La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

mercredi 1 mai 2019

Salutation au soleil  :  pour Ariane Calot 


De  l'air...

Loin de  moi, les calamiteux qui de leur  morale à cent  balles,  m'insultent, me poursuivent des  leurs  injonctions, me traient de déménageurs de cailloux.
Bien mal embouchés,ces  pseudo-défenseurs de  l’écologie d'opérette..  Il  convient de les  ignorer et vite.

Jardin des mémoires
Journée  pleine consacrée aux cairns. Gnomons sacrés trouant le ciel. Le poids des  pierres tire sur les tendons, allonge la colonne vertébrale, brûle les  muscles, rend la respiration  plus courte. La mécanique du corps précédé  l'esprit. L'épure se vit dans  l'effort. Chaque cairn élevé, renferme u  peu de ma vie.

Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot./

Grand garage blanc

à tous ceux qui m'ont laissé tomber.

Le temps ne passe  plus  ici, entre les  murs de  l’hôpital. Il s’entasse. Il suinte des  murs. Il encombre les  placards  à compresses stériles. Les  plaintes sortent d'une chambre.
Anonyme souffrance, perdue dans  l'immensité du  grand garage blanc.
Un homme est  mort cette nuit, voisin de dérive. Il a rejoint les corps des deux ados qui se seraient noyés, dans une carrière de la région. La morgue se remplit. Je vais bientôt quitter ces voisins glacés. Mon thorax scié, me fait terriblement souffrir. 
"Nous avons trop mangé pour Pâques,  m'explique  mon beau-frère, au  téléphone,  on est allés roter à la mer ".
Je ne suis personne dans cette chambre blanche au lit médicalisé, riche en tuyaux de toute sorte; Je ne suis qu'un  numéro de matricule, attaché  à la cheville, comme un  bracelet électronique  à la jambe d'un taulard.
Dehors, personne ne comprend... ça boit, ça rit, ça  pète...La belle vie...Voyez

Roger Dautais

Hopital de Vannes
Service de cardiologie post-opératoire


***

LE TAO EST L’ESPRIT

ET L’ESPRIT EST LE TAO.

Concentrer son esprit et le faire revenir à l’Un, 

c’est concentrer son esprit et le geler en contemplation ; 

c’est ce à quoi on pratique quand on débute.

A partir de quoi on le réduit en cendre et on oublie l’UN. 

C’est oublier son esprit et abandonner la contemplation, 

c’est à quoi on s’exerce dans un second temps. (…)

Alors le corps est comme bois mort et l’esprit comme ceindre éteinte, 

le connu et le connaissant sont oubliés tous les deux. (…)

On oublie l’Un et atteint l’UN véritable 

et qui n’est pas seulement l’UN mais toute chose ; 

c’est savoir que l’UN est la souche de la multiplicité 

et celle-ci le fonctionnement de l’UN. (…)

Quant on atteint par merveille à cette source, 

il n’y a plus aucune différence entre l’esprit et le Tao 
ni entre le Tao et l’esprit, 

le Tao est l’esprit, et l’esprit est le Tao ; 

Le Tao et l’esprit n’ont plus qu’une seule et même nature. 

Se situant dans les existences (?), 

on ne s’attache pas aux existences et ne s’écarte pas de la non-existence ,

Se situant dans l’inexistence (?), 

on ne s’attache pas a l’inexistence et ne s’écarte pas des existences.


Poème de Sanlun Yuanzhi - Taoisme

19 commentaires:

  1. quelle joie renouvelée chaque jour de découvrir tes créations ainsi que les textes qui les accompagnent!!!!!depuis que j'ai découvert ton blog je "crée" des tout petits cairns le long du chemin dans la garrigue….merci pour ta présence.de tout cœur avec toi!

