La vie, comme elle va
"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009
Roger Dautais . Septembre 2009
Un voyage étonnant au cœur du land Art
jeudi 24 septembre 2009
à Francis Eustache,
Professeur en neuro-psychologie, et à son équipe de chercheurs ...
Dans un seul regard,
Dire
Toute l'humanité
D'un départ
Définitif.
*
Adieu,
Jamais...
Au diable !
Au secours...
Déjà, la fin
De la partie,
S'annonce brûlante.
*
Hier
Tu appelais ta mère,
là,
Au seuil de la Maison-Amnésie,
Tu hésites.
Basculer, perdre la tête
N'est pas évident.
*
Allons ensemble
Encore une fois.
Il est temps de sentir l'automne
Qui s'envole en nous.
La maladie d'Alzheimer continue à faire des ravages dans la population et fait peur, à juste raison. Pourtant, c'est par la diffusion d'informations scientifiques dans le grand public, qu'il sera possible de la dédramatiser. La recherche progresse. Une équipe de plus de 70 chercheurs, oeuvre sous l'autorité scientifique du Professeur Francis Eustache, à Caen. C'est en assistant à sa conférence de cet après-midi, organisée par la Mairie de Caen, et àprès m'être entretenu avec lui qui j'ai pensé à lui dédier cette page qu'il partagera avc ses collaborateurs. J'étais allé, au par avant, visiter le travail du photographe, Philippe Bertin. Installé dans la salle d'honneur de la mairie, cet artiste qui a travaile en équipe, a scénarisé, dans un espace ressemblant à une sorte demanège où sont regroupées les photos d'objets ayant servi à animer des ateliers mémoire, pour des personnes atteintes de cette maladie. On peut entendre par un système de casques, les voix de ces personnes, lien d'humanité indispensable pour nous faire comprendre que derière l'esthétisme, un drame humain, se joue, en grandeur réelle et sans décor.
Je pense à Jean, aujourd'hui décédé, après qu'il ait contracté cette maladie. Il venait dans mon atelier d'Art Thérapie et je constatais chaque semaine que le mal progressait. Un jour de lucidité, il me dit : " Tu sais Roger, parfois, je ne sais même plus que je suis un homme ". A mes yeux, il restait cet homme élégant, cultivé et très aimable, que j'avais commu au début de sa maladie. Et puis, comme beaucoup d'autres, je l'ai vu disparaitre derrière l'horizon, à tout jamais.
Révoltant. Révoltant, cette coupure avec le monde, avec les proches, avec eux-mêmes. Nous passions pourtant de bons moments et même quand, trop avancé dans la maladie, il arrêta de peindre, il vint encore pendant plusieur séance pour être avec le groupe. Après, j'allais le voir dans sa chambre.
Voila 18 ans que je cotoie ces persones âgées, et lorsque l'éqiuipe soignante me coopta, je répondis présent. Des histoires humaines, j'en ai des dizaines à raconter et me direz-vous, quel rapport avec le Land Art.
Cherchez.
Mes spirales, le les nomme "identité" parce que dans ma pratique de soignant, je cotoie des personnes qui ont perdu ou vont perdre la notion d'identité. Ce qui nous rattache à nos origines, à la terre, à l'humanité, ce qui nous définit en tant qu'être, citoyen, c'est bien cette identité. Singularité d'une vie, d'une maladie qui nous sépare du reste de l'humanité et que nous pouvons adoucir par un changement de comportement envers ces malades. Dire que la recherche en ce domaine est plus qu'important, serait insuffisant. Ces chercheurspasent leur vie et essaient de donner un sens à cette dérive, ce bateau ivre chargé de toute la missère du monde et que certains vouent aux gémonies. Il est bien que les responsables politiques s'engagent à soutenir cette recherche, s'ils le font effectivement. Aucune de ces personnes malades n'est capable de comprendre les effets d'annonce, si rien ne se passe après, mais le confort de vie qu'il leur sera apporté par ces moyens financiers, participera au bonheur de l'humainté, si cela existe encore. Roger Dautais
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Qui êtes-vous ?
- LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
- Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.
Bonsoir Roger,
RépondreSupprimerC'est par le blog de Fanzesca que je viens chez vous. Et sincèrement, je ne regrette pas.
Tout d'abord, ces pierres me parlent étrangement. Je les sens vivantes et présentes. Je ne saurais expliquer, mais rien que de regarder vos photos, elles me procurent un immense apaisement.
