'oiseaux
où dorment les étoiles.
A.B.
Quelques instants d'elle
Editions Océanes  1998

Sphère n° 4
L'oubli règle  à peu près tout et parfois
dans notre  propre vie,
 il nous englobe dans sa  béance.

Sphère n°5
vide

Sphère n°6
 àMarie-Claude

La vigne de Farinet, regardait
les Alpes dans les  yeux.
Je faisais de même avec toi ,
 pensant déjà  à notre  prochaine nuit.

Sphère n°7
Cairn
J'aime cette transformation lente
qui part de  l'obsession transgressive
 et se termine par  un corps à corps.
Une fois dressées contre le scandale,
 ces  pierres sont douées d'une lucidité farouche.

Roger Dautais
pour le CHEMIN DES GRANDS JARDINS


P.S.
Je ne demande pas  mieux que de retrouver mes  photos land art dont je suis le seul créateur, repris  comme  illustration. J'aime  moins quand certains indélicats se les attribuent sur leurs blogs.

vendredi 10 mai 2019

Migrants  : aux  âmes de Lampedusa.
La trouble illusion de vivre ;   pour  Agnès Bihl
L'heure unique : pour Jean Aunay,  frère de Loge
Affection  :  pour Ariane Callot


Ce qui donne un sens à notre comportement,
à l’égard de la vie, est la fidélité à un certain instant
et notre effort pour éterniser cet instant.
Mishima
Le pavillond’or



Déplacements

Voyage n° 1
Ni dans le monde,ni hors du monde, j’avance dans cette insécurité partagée, espérant du mieux, comme je souhaite une meilleure vie au cairn qui s’écroule.

Voyage n°2
N’apposer qu’un dernier regard sur le monde,sans regrets et me dissoudre dans l’amnésie générale.

Voyage n°3
à Maman
Oh ! C’est très simple, ce que je voulais dire, en Janvier de cette année là, à cet instant même où elle quittait la terre pour toujours, tout était pareil, vous savez, au temps de mon enfance : l’air, l’eau,la terre, le feu. Mais les hommes avaient oublié l’amour. Le éléments me fascinaient tout autant. Pourtant,cela n’avait pas suffit à éviter le drame. Vous me croyez joyeux, mais c’est de la désespérance dont je parle encore aujourd’hui, en pratiquant le land art autour de l’air, l’eau, la terre, et le feu.

Voyage n°4
Rencontre
On attend l’orage, ensemble, sans parler. Chacun avec ses craintes, ses peurs, ses attirances,ses frisons, peau contre peau. Après, ce sera mieux, sans doute, sur les grèves de Sené.
Certains attendent la pluie pour leur jardin.
Je l’attend pour cette mélancolie qu’elle m’offre à vivre, sans pouvoir y échapper.

Voyage n°5
Annulé


Voyage n°6
Elle a affaire avec l’invisible. Beaucoup trop, selon la foule. Elle devient invisible. Étranges ses visions pour les initiés.Prophètes, poètes ou mystiques, ils le savent en la voyant dans l’ordinaire de ses jours. Si elle manque de temps pour tout faire, elle allonge le temps, voyez. Si c’est pour l’amour ce manque, alors elle allonge l’amour, jusqu’à l’asphyxie. C’est son jeu, voyez., faire tanguer le navire, bouleverser qui embarquera avec elle.
Elle déclenche l’orage, dans ses hanches et personne n’aurait imaginé ça, dans l’ordinaire de ses jours. Les prophètes se noient dans ses fragrances. Tourbillons de fatalité invisible, voyez.
Il ne faudrait pas quitter la lumière blafarde des réverbères et s’enfoncer dans les docks, se faire oublier dans la nuit poisseuse. Il ne faudrait pas se perdre par là, au pays des gueules cassées, des poivrots cuits. Il ne faudrait pas risquer de se perdre par là, sous les grues à charbon.
Elle se serait tapie, voyez, pour attendre, pour provoquer, pour cueillir l’invisible, malgré les visons des poètes, des prophètes et des mystiques, magnétisés, consommés sur place, debout.
Mante religieuse de l’amour, je vous dit. Voyez comment c’est facile, dans l’ordinaire des jours,de perdre sa vie, sur les docks, pour un baiser de trop.
Roger dautais
Texte écrit sous morphine
Service de cardiologie
Rennes Pontchaillou