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    1. Odile
      Le monde se dénature. Le pied sur l’accélérateur, la vie se fait "éternelle jeunesse" qui nie, le jeune, le vieux, le malade, le pauvre, se roule dans la fange cupide de la possession et de l'avoir inassouvi.. Cette frange vibrionnant,de notre société, qui se définit comme, non riche, mais aisée, me donne la nausée avec leur "confort de vie " de nouveau riche. Cette soumission à l'ordre régnant, mériterait d'être un peu secouée.Je pense que nous y arrivons. Trop de petits maîtres à penser qui pompent leurs philosophie et digèrent mal les textes sacrés ou inspirés avant de nous les redonner à la becquée, tentent de prendre la direction de nos pauvres vies .Les élément de langage, cadrent toute pensée, la rendent, rigide, épaisse disent certains. Je suis probablement dans cette épaisseur relative de l'esprit,mais grâce à un réflexe salvateur, je rejette l'escroquerie.
      Je n'ai jamais compris l'ordre pour l'ordre et ma vie ne vaut aucune allégeance, aucun engagement combattant pour défendre ces idéologies nauséabondes. Je fais donc une exception pour le fascisme, que je combats depuis toujours.
      L'ensemble de cette posture de vie inspire mes textes. Je m'arroge le droit d'être plus léger parfois et j'espère y arriver.
      Belle journée en amitié.
      Roger

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    2. Oui,merci de ta réponse...Il y a un effet résonance ici,une impression de "connu"comme si je t'accompagnais, que ce soit à la plage ou à l'hôpital,!Amitiés de septuagénaire.....

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  2. Les gens du dehors ne peuvent comprendre le prisonnier de l'hôpital
    Ils continuent leur petite vie et l'étalent parfois devant l'ami malade, pour qu'il oublie peut-être...mais il y a un tel décalage qu'il faudrait chaque jour reconstruire des passerelles pour se comprendre...

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    1. Marie. Merci Marie.
      Il est ds visites qui sont des affronts !
      Je t'embrasse.
      Roger

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  3. je compare souvent le malade hospitalisé au taulard... tous 2 sont prisonniers et on ne sait pas toujours qui sera libéré le premier
    Toutes mes pensées Roger

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    1. La cachette à Josette
      La sortie, l'échappée devient obsessionnelle. La condition humaine est tellement disparate, même si tout le monde va à la mort, qu'il faut vivre ses instants pour comprendre. On rencontre aussi des gens qui les vivent sans rien y comprendre.
      Les bons sentiments à la guimauve qui vous atteignent dans ce grand garage blanc, sont puants. Personnellement, j'avais choisi de faire cette longue période avec un minimum de visites, pour cette raison. J'avais donc fait le choix de mes visiteurs, avant l'opération. J'ai eu raison.
      Belle soirée en amitié, chère Josette.
      Roger

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  4. ...et le soleil se lève chaque matin et tes œuvres le saluent

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  5. Je viens timidement déposer un brin de bonheur chez toi Roger.
    Gros bisous d'amitié

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  6. Marité,
    Mais pourquoi, timidement, Marité ?
    Tu es ici chez toi, ici.
    Je t'embrasse très fort.
    Roger

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  7. Salutation à la nuit tombée, ma journée fut laborieuse en ce 1er mai, entre jardinage et bricolage, une bonne fatigue ce soir, et le soleil demain se lèvera comme ce matin en cette belle salutation au soleil.

    Je t'embrasse.

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    1. mémoire du silence. Si j'en avais la force, je t'accompagnerai volontiers dans tes travaux.
      Hélas. Je t'embrasse.
      Roger

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  8. Un brin de pensées pour accompagner de loin...

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  9. bonjour,
    je ne vous connais pas et je vous connais bien. je lis et je regarde vos textes et vos merveilleuses créations avec les yeux du coeur. merci de nous donner autant de beauté au milieu de vos souffrances, je vous envoie toutes mes pensées de forces et d'espérance vers une résurrection.
    anne

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  10. Vers le ciel, vers le soleil, comme ce cairn, c'est là haut qu'il faut regarder.
    Les calamiteux restent en bas, il faut les oublier.
    Je t'embrasse fort.

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  11. Je viens de lire tous les textes récents et les mots me manquent. Je n'aime pas faire des commentaires sur des expériences tellement puissantes car il est difficile de rajouter des mots à ce qui ressemble au flot de lave de C.G.Jung. Tout cel parle directement à l'oreille de mon cœur. et je suis très touchée de l'honneur qui m'est fait d'avoir une dédicace pour cette belle salutation au soleil. Même si, cher ami vous avez coupé une aile à mon nom (Callot)je vais continuer à voler
    car qu'est-ce qu'une aile quand tout le reste est bien vivant ! Je vous embrasse. Ariane

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.