Et puis, les mots que vous avez postés ce soir me parlent aussi. Ma mère, partie il y a déjà 7 ans, avait la maladie d'Alzheimer. Je l'ai vue, et elle s'est vue, devenir une étrangère, et pour elle, et pour moi. Nous avons eu de la chance de trouver une maison de retraite (mapad) dont la directrice était très humaine, très à l'écoute et très respectueuse. Ainsi, nous avons pu l'accompagner le mieux possible dans cette terrible maladie, jusqu'au jour ultime.
Roger, votre blog respire l'humanité, respire la vie, respire le respect.
Je reviendrai, et j'emporte d'ailleurs avec moi votre lien, si vous le permettez, pour le mettre chez moi.
Bonne soirée à vous. Et merci.
comme c bien dit
RépondreSupprimercomme tu en sais sur cette maladie
j'aimerai bien apprendre de ton savoir, expériences car je me bats chaque jour contre cette dévoreuse d'esprit mais sans trop de recul car nos pas ici à Tunis ne sont pas suffisamment rodés .
C un plaisir de te lire également.
Lilia,
RépondreSupprimerTon commentaire me touche, parce que tu es médecin et jeconnais, aussi, ton engagement humaniste, auprès de tes patients. Tu dis qu'à Tunis, vous manquez de pratique en ce domaine. Que penses-tu de te rapprocher de cette équipe de chercheurs Français, basés en Normandie. Il y a des étrangers dans ce groupe de 7o personnes et je pense que c'et une preuve d'ouverture d'esprit inspirée par le Professeur Francis Eustache. On fait bien des jumelages touristiques, en matière de recherche, la recherche mérite d'être internationale. Elle l'est, en partie. Je sais, les intérêts financiers sont très importants d'où cette course. Mais enfin, j'ai écouté et parlé avec cet homme. Il donne sa vie pour la recherche et serait partant pour aider,si cela n'est déja fait.
Prends plutôt contact avec moi, sur mon e mail et donne moi un contact tel. Je t'appellerai.
Mon savoir est pragmatique, je ne suis pas un prosélythe, mais je partage volontier ce que je sais, avec d'autres soignants, ne serait-ce qu'avec ma consoeur psychologue, et les soignants dans la Maison de Retraite médicalisée accueillant 85 résidents et quelques uns, en accueil de jour. Un très grand nombre de ces persones sont atteintes de cette terrible maladie.
Merci pour tes encouragements.
Roger
Françoise,
Votre témoignage résume tout. Ces personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, nous interrogent sur notre propre humanité. S'ils ont perdu la langue commune, si leurs postures nous effraient, parfois, si leur agressivité nous fait peur, ils ne deviennent jamais ds animaux. Ce sont des passagers d'un vaisseau en partance et si l'in veut les comprendre, alors il faut embarquer pour des courses hauturières et quand le vent gonfle les voiles, prendre la barre et leur offrir un beau voyage.
Nous sommes tous mortels. La dépendance est une mort apparente, effrayante, lorsque l'être aimé se met à renier l'enfant de sa propre chair, la fratrie, ou le voisin propre. Nous n'avons pas le droit d'abandoner parce que nous ne comprenons pas, mais nous avons droit d'aider et de se faire aider.
Oui, la douleur est grande, qui nous tire de longs sanglots, oui, c'est un sentiment d'injustice qui nous étreint, mais c'est encore bien, d'humanité qu'il faut parler,lorsque, ne trouvant plus une once d'étincelle de vie dans le regard de ce proche, devenu, si lointain, cette même humanité se trouvera dans notre propre regard sur cet être vivant. C'est Anne G. psychologue(humaniste) qui, il y a plusieurs années déjà, avait répondu à mes propres angoisses devant ce vide proclamé, ce départ, annoncé.
Il faut d'abord aimer toutes ces personnes avant de tenter de les aider et rester très humble quant aux résultats obtenus. Nous ne sommes ni dans le show Biz, ni dans le ticket gagnant de la Loterie Nationale et quand, dans mon atelier, un éclat de rire général, nous réunit dans une même joie, j'éprouve tout simplement la fièrté d'être un humain, comme eux. Ces courts poèmes, ci-dessus, écrits dans ma courte nuit leur sont dédiés
Merci de vos encouragements.
Roger Dautais