Voyage n°7
Crac’h
Comment dire ces instants de beauté fragile, lorsqu’au coucher de soleil, un de mes cairns, s’apprête à vivre l’unique nuit de sa courte existence.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

 


***
 Agnès Bihl

jeudi 9 mai 2019

Yoni  : à la marcheuse aux  pieds nus
Rafle  :  pour Ilana (+ 1942)
Black Quarry  : To Richard Shilling
Franchir le  pont  : à Raymond Anisten
Demande de logement .
Petit  oiseau sentimental cherche
abri dans cage thoracique, près cœur sensible.  
Pierre Dac  - L'os à moelle.



Les Espérides



Rez-de Jardin
Si tu perds ta liberté de créer en te demandant, par exemple, ce qui pourrait  plaire  à tel  ou tel public, tu peux abandonner l'art. Ce n'est pas  pour toi. Le conformisme n'est pas dans ma nature, ni marcher dans les  pas de tel  ou tel artiste. Éclater les codes, introduire le symbole, aborder tous les sujets, prendre des risques, voilà ce qui m'a toujours guidé dans le land art. Je ne crains pas la critique. Je ne m'en occupe pas. Plus le temps de  plier sous le joug, quand la dernière  ligne droite est si parlante : la mort,  mon ami, voilà ce qui m'attend,  à brève échéance.
Il est donc plus nécessaire d'expliquer dans le détail, chaque land art. C'est suffisemment parlant.

1er étage
Jeong
C'est le lien puissant  qui  unit deux  individus, entrainant une générosité et une affection mutuelle indéfectible. Ce peut être des atomes crochus qui apparaissent des la première rencontre,  ou bien  une confiance qui s'installe dans la durée. Ce sentiment se décline sur le  plan amical ou  intime.

2ème étage
L"aube bascule. Le jour vire au blanc sur le marais. Le langage des eaux se désarticule. Les âmes en peine s'étreignent. Je te  reconnais, là mais je peux rien faire.

3ème étage
Je pense qu'il faut donner à l'art bien plus que  l'on ne reçoit. C'est pareil en amour, où  il faut donner le  meilleur, de cœur  à cœur quitte à en perdre la vie.

4ème étage
On est pas  obligé de donner des  formes aux choses crées. On  peut aussi s'abandonner  à elles. Guetter la surprise d'une sensation nouvelle, née d'un regard inconnu, croisé, éphémère, sans  vouloir le retenir plus que ça, t'emmène dans  un bouleversement des sens qui peut aller très loin.

5ème étage
En travaux.

6ème étage
à Marie-Claude
Encore  une fois, avant la  plus fâcheus des conclusions, croire  à la jeunesse du soleil levant, dans l'éclat de tes yeux
Encore une fois, parcourir le chemin  invisible qui mène  à la mort, sans le voir.
Encore  une fois, après "avoir-été" , "être" en toi,et risque ma vie au quotidien, sans regrets,  à tes côtés.
 Que rien ne se mette en sommeil en moi,  jusqu'à l'ultime seconde et  que le  mektoub me fasse  brûler ma vie dans l'amour, quitte  à en souffrir.

7ème étage
à Mooji *
Félure
Le temps  me dépouille. La  nitrification des idées, me rend,carcasse rigide, le mental, épais. Mais quand reverrai-je donc cette lumière  intérieure qui m'indique la bonne direction ?
Mais quelle peut être la réelle altérité dans ce partage de cœur  à cœur ?


 à la Marcheuse du Sal
Sita Ram
https://www.youtube.com/watch?v=M_XsWZahsmQ

Toujours en  progression , LE CHEMIN DES GRANDS JARDIN
atteint des 480000 visiteurs et approche des 500000. Tenir un tel blog est très difficile  pour  moi, surtout  pendant ma convalescence, mon opération à cœur ouvert ne remontant qu'à un  mois. Un bonheur de  réussite pour ce blog qui mit  plus de deux ans  pour décoller de  anonymat !
Merci à tous.
 Roger Dautais

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Qui êtes-vous ?

